Les peuples du monde – Etat des lieux : Le Nunavut

Publié le 7 Février 2018

Inuit d'Arviat - Par Perrona — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1350097

Histoire

Territoire des cultures Pré-Dorset et Dorset

La plus grande partie du Nunavut à la dernière période glaciaire était recouverte d’une épaisse couche de glace.

Les glaces fondent entre 15.000 et 10.000 ans et arrivent les caribous, les bœufs musqués et les mammifères marins qui peuplent les passages entre les îles.

Les autochtones suivent les caribous et leurs migrations mais ne s’aventurent pas jusqu’aux rivages arctiques.

Les terres sont explorées il y a 5000 ans. Les paléo esquimaux de la culture Pré-Dorset arrivent par petits groupes le long des côtes arctiques dans l’archipel jusqu’au Groenland et au Labrador. Ils adoptent leurs technologies pour la chasse au bœuf musqué et au caribou avec des arcs et des flèches et pour la chasse et la pêche aux animaux marins (poissons, phoques, morses) avec des harpons à partir du rivage.

Ils utilisent des tentes en peaux d’animaux.

 

maison longue en pierre de la culture dorset à Iikaluktutiak Nunavut- Par CambridgeBayWeather — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7792194

Les petits outils en pierre qu’ils utilisent avec un bord tranchant est ce qui amène les archéologues à nommer leur culture la culture pré-Dorset (de tradition arctique des petits outils).

Il y a 2500 ans la culture Pré-Dorset se tourne vers la culture Dorset qui emploie des outils différents (lames triangulaires, lampes en saponite). Les hommes de la culture Dorset chassent les mammifères marins, entre autres le narval et le morse. Ils vivent dans des maisons permanentes en neige, pierre et tourbe.

Il y a 1000 ans, une autre vague migratoire se déplace du sud de la mer de Béring jusqu’à l’arctique oriental.

lunettes contre la neige peuple de Thulé

La culture de Thulé est une culture maritime et possède des outils, des embarcations et des techniques de chasse nécessaires à la capture des baleines rencontrées dans les eaux de l’archipel arctique.

Ils utilisent des kayaks en peau de phoque, un canot ouvert appelé l’umiaq, des harpons et des lances de pêche et de chasse, des arcs et des flèches, des lampes, des récipients en saponite, des lunettes de protection pour la neige.

L’abondance de nourriture leur permet de constituer des communautés plus importantes et plus permanentes.

Le village typique est composé de 12 maisons en pierre, en terre et en os de baleine. Ils utilisent du métal pour les outils, ils font des sculptures élaborées.

En avançant dans l’archipel arctique ils rencontreront les dorsétiens. Il y a peut-être des mariages mixtes et des conflits entre les deux peuples mais les rencontres restent sans suite, les dorsétiens préférant rester à distance des gens de Thulé.

Quand les dorsétiens se replient vers des zones marginales et inhospitalières, ils ont du mal à survivre.

Un homme sadlermiut ramant sur une peau de morse gonflée, 1830 Par George Francis Lyon (1795-1832) — C. Voir Images provenant de Bibliothèque et Archives Canada., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3752773

Les archéologues supposent qu’un groupe aurait pu survivre isolé, dans les îles et la baie d’Hudson, les Sadlermiut, avant de disparaître victimes d’épidémies au début du XXe siècle.

La culture de Thulé change radicalement il y a 500 ans suite au refroidissement du climat et ils deviennent plus nomades en suivant les variations des ressources liées au climat et aux saisons.

Ils se regroupent en petits groupes familiaux, mobiles, sans hiérarchie.

Le tournant de la culture Thulé conduit à l’émergence de diverses sociétés inuites existant encore de nos jours au Nunavut.

Les groupes régionaux

 

 

fille Netsilik- By Nasjonalbiblioteket from Norway - Kabloka, Netsilik-inuitUploaded by palnatoke, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26765438

Dans le Kitikmeot : les groupes d’inuits sont les Inuinnait et les Netsilingmiut qui ont adopté un style de vie adapté aux conditions environnementales du centre de l’arctique. En hiver ils vivent dans de grands igloos sur la glace de mer, ils chassent le phoque. Au printemps ils vont sur la terre ferme par petits groupes pour pêcher et chasser le caribou.

Dans les zones côtières du Kivalliq : les Kivallirmiut ou Inuits du caribou se sont adaptés à la vie à l’intérieur des terres, chassant le caribou ou pêchant la truite. Ils sont uniques au sein des sociétés inuites en raison de leurs ressources alimentaires terrestres. Ils chassaient à l’automne en groupe réunis dans les meilleurs lieux de chasse pour faire des provisions d’hiver. Avec les peaux de caribou ils fabriquaient des vêtements, des récipients, des tentes. En hiver ils vivaient dans des huttes de neige.

Dans le Qikqtaaluk il y avait plusieurs groupes dont les Inuits de l’île de Baffin et les Igulingmiut, adaptés au milieu, chassant le morse, le phoque, le caribou, pêchant l’omble chevalier.

Les Inuits tout au long du Nunavut se sont adaptés à leur territoire et ont développé des connaissances traditionnelles riches. Ils participaient à un réseau d’échanges commerciaux et échangeaient des peaux, du bois flotté, de la saponite, du silex, du cuivre, des vêtements et des outils.

Contacts

Les premiers explorateurs européens sont les scandinaves qui s’établissent dans le sud-ouest du Groenland à partir de 980 et des groupes qui s’aventurent dans l’archipel arctique jusqu’en 1450 recherchant des ressources et des partenaires commerciaux.

Les premières incursions « officielles » se produisent au 16e siècle et début du 17e siècle avec des explorateurs européens cherchant une route vers l’Asie, un passage maritime connu sous le nom de passage du Nord-Ouest.

Frobisher — Populär historia 2/2015, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41171633

En 1570 arrive l’expédition de Martin Frobisher qui explore le Groenland, entre dans la baie qui porte aujourd’hui son nom sur la côte de l’île de Baffin et revendique la région pour la reine Elisabeth 1ère.

En 1610 Henry Hudson explore l’immense baie qui portera plus tard son nom.

En 1620 John Davis, Robert Bylot et William Baffin empruntent la route découverte par Frobisher et vont jusqu’aux détroits de Davis, de Smith, de Jones et de Lancaster.

A la fin du siècle la compagnie de la baie d’Hudson domine l’exploration dans le nord se concentrant sur la traite des fourrures dans la zone subarctique et ne soutenant pas d’expéditions dans l’archipel arctique.

Samuel Hearne avec l’aide d’autochtones parvient en 1771 sur le littoral de l’arctique en empruntant le fleuve Coppermine et s’arrête à Kugluktuk.

Par TUBS —  CC BY-SA 2.5-2.0-1.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15951627

inuksuk point Par Ansgar Walk — photo taken by Ansgar Walk, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=602815

inuksuk point Par Ansgar Walk — photo taken by Ansgar Walk, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=602815

Par James Leigh — Sodipodi's Clipart Gallery, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=435570

Le Nunavut

Suite à l’accord sur les revendications territoriales du Nunavut conclu en 1993, le territoire et la carte du Canada seront transformés au 1er avril 1999 avec la division des Territoires du Nord-Ouest en deux entités territoriales distinctes : les Territoires du Nord-Ouest et le territoire du Nunavut.

Le Nunavut est bordé à l’ouest par les régions d’Inuvik et de Fort Smith, au sud par les provinces du Manitoba et de la Saskatchewan, au sud-est par l’Ontario et le Québec et à l’est par la mer de Baffin et la mer du Labrador.

La capitale est Iqaluit

C’est le 3e territoire canadien par ordre de création.

Sa superficie est de 2.093.190 km2.

C’est la plus grande entité territoriale du pays et l’une des moins peuplées : 35.994 habitants pour une densité de 0.02 hab/km2.

160.935 km2 sont constitués d’eau.

C’est la 5e plus grande entité subnationale au monde, aussi grande en superficie que le Mexique.

Environ 40% des nunavummiut ont moins de 15 ans.

La population est touchée par des problèmes importants : chômage, pénurie de logements, délinquance, alcoolisme, suicides.

Les langues officielles sont l’inuktitut (67,8%), l’unuinnaqtun (0.9%), l’anglais et le français.

Plus de 80% de la population sont d’origine inuite.

Le territoire repose sur un régime parlementaire basé sur le système de westminster avec la particularité de fonctionner sans partis politiques mais dans le cadre d’un gouvernement de consensus.

Le Nunavut est issu de la partition négociée entre l’inuit Ttapiriit Kanatami et le gouvernement fédéral du Canada dans les Territoires du Nord-Ouest pour créer un territoire autonome pour les Inuits.

En 1982 par un plébiscite, les électeurs des Territoires du Nord-Ouest acceptent la partition. Un second référendum aura lieu en 1992.

La loi sur le Nunavut est approuvée par le parlement du Canada en 1993 et la création officielle du territoire effective le 1er avril 1999.

La loi sur le Nunavut accorde au territoire des compétences que voici :

Droit civil

Education

Services sociaux et de santé

Les prisons

Les municipalités

La création et la perception d’impôts directs

L’agriculture

La langue inuktitut

Le territoire n’est pas compétent en matière de ressources naturelles et transports.

La quasi-totalité des terres appartiennent au gouvernement fédéral canadien.

 Il y 27.360 autochtones

86.3% de la population totale du territoire

130 amérindiens 135 métis 27.070 inuits

 

Par Maximilian Dörrbecker (Chumwa) — Travail personnel, using this file by Flappiefh, CC BY-SA 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=46895498

Les communautés

KITIKMEOT

Ikaluktukiak (Cambridge bay) "lieu où il fait bon pêcher" 1477 personnes

Uqsuqtuuq (Gjoa haven) "où il y a de la graisse en abondance" 1064 personnes

Kugaaruk "petit ruisseau" 688 personnes

Kugluktuk (Coppermine) 1302 personnes

Talurjuaq (Taloyoak/Spence bay) 809 personnes

Kingoak (Bathurst inlet) 5 personnes

femmes inuites préparant la bannique à Kugluktuk -  CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=685130

 

QITIKTAALUK, région de Baffin

Iqaluit "les poissons", capitale du Nunavut et plus grande ville du territoire, les habitants sont les iqalummiut, 6700 personnes

Ikpiarjuk (Artic bay) "la poche" 690 personnes

Kinngait (Cape Dorset) "hautes montagnes" 1236 personnes

Kanngiqtugaapik (Clyde river) 820 personnes

Aujuittuq (Grise fjord) "le lieu qui ne dégèle jamais" 141 personnes

Sanirajak (Hall beach) "le littoral" 654 personnes

Igloolik 1538 personnes

Kimmirut (Lake harbour) 411 personnes

Pangnirtung "lieu du caribou mâle" 1350 personnes

Mittimatalik (Pond inlet) "le lieu d’atterrissage" 1549 personnes

Qikiqtarjuaq "grande île" 473 personnes

Qausuittuq (Resolute) "où il n'y a pas d'aube"214 personnes

Sanikiluaq - communauté la plus australe du territoire 744 personnes

Alert - lieu habité le plus au nord de la planète - 70 personnes

iqaluit- Par Angela — arctic, iqaluit, fog, mist, night, city, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11763296

KIVALLIQ

Arviat (Eskimo point) 2060 personnes

Qamani'tuaq (baker lake) 1872 personnes

Igluligaarjuk (Chesterfield inlet) "l'endroit avec peu de maisons" 332 personnes

Salliq (Coral harbour) 332 personnes

Kangiqtiniq (Rankin inlet) 769 personnes

Naujaat (Repulse bay) "lieu de nidification des mouettes" 748 personnes

Tikiraqjuaq (Whale cove) "longue pointe" 353 personnes

baker lake- Par E-90 — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12653290

 

 

sources : wikipedia, encyclopédie canadienne

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