/image%2F0566266%2F20210610%2Fob_9d8eb4_dsc04024-jpgm-jpgmm.jpg)
/image%2F0566266%2F20240422%2Fob_c10616_large-landscape-244073-m.jpg "Cocomagnanville a été créé en hommage à Pierre Kerhervé, mon grand-père coco qui m'a permis de devenir l'adulte que je suis. Ce blog évolue au fil du temps, des connaissances et de la maturité de son auteure. Il est à présent presque essentiellement dédié aux peuples originaires de l’Abya Yala (les Amériques) et je me suis appliquée à documenter chaque peuple et culture qui la composent. A présent, les lecteurs qui le souhaitent pourront retrouver cette base de donnée sur un site que je leur ai dédié : Peuples autochtones d'Abya Yala.")
Teotihuacan
Publié le 24 Novembre 2011
TEOTIHUACAN
Ce site précolombien qui s’étend sur une surface de 25 km2 est le plus fameux et le plus grandiose de l’Amérique précolombienne, situé dans la vallée de San Juan, à 50 kilomètres de Mexico.
Son nom veut dire « Cité des dieux »
Le site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987.
http://mexik.free.fr/archeoteothihuacan.htm
1- La pyramide du soleil
2-La pyramide de la lune
3- La citadelle
4- Le Temple de Quetzalcóatl
5- Le Palais de Quetzalcóatl
6- La rivière San Juan
7- L'allée des morts
(Jaguar de Xalla, élément d'un palais, 350-650, Museo Nacional de Antropologia)
Histoire
La construction débute à la période du préclassique vers 200 avant JC. Deux centres importants existaient dans la région de Mexico, Cuicuilco et Teotihuacan, puis, lorsque le volcan Xitle ensevelit Cuicuilco, Teotihuacan devint le seul centre dominant la vallée.
L’histoire de la fondation de la ville est mystérieuse et on n’arrive pas à connaître quelle est la civilisation qui la réellement fondé.
Le codex de Florence laissait penser que c’étaient les toltèques mais cette civilisation s’est développées bien après celle de Teotihuacan.
Les suppositions concernant les peuples fondateurs nomment les olmèques, les Totonaques, les zapotèques, les mixtèques, les mayas puis les aztèques.
L’apogée de la ville se situe entre 150 et 450 de notre ère.
La ville alors comportait une population importante de plus de 150.000 habitants et elle contrôlait d’importants gisements d’obsidienne à Otumba et Sierra de las navajos.
Style architectural
Il est particulier au site et se retrouve dans certains sites de Mésoamérique éloignés, d’où la preuve d’une interaction avec la cité.
Le style le plus frappant est connu sous le nom de talud-tablero*. A la période préclassique, ce style sera diffusé dans toute la Mésoamérique.
La ville était un centre d’industrie qui abritait de nombreux potiers, bijoutiers et artisans.
Les dizaines de milliers de peintures murales qui ornent le site sont ce qui a permis de mieux étudier l’histoire de la ville. Cet art unique en Mésoamérique a été comparé à celui des peintres de la renaissance italienne.
Peinture murale avec quetzal amparo, Stuc et pigments, 70 x 105 c
Quetzalcoatl, codex Borbonicus
La fin de Teotihuacan
Une hypothèse était émise sur le fait que le site avait été mis à sac et brûlé probablement par les chichimèques entre le VIe et le VIIIe siècle.
Les fouilles récentes démontrent que l’incendie concerne uniquement les lieux fréquentés par l’élite, épargnant les taudis et districts les plus pauvres, ce qui fait penser à une émeute qui pourrait être la réelle cause et non une invasion.
Teotihuacan était une ville multi-ethnique, il existait des quartiers pour les Otomis, les Zapotèques, les Mixtèques, les Mayas et des peuples Nahuas.
Religion
C’est la même religion que celle des autres cultures mésoaméricaines avec une vénération pour le dieu-serpent, Quezalcoatl et le dieu de la pluie Tlaloc.
La politique était fondée sur la religion d’état, les chefs religieux étant les chefs politiques.
Pratique de sacrifices humains
Ils sacrifiaient certainement des ennemis guerriers qui étaient destinés au sacrifice rituel pour assure la prospérité de la ville.
Les animaux sacrés représentaient les pouvoirs mythiques et militaires et étaient enterrés vivants emprisonnés dans des cages : le couguar, le loup, l’aigle, le faucon, le hibou et même des serpents venimeux.
(Pot zoomorphe, 150-550, Museo Nacional de Antropologia)
Chronologie du site
Plusieurs phases peuvent être distinguées :
- phase Patlachique (100 av. J.-C. jusque 1 apr. J.-C.) : occupation de 4 à 6 km² ;
- phase Tzacualli (1-150 apr. J.-C.) : début de la construction de la chaussée des Morts, des pyramides du Soleil et de la Lune ; la ville occupe une superficie de 17 km² ;
- phase Miccaotli (150-250 apr. J.-C.) : construction de la pyramide du Serpent à plumes et de la Citadelle ; tracé d'un axe est-ouest au niveau de la Citadelle ; la ville atteint son expansion maximale : elle occupe 22,5 km² et aurait compté environ 45 000 habitants ;
- phase Tlamimilolpa (250-450 apr. J.-C.) : production artistique avec un haut degré esthétique ; construction de la pyramide adossée à la Pyramide du Serpent à plumes et de l'édifice des Conques emplumées ; relations avec la zone maya et la côte du Golfe du Mexique ; la population est estimée à 65 000 habitants ;
- phase Xolalpan (450-650 apr. J.-C.) : diffusion des traits culturels de Teotihuacan à travers toutes la Mésoamérique ; construction des complexes habitationnels, religieux et administratifs de Tetitla, Yayahuala, Atetelco, Tepantitla, Xolalpan, Tlamimilolpa ; augmentation de la surface d'occupation de 20,5 km² ; la population est estimée à 85 000 ;
- phase Metepec (650-750 apr. J.-C.) : déclin : la population ne compte plus que 70 000. Au cours de la phase Oxtipac qui suit, elle chute à 2 000 habitants.
(Figurine gigogne, 450-550, Museo Regional de Yucatan)
La ville
L’allée des morts
Elle est dessinée à partir d’un axe central « L’allée des morts » (Miccaotli) qui traverse le site du nord au sud avec une perspective de 4 kilomètres et de 90 mètres de largeur. De part et d’autre de l’allée des morts se dressent de nombreux temples consacrés aux dieux secondaires. Les aztèques l’appelaient Miccaotli, allée des morts car ils croyaient que les monuments qui le longeaient étaient des tombeaux, or, il s’agit de plate-formes cérémonielles (type talud-tablero ) complétées par des temples.
Certaines sections de l’allée pouvaient servir de terrains de jeu de balle.
La pyramide du soleil
Pyramide du soleil ( photo sabyplanète)
À l'origine de sa construction se trouve une grotte d'origine volcanique longue d'une centaine de mètres. Il convient de rappeler que les grottes jouent un rôle important dans les religions mésoaméricaines : elles sont un symbole de fertilité, le lieu d'émergence de l'homme, mais aussi un accès à l'inframonde, celui de la mort. Le soin avec lequel cette cavité a été aménagée témoigne de l'importance que les Teotihuacanos lui attachaient.
Elle est bâtie sur une terrasse de 350 mètres de côté, c’est la construction la plus importante et des plus anciennes de Teotihuacan. Sa façade est orientée vers le point où se couche le soleil lorsqu’il passe par son zénith comme toutes les constructions du site.
A l’origine, elle était composée de quatre corps reposant sur une base quadrangulaire de plus de 200 mètres de côté et à présent cinq corps apparaissent.
La structure est composée d’un noyau de blocs de pierres poreuses agglomérées avec de la terre battue recouverts d’une chape de pierres volcaniques. Son édification a été terminée vers l’an 100 de notre ère.
Hauteur : 66 mètres (sans compter le temple qui était perché au-dessus)
Base : 222m X 225m
Fresque sur dalle dans la pyramide du soleil
La pyramide de la lune
Pyramide de la lune
Elle mesure 45.8 mètres
En allant vers le nord, l’allée des morts nous mène à la pyramide de la lune, derrière laquelle se profile le volcan Cerro Gordo.
La place de la lune se trouve devant l’édifice, elle est longée par des plateformes d’une symétrie rigoureuse.
Cette pyramide était le résultat de sept superpositions, chaque niveau ayant été érigé tous les 52 ans, cycle qui correspond au retour du calendrier religieux (260 jours) sur les mêmes jours du calendrier terrestre (356 jours).
Une tombe a été découverte dans la 4e phase avec un corps d’un sacrifié accompagné d’offrandes et de reste d’animaux. Quatre autres individus auraient été sacrifiés lors de la cinquième phase.
Les archéologues émettent l’idée que la pyramide de la lune était dédiée au dieu de l’orage.
« Terracotas » - Divinités tutélaires
Figurines retrouvées lors des dernières fouilles sous la Pyramide de la Lune
La citadelle
En continuant l’allée des morts en direction du sud…
A l’intersection avec une grande artère est/ouest se dresse un très grand complexe nommé par les archéologues « La citadelle » sur une surface de 160.000m2 formant une enceinte de 400 mètres de côté et ayant la forme d’uen citadelle.
Au fond de l’enceinte se dresse le temple du serpent à plumes flanqué de deux habitations.
Le temple du serpent à plumes
La citadelle avec au fond le temple du serpent à plumes
Le temple du serpent à plumes ou temple de Quetzalcoatl
C’est une pyramide à sept degrés en talud-tablero construite vers 150 de notre ère. Les talus sont ornés de serpents à plumes ondulants. Sur les panneaux verticaux, les têtes de reptiles jaillissent d’une collerette de plumes et sont alternées avec des sculptures d’allure géométrique. C’est la dernière structure édifiée à Teotihuacan. Des moyens considérables ont été mis en œuvre, par exemple pour fixer sur un tenon chaque tête de serpent pesant chacune quatre tonnes.
Lors de fouilles récentes, des squelettes ont été découverts sous et autour du site : des individus jeunes, de sexe masculin dont la position des mains liées dans le dos fait penser à des prisonniers sacrifiés.
Sous le temple du serpent à plumes a été découvert également un tunnel vieux de 2000 ans et long de 100 mètres conduisant à une série de galeries et de chambres taillées dans la roche.
Quelques-uns des squelettes retrouvés sous et autour de la Pyramide du Serpent à plumes
Palais du Quetzal-Papalotl
Palais du quetzal papalotl
Ce sont les sculptures sur les pilastres représentant l’oiseau-papillon mythique qui ont donné le nom au palais.
Un patio intérieur entouré de galeries à portiques sur le côté est donne sur une série de salles dont les toits ont été reconstruits. Un grand escalier assure la communication avec la place de la lune et conduit à un vestibule au centre duquel des piliers sont représentés des oiseaux superposés à des papillons.
L’oiseau-papillon sculpté sur les colonnes du palais avec des yeux d’obsidienne est un symbole de l’eau et du feu.
Le palais des jaguars
Photo ci-dessus : puma orné d'une coiffure de plumes et le dos recouvert de coquillages,en train de souffler dans une conque à plumes
Il s'agit d'une construction ouverte constituée de structures superposées utilisées à différentes époques; elle comporte un édifice pyramidal en panneau-talus pénétrant dans la surface de la place et constituant la base d'un temple avec des escaliers et des balustrades représentant un serpent à sonnettes.
Dans les édifices situés sur les côtés de l'élément placé au nord et dans ceux qui donnent à l'ouest et ferment la place, on trouve des représentations de jaguars recouverts d'un filet, placés dans des bras appartenant à un torse féminin vêtu d'un quechquémitl (poncho utilisé par les femmes).
Le temple des conques à plumes
Ce temple a été construit avant le Palais du Quetzal-Papalotl, il était en effet déjà en ruines, recouvert par un autre édifice lorsque ce dernier était en fonction. Un passage artificiel réunit ces deux monuments, et à l'intérieur, là où a été découvert le Temple des Conques à plumes, se trouve l'accès aux murs dont cet édifice tire son nom : les pilastres sont en effet décorés de conques à plumes disposées en enfilade, encadrées de frises et de jambages de fleurs.
Peinture murale dans le temple des conques à plumes
Sculpture en obsidienne et pierres incrustées
Les mots savants
- Le talud-tablero est un élément architectural typique de la métropole mésoaméricaine de Teotihuacan. Il se compose, de profil, d'un mur oblique, le « talud » (« talus », en espagnol), surmonté d'un panneau vertical encadré d'une corniche en saillie, le « tablero ».
Plate-forme sur la chaussée des morts, un exemple du style architectural Talud-tablero
Sources : wikipédia, rêve mexicain, viva mexico
Chers camarades et amis lecteurs,
Avec Teotihuacan, je termine enfin le cycle des civilisations précolombiennes du Mexique....OUF !!
J'en ai un peu assez des vieilles pierres à vrai dire et si j'ai bien effectué mon travail, il n'en manque pas, hormis celle des huaxtèques mais il y a trop peu de sources, donc, je m'en fais grâce.
J'espère que ce travail n'aura pas été vain, j'en doute un peu mais je me suis fait plaisir avant tout et voyager derrière un écran et dans le temps est magique et tellement riche en découverte que c'est déjà ça de gagné pour mon enrichissement personnel.
Merci pour vos visites, j'espère que vous prenez néamoins plaisir à visiter ce blog atypique.
Caroleone
Pour compléter
Toutes les traductions sur Teotihuacan
Tlalocan de Tepantitla. La Grande Déesse de Teotihuacan
Les figurines de Zacuala et les textes Nahuas 1
Site archéologique
La Place des Glyphes à La Ventilla
La Chasse des Morts (Calzado de los Muertos)
Palais d'Atetelco, école de guerriers