Canada : Les Inuits Netsilik

Publié le 8 Février 2018

Kabloka, une femme Netsilik. Photo prise en 1903-05 Par Nasjonalbiblioteket from Norway — Kabloka, Netsilik-inuitUploaded by palnatoke, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26765438

Ou Netsilimiut

Peuple autochtone du Canada faisant partie du peuple Inuit, vivant sur un territoire situé dans le nord de la baie d’Hudson et la baie de Committee à l’est, jusqu’au détroit de Victorial à l’ouest, le nord du détroit de Bellot et au sud du lac Garry. La zone est située dans le cercle polaire de l’arctique central, nommé Kitikmeot dans le territoire autonome du Nunavut.

Ils vivent sur ce territoire encore de nos jours.

En septembre la mer commence à geler et il glace n’est parfois pas encore fondue en juillet.

La toundra d’été est humide car le pergélisol qui est proche de la surface empêche le drainage.

Population : environ 4000 personnes

Langue dialecte netsiligmiutut, inuktitut de la famille des langues eskaléoutes

Ils sont les descendants de l’ancienne culture de Thulé.

 

Histoire

 

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Vers 1830 ils rencontrent des non autochtones qui recherchent le passage du nord-ouest. Il y a des contacts sporadiques jusqu’au début du 20e siècle.

Ils obtiennent à cette époque des armes à feu des Igluliks voisins.

La chasse devient plus productive et ils gardent plus de chiens et changent leurs habitudes de migration et de subsistance.

Vers 1920 sont créés des postes de traite sur le territoire annonçant le passage économique au piégeage du renard blanc et le commerce d’articles de fabrication non autochtone (vêtements de laine, tabac, pièges en acier, filets de pêche, canots, thé, tentes en toile).

Dans les années 1930 les missionnaires s’installent et commencent les colonies permanentes. Les Netsilik acceptent assez vite la christianisme ce qui met fin à la pratique ancestrale des tabous et aux pratiques chamaniques et autres pratiques sociales.

A cette époque les autochtones sont sous le contrôle des missionnaires, des commerçants et de la gendarmerie royale du Canada. Ce qui nuit encore plus au leadership traditionnel.

Dans les années 1950 sous la pression de l’extraction minière, les colonies côtières sont abandonnées et les personnes déménagent dans l’une des 3 villes du territoire. Le gouvernement fédéral construit des maisons, des écoles et des infrastructures pour les Inuits.

Ils adoptent un mode de vie sédentaire et ils rencontreront des problèmes liés à l’alcool et aux drogues , leur santé sera altérée.

Mode de vie

 

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Religion

Des divinités ou esprits générateurs sont identifiés par des esprits générateurs identifiés par les femmes et étant associés aux forces et cycles naturels. Les tabous étaient liés à la chasse et aux évènements du cycle de la vie dont l’accouchement et la mort. Des sorts magiques étaient applicables à un seul sujet, ils étaient personnels et secrets et pouvaient être achetés ou transmis entre générations. Les âmes étaient considérées comme immortelles. Seules les personnes mortes de façon violente, les bons chasseurs, les jolies femmes ayant des tatouages pouvaient aller au paradis. Les âmes des chasseurs médiocres ou des femmes non tatouées allaient dans un endroit triste où il n’y avait aucune nourriture.

Les chamanes hommes ou femmes (angakok) assuraient souvent le leadership religieux en raison des liens qu’ils avaient avec les esprits gardiens. Ils guérissaient les maladies, mais pouvaient aussi blesser, ils étaient formés longuement par un chamane âgé.

Gouvernement/ règles sociales

 

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L’unité sociale de base était la famille nucléaire regroupée parfois en familles élargies ou groupes locaux associés à des zones géographiques. Les chefs de groupe locaus (isumataq) étaient des hommes âgés mais ils avaient peu d’autorité et aucun pouvoir.

Les valeurs inuits devaient être incarnées par le chef : générosité et être un bon chasseur.

Les groupes voyageaient parfois ensemble en tant que bandes régionales de chasse.

Les bandes identifiées géographiquement comprenaient les Arvertormiut, Ilivilermiut, Kitidlinermiut, Kungmiut, Netsilingmiut, Qegertarmiut.

Les familles élargies devaient s’associer régulièrement pour assurer leur survie. Des femmes pouvaient être échangées d’un groupe à l’autre au sein de différents partenariats masculins définis tels que les partenariats de chansons, des relations considérées comme une sorte de mariage. Les jeunes femmes se mariaient vers l’âge de 14/15 ans les hommes plus tard vers l’âge de 20 ans. Les bébés et les fœtus étaient souvent « fiancés ». Les hommes pouvaient avoir plus d’une femme mais en général ils n’en avaient qu’une. Le divorce était aisé. Les Netsilik avaient un degré élevé de liberté sexuelle.

Les enfants étaient appréciés et aimés (surtout de la part des hommes). L’adoption était commune. Le suicide était fréquent surtout pour des raisons de maladie, d’abandon en période de pénurie.

Les cadavres étaient abandonnés car le camp déménageait après chaque décès.

La nourriture était partagée au sein de la famille élargie ou groupe local. Il y avait des règles de partage précises.

Les tensions étaient calmées par les jeux, les duels de tambour, les chansons, les relations de plaisanterie.

Habitat

 

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Les villages étaient composés de maisons en neige en forme de dôme contenant une cinquantaine de personnes, parfois cent. L’entrée se faisait par un tunnel ce qui permettait de garder la chaleur chaude à l’intérieur. Les fenêtres étaient en glace d’eau douce. Les Netsiliks dormaient sur des plateformes de neige surélevées, couvertes de peaux et de fourrures.

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Ressources

Ils étaient des chasseurs nomades, chassant le plus fréquemment les phoques, dans les trous de respiration en hiver et traqués au printemps. Ils chassaient aussi le caribou et l’ours polaire, le bœuf musqué.

Les caribous étaient harponnés par des kayaks lorsqu’ils traversaient les plans d’eau pendant leurs migrations automnales et abattus à terre. Ils chassaient aussi de petits animaux comme le renard et l’écureuil

La viande était consommée crue, congelée ou cuite ce qui avait leur préférence

Ils pêchaient la truite saumonée en été et en automne, individuellement ou collectivement

Le poisson était consommé cru mais aussi bouilli ou séché pour les réserves

Les autres ressources provenaient de la volaille, des goélands et des baies

L’hiver ils buvaient de la vieille glace de mer qui avait perdu sa salinité après un an ou deux. Le sang était aussi une boisson.

 

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Technologie

Les femmes utilisaient des couteaux semi-lunaires pour préparer les peaux et nettoyer les poissons. Les hommes se servaient de couteaux en bois pour tailler les blocs de neige des maisons, dépecer le caribou.

L’équipement de chasse comprenait des harpons, des lances, des arcs et des flèches, des viseurs.

Les outils étaient fabriqués en bois de caribou, en pierre (silex, stéatite) en os.

Le bois était rare et utilisé pour les kayaks (cadres), les plateaux, les poignées.

D’autres outils : ciseaux à glace en os, pelles à neige en peau de phoque, aiguilles en os et fil en caribou, archet pour la fabrication des outils.

Art

Les hommes sculptaient des marmites, des lampes à huile en stéatite.

Le commerce avait lieu avec les Igluliks, certains groupes importaient du cuivre et du bois flotté des inuits du caribou.

Les figurines étaient sculptées en bois et en ivoire.

De longs kayaks étaient élaborés pour la chasse au phoque et au caribou et les umiaks étaient de grands bateaux ouverts recouverts de peaux.

Vêtements

 

 

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Les hommes portaient des manteaux avec des rabats à franges courtes et les femmes des manteaux avec de longs rabats. Ces manteaux avaient deux couches, des capuches pointues. Les poils de la couche interne étaient retournés et ceux de la couche externe retirés.

Il y avait 4 couches de chaussettes en fourrure de caribou, des bas, des bottes, des chaussures, des pantalons avec 2 épaisseurs au genou.

Les femmes tressaient leurs cheveux, se tatouaient le visage et les membres.

Les vêtements pour les enfants comprenaient une seule pièce.

De nos jours les Netsilik vivent dans les communautés de :

 

 

Arvilikjuak (Pelly bay)

Uqsuqtuuq (Gjoa haven)

La chasse au phoque, au caribou sont encore actives même si le troupeau de caribous est amoindri.

Ils touchent l’aide gouvernementale, sont actifs dans le travail salarié, des coopératives autochtones existent et sont source de revenus.

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L’écriture syllabique

Les Netsiliks de l’est sont les seuls Inuits a adopter un système d’écriture syllabique qui a été introduit par les missionnaires et porte le nom de qaniujaaqpait.

Source 1+ wikipedia

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Canada, #Nunavut, #Peuples originaires, #Inuits, #Inuits Netsilik

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