Canada : Les Inuit Iglulik

Publié le 15 Février 2018

By Ansgar Walk - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4382194

Peuple autochtone du Canada faisant partie du peuple Inuit et portant le nom d’un site important de leur peuplement, Igloolik = il y a des maisons, situé au cœur d’un territoire s’étendant de Chesterfield inlet (Igluligaarjuk) au nord-ouest de la baie d’Hudson et vers l’île de Baffin. Le territoire nommé Kitikmeot fait à présent partie du Nunavut, qui a été établi par la loi sur le Nunavut de juin 1993 et dont les Igluligmiut sont bénéficiaire selon la loi concernant l’accord sur les revendications territoriales du Nunavut de la même année.

Autre nom : Igluligmiut

Population : 2400 personnes

Langue : dialecte inuktitut de la famille des langues eskaléoutes

Ils avaient des relations avec les Inuits de l’île de Baffin (nord-ouest) et les Inuits Netsilik (sud) et des mariages intertribaux depuis la fin du XIXe siècle.

Les communautés contemporaines :

Ausuittuq (Grise fjord)

Iglulik (Igloolik)

Ikpiarjuk/Tununirusiq (Artic bay)

Iqaluit

Mittimatalik/Tununiq (Pond Inlet)

Sanirajuk (Hall beach)

 

Histoire

Des sites de la culture des Igluliks remontent à 4000 avant JC. Igloolik le lieu possède des vestiges archéologiques dont 9 sites ont été classés en 1978 comme « lieux historiques nationaux » par le gouvernement canadien (une datation au carbone 14 établit l’ancienneté des sites à 3700 ans).

Ceux qui peuplaient ces sites étaient des personnes issues de cultures paléoesquimaudes présentent jusqu’à l’an 1000, qui fabriquaient des lampes à huile de phoque en stéatite et utilisaient la chasse aux phoques par leurs trous de respiration dans la glace.

A partir de l’an 1000 les paéloesquimaux sont en déclin quand la culture Dorset interagit avec la culture de Thulé.

La culture de Thulé constitue la base génétique des Inuits actuels.

Les premiers contacts avec des non autochtones semblent avoir lieu avec l’expédition de William Edward Parry entre 1819 et 1822.

Au 19e siècle ils rencontrent des baleiniers écossais et dans les années 1860 arrivent les baleiniers américains. A cette époque les Igluliks avaient acheté des baleinières, des fusils, des articles en fer, du thé et du tabac.

Au cours du XIXe siècle ils s’impliquent dans le piégeage du renard et la chasse au bœuf musqué. Ils se marient avec des non autochtones et prennent l’habitude de consommer de l’alcool, ils sont également en contact avec des maladies vénériennes.

Au début du XXe siècle ils ont des contacts réguliers avec d’autres Inuits dont les Netsiliks. Des postes de traite sont établis sur leur territoire et des missions également.

Les motoneiges sont introduites dans les années 1960 ce qui augmente la zone de piégeage et de chasse et réduit le besoin en viande (car ils ont besoin de moins de chiens à nourrir).

Les emplois que les Inuits peuvent occuper sont sous-qualifiés et subalternes.

Les changements radicaux de régime ainsi que la consommation de farine et de sucre, l’adoption d’une vie sédentaire, l’apport de drogues et d’alcool provoquent le déclin de la santé de la population.

tografía de mujeres iglulik inuit que usan amauti y polainas rellenas con alimentos para mantenerlos calientes. George Lyon, 1824. Biblioteca y Archivos de Canadá, C-25704   

village d'Igloolik By Nunaview - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22973363

village d'Igloolik By Nunaview - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22973363

Mode de vie

Religion

La chasse et la dichotomie terre-mer étaient au centre de la plupart des rituels et des tabous (comme celui interdisant de coudre des vêtements en peau de caribou à certaines saisons). Ils reconnaissaient des esprits génitaux conçus comme des femmes et identifiés avec les forces et les cycles naturels. De nombreuses légendes étaient racontées lors des longues nuits sombres.

Gouvernement

 

femme aivililngmiut Par L.T. Burwash — Library and Archives Canada / PA-099382, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3989280

Il y avait peu d’organisation politique comme c’est le cas en général chez les Inuits, des familles nucléaires étaient réunies à l’automne pour former des groupes locaux qui étaient répartis de même en 3 divisions :

Les Iglulingmiut, habitant la plus grande partie du territoire de Melville, une grande partie de l’île de Baffin et de l’île de Southampton

Les Aivilingmiut, vivant dans le sud de la région jusqu’à la péninsule de Melville et autour de Repulse bay

Les Tununermiut, vivant dans la zone côtière du nord de l’île de Baffin, et à Pond Inlet à l’est

Les trois divisions étaient associées à des zones géographiques.

Les chefs des groupes locaux étaient bien souvent les hommes les plus âgés, ils avaient peu d’autorité formelle et aucun pouvoir. Les valeurs que devaient représenter les chefs étaient la générosité et être de bons chasseurs.

dos jóvenes tununirmiut en Pond inlet , 1922

 

Société

Les femmes accouchaient dans un abri spécial et vivaient dans un autre abri spécial en observant des tabous liés à la grossesse et à la naissance. Les bébés étaient nommés du nom d’un parent décédé. Les enfants étaient éduqués très librement, en général ils étaient appréciés et aimés surtout de la part des hommes.

Habitat

 

 

image

Les maisons de neige en dôme ou igloos avaient l’habituelle entrée par un tunnel afin de préserver la chaleur de l’habitat.  Elles avaient des porches pour le stockage et parfois une seule pièce. Certains bordaient les maisons de neige avec des peaux de phoque. Les habitants dormaient sur des plateformes de neige surélevées et recouvertes de peaux de caribou. Il y avait aussi de grandes maisons de neige construites à des fins sociales et cérémonielles.

L’été les Iglulik vivaient dans des tentes en peaux de phoque.

Au printemps et en automne des groupes utilisaient des maisons en pierre renforcées avec des os de baleine et isolées avec des herbes et des peaux.

Ressources

Les Igluliks se distinguent des autres communautés Inuits par leur dépendance aux mammifères marins dont plusieurs espèces de baleines, de phoques, de morses et de narvals. Les hommes chassaient les phoques à leurs trous de respiration et en bateau l’été comme pour les baleines et les morses.

En été ils se réunissaient à l’intérieur des terres pour chasser le caribou, le bœuf musqué, les oiseaux et pêcher le saumon et la truite. L’hiver ils harponnaient les phoques sous la glace marine, au printemps ils chassaient le morse. Leur régime était complété par la capture d’oiseaux, de renards, de loups, d’ours polaires.

Comme les Inuits du caribou et Netsilik ils attrapaient les caribous de leurs kayaks quand ceux-ci traversaient des plans d’eau lors de leur migration.

D’autres aliments à disposition étaient les baies l’été et les œufs d’oiseaux.

La viande était cuite dans des récipients en stéatite sur des lampes à la graisse de phoque en stéatite également. Elle était aussi consommée crue ou congelée.

En été ils faisaient des feux d’os imbibés d’huile pour faire la cuisine.

Technologie

Ils utilisaient des armes et des outils en bois de caribou, en pierre, en os, en bois flotté, en cuivre.

L’équipement de pêche comprenait des crochets, des pièges en bois ou en pierre, ou en glace, des harpons.

Arts

 

Iglulik llevando su canoa de viaje - Capitan George Francis Lyon, 1824 c

Ils sculptaient des marmites en stéatite, des lampes à huile de phoque, des ustensiles en bois, des plateaux, de la vaisselle, des cuillères.

Les femmes cousaient avec des aiguilles en os et du fil de tendon de caribou, elles utilisaient des couteaux et des grattoirs pour les peaux.

Il y avait de la sculpture sur bois et sur ivoire.

Les hommes chassaient en kayaks recouverts de peaux de phoque qui étaient parfois attachés les uns aux autres pour faire des radeaux. Le kayak des Igluliks était étroit et léger, la proue et la poupe ressemblaient à celles des kayaks de leurs voisins.

Ils utilisaient également des umiaks, un bateau ouvert avec un plus grand tirant d’eau que le kayak utilisé pour la chasse à la baleine.

Ils avaient également des traîneaux en bois tirés par des chiens.

L’outillage et les armes habituels étaient des couteaux en os, en pierre, en cuivre, des harpons, des hameçons et des pièges en pierre ou en glace. Avec des cornes de bœuf musqué ou de caribou et des tendons ils fabriquaient des arcs efficaces. Les récipients culinaires étaient souvent en stéatite, comme les lampes alimentées à la graisse de phoque.

By Ansgar Walk - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4382184

Les femmes confectionnaient des vêtements en peau de caribou et de phoque, des kamiks (bottes en peau de phoque). Les vêtements étaient ornés de couleurs et de motifs géométriques.

De nos jours ils vendent leur force de travail dans les champs pétroliers, dans les mines et vivent de l’aide gouvernementale.

Source 1 + wikipedia + pueblos en el hielo

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Canada, #Peuples originaires, #Nunavut, #Inuits, #Iglulik

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