Les Inuits du Labrador

Publié le 7 Décembre 2017

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Ils sont les descendants de la culture de Thulé et occupent depuis toujours la plus grande partie de la côte atlantique du nord du Labrador.

Le Nunatsiavut est un gouvernement régional autonome inuit qui a pu aboutir après trois décennies de négociations sur les revendications territoriales avec le gouvernement fédéral.

La culture de Thulé est une culture préhistorique d’Alaska qui s’est répandue vers l’est en direction de l’Arctique canadien vers l’an 1000 de notre ère.

Les premiers Inuits du Labrador voyageaient vers le sud le long de la côte du Labrador en suivant les migrations des baleines et des phoques du Groenland jusque dans le détroit de Belle Isle. Certains iront même jusque dans le golfe du St Laurent.

Ce groupe Inuit même s’il est assez éloigné des autres groupes d’Inuits partage néanmoins la même langue et la même culture inuite des régions circumpolaires du Canada, Alaska, Groenland et côte nord-est de la Sibérie.

La mer est la principale ressource alimentaire de ce peuple. De la mi juin à la mi décembre les eaux de la côte soit libérées des glaces et les hommes peuvent alors chasser les bélugas et les phoques dans des kayaks.

A la fin de l’automne ils chassent la baleine boréale dans des umiaks, embarcations à pont ouvert revêtues de peaux. L’hiver ils chassent le phoque au bord des glaces.

Ils vivent dans de grandes maisons d’hiver en terre, pierre, bois et os de baleines qui contiennent plusieurs familles.

Population : 6260 personnes

Langue : inuktitut

 

 

Histoire

Les premiers contacts avec ont lieu à la fin du XVIe siècle dans le sud du Labrador avec des missionnaires, des explorateurs, des pêcheurs baleiniers européens.

Les baleiniers basques viennent s’installer dans des camps dans le sud du Labrador. Ils extraient de l’huile de baleine qui est ramenée en Europe au début de l’été à la fin de l’automne avant le retour des glaces.

Après les baleiniers basques s’installent des pêcheurs français dans les vieilles stations côtières et ils en construisent de nouvelles dans le détroit de Belle-Isle.

Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les français ne font plus de commerce avec les Inuits. Ceux-ci attaquent les stations isolées et sont source de représailles de la part des pêcheurs français.

En 1763 la Grande-Bretagne prend possession du Labrador, les pêcheurs viennent alors de Grande-Bretagne et de Nouvelle-Angleterre pour occuper les avant-postes des français. Les relations avec les Inuits sont mauvaises, des conflits ont lieu mais malgré tout des échanges ont lieu. Les Inuits obtiennent des produits européens dont des voiliers en bois en échange de fanons, de peaux de phoques et de graisse de baleine.

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Dans les années 1760 les missionnaires de l’église morave, des protestants allemands deviennent les premiers européens à s’établir en permanence le long des côtes du Labrador du nord d’Hamiltion Inlet et ils commencent à convertir les Inuits au christianisme, ils leurs fournissent des produits manufacturés européens. Cela entraînera l’arrêt des voyages dans le sud du Labrador pour obtenir ces mêmes objets.

En 1780 les Inuits obtiennent les armes à feu.

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Le gouvernement britannique appuie l’église morave en lui donnant d’immenses territoires sur la côte nord-est où sont fondés les villages de Nain, Okak, Hopedale, Hebron.

En 1926 les moraviens confient le commerce inuit à la compagnie de la baie d’Hudson. La présence du gouvernement augmente dans les années 1930/1940. Certaines communautés du Labrador sont officiellement formées dans les années 1950 et les  résidents sont relocalisés dans les années 1960. Ils ont pour la plupart abandonné leur ancien mode de vie et adopté une vie sédentaire. Avec ces changements apparaissent des problèmes de drogue et d’alcoolisme, la santé décline. Dans ces mêmes années 1950 les Inuits de Hebron et de Nutak au Labrador, tout comme les Micmacs subissent une centralisation forcée. Comme les gouvernements n’avaient pas le choix de fournir des services à tous les autochtones y compris ceux des régions reculées, les politiciens décident de regrouper les populations dans de petites communautés du sud du Labrador.

Ceux-ci n’eurent pas d’autre choix que de tenter de s’adapter à cette nouvelle vie même si par ailleurs la leur convenait parfaitement à leurs besoins. Cela provoquera un grand traumatisme chez les familles déplacées, le déracinement, le nouveau territoire qui n’était pas ancestral, le nouveau mode de vie éloigné de celui d’origine, la séparation de la communauté…..

La commission royale sur le Labrador de 1974 d’ailleurs conclue que le programme de réinstallation dans le nord a été une opération futile et inconsidérée ayant causé injustices et souffrances aussi bien aux Inuits qu’aux résidents des collectivités d’accueil.

 Portrait de Caubvick, une des 4 inuits du Labrador amenés en Angleterre en 1773 pour être présentés au roi. Cauvick fut la seule survivante, les autres ayant été décimés par la variole.

Nain- Labrador- Par Paul Gierszewski — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5687738

Nain- Labrador- Par Paul Gierszewski — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5687738

igloo à Nain 1885- Par Anonyme — Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8804371

Quand Terre-Neuve rejoint la Confédération canadienne en 1949, des organismes gouvernementaux prennent en charge les services qui étaient fournis par la compagnie de la baie d’Hudson et les missions moraves avant eux. La présence européenne modifie le style de vie des Inuits, ils s’impliquent dans l’économie commerciale mais les européens ont aussi apporté avec eux des maladies qui déciment plusieurs communautés inuites.

Les survivants migrent vers le sud et la plupart épousent des colons européens et s’intègrent à la société dominante.

Revendications territoriales = le Nunatsiavut

Par Jorge Candeias — http://flagspot.net/flags/ca_nl-nn.html, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27169482

Dans les années 1970 la région connaît une prise de conscience autochtone et un activisme ethnopolitique croissant.

En 1973 la fédération Labrador Inuit Association, LIA a pour objectif la promotion de la santé et s’occupe des revendications territoriales des Inuits auprès du Canada et de la province de Terre-Neuve.

En 1977 la LIA présente les revendications territoriales terrestres et maritimes dans le nord du Labrador au gouvernement du Canada et après 17 ans de négociations, les revendications territoriales des Inuits dont résolues en 1997. Ils obtiennent leur autonomie et des droits de surface sur 16.000 km2 de terre, des droits de récolte et des droits partagés sur 44.000 km2, un pourcentage du projet de la baie de Voisey.

Le territoire de nos jours s’appelle le Nunatsiavut « notre belle terre » en inuktitut. Son gouvernement est fondé en 2005 avec le statut de gouverneur régional dans la province de Terre-Neuve et Labrador. Il y a 5 gouvernements communautaires au Nunatsiavut :

Rigolet, Makkovik, Postville, Hopedale et Nain.

Site

Religion

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Les croyances et la pratique religieuse sont basées sur le besoin d’apaiser les entités spirituelles trouvées dans la nature.

La chasse est au centre des rituels et des tabous dont celui d’interdire de coudre des vêtements en caribou-kin à certaines saisons. Il y a une reconnaissance d’esprits génitaux conçus comme des femmes et identifiés avec des forces et des cycles naturels. La cosmologie est riche, il a de nombreux esprits et des êtres de plusieurs tailles, surhumains ou sous-humains.

 

 

 

Société

Le leadership est assuré par les chamanes (hommes ou femmes), angakok car ceux-ci sont en lien avec les esprits gardiens. Ils peuvent de plus contrôler le temps, améliorer les conditions de chasse, guérir les maladies et prédire l’avenir. La maladie découle d’une perte de l’âme et ou de la violation des tabous et ou de colère des morts.

Les familles du gouvernement nucléaire étaient organisées assez librement en groupes locaux de 20/30 personnes associées à des zones géographiques (ma). Le harponneur ou le propriétaire du bateau dirigeaient les expéditions de chasse à la baleine et les meilleurs chasseurs étaient souvent les chefs de groupe.

Les femmes étaient responsables de l’éducation des enfants, de la préparation des peaux et des repas, de la fabrication des vêtements, de la collecte des plantes sauvages. Elles s’occupaient aussi des lampes à huile.

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Les hommes chassaient et avaient la responsabilité globale de toutes les formes de transport, de la fabrication et de la réparation des ustensiles, des armes et des outils, de la construction des maisons.

Les enfants étaient nommés du prénom de parents décédés sans distinction de sexe. Le couple se mariait en annonçant seulement son intention mais parfois les nourrissons étaient mariés dès leur naissance. Un bon chasseur pouvait avoir plus d’une femme, le divorce était aisé à obtenir. Certains échanges d’épouses étaient autorisés dans le cadre de partenariats familiaux définis.

Les enfants étaient très appréciés et aimés, l’adoption commune.

Les tensions étaient soulagées par le biais des jeux des duels de tambours et des chansons.

L’artisanat était représenté par les paniers d’herbe tissés, les figurines en ivoire sculptées.

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Inukshuk sur le blog

Les Inuits et les amérindiens s’évitaient souvent par crainte mutuelle, des conflits ont existé avec les Cris de l’est.

source 1 + wikipedia

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Labrador, #Canada, #Peuples originaires, #Inuits

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