Panama/Colombie : Le peuple Wounaan ou Waunana

Publié le 15 Décembre 2018

By Ayaita - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25666928

Peuple indigène vivant dans le pacifique colombien dans le département du Chocó en Colombie et dans la comarca Emberá-Wounaan au Panama avec le peuple Emberá.

Ils ont longtemps été désignés sous le nom de chocoes qui est devenue une appellation péjorative de nos jours.

C’étaient des chasseurs cueilleurs semi-nomades.

Population

Les wounaan : 4500 au Panama et 2500 en Colombie

Les embéra : 15.000 personnes

Il est difficile de distinguer les deux groupes pour les non initiés. Ils forment pourtant deux groupes linguistiques différents mais leur histoire est similaire.

communauté Wounaan By Ayaita - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=25666929

Peuple WOUNAAN en Colombie

Autres noms

Waunana, Wounaan, Noanamá, Waumeu

Situation goégraphique


Depuis plus de cinq siècles, les Wounaan vivent sur les rives du fleuve San Juan, à la frontière des départements du Chocó et de la Valle del Cauca. Les Wounaan vivent dispersés le long des rives de la rivière, dans une dizaine de villages parmi lesquels on les retrouve : Burujón, Papagayo, Cabeceras, Malaguita, Puerto Pizario. Ce peuple parcourt son territoire et relie ses villages en canoë et à pied. (Ministère de la Culture, République de Colombie)

Population


Le recensement DANE de 2005 a recensé 9 066 personnes reconnues comme appartenant au peuple Waunaan, dont 50,3 % d'hommes (4 563 personnes) et 49,7 % de femmes (4 503 personnes). Le peuple Waunaan est concentré dans le département du Chocó, où vit 84,1% de la population. Il est suivi de Valle del Cauca avec 15,3 % (1 390 personnes) et de Bogotá avec 0,3 % (27 personnes). Ces deux départements et la capitale concentrent 99,8% de la population de ce peuple. Les Waunans représentent 0,7 % de la population indigène de Colombie.

Langue


La langue maternelle s'appelle Woun Meu, elle appartient à la famille linguistique Chocó et représente un facteur d'identité ethnique et culturelle. (Ministère de la Culture. République de Colombie.)

Selon l'autodiagnostic sociolinguistique de la langue Maach Meu, du programme de protection de la diversité ethnolinguistique du peuple wounaan, mené spécifiquement pour la région du Bajo San Juan, des 8 199 Wounaan de plus de 2 ans, 7 518 parlent bien Macch Meu, (91,6%) et 236 parlent peu (2,8%). C'est-à-dire qu'au total 7754 personnes parlent le maach meu, ce qui correspond à 94,5% de la population. (Voir graphique 1). Sur les 8199 personnes, 2585 sont bilingues, c'est-à-dire parlent bien le maach meu et l'espagnol. (Ministère de l'Intérieur. Plan de sauvegarde du peuple wounaan)

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CULTURE ET HISTOIRE


Histoire 

Maach Aai, est considéré comme le père aîné, Dieu et créateur du monde et des Wounaan. Au début, il est né dans une lagune et était un esprit qui bougeait comme la mer. Au fur et à mesure de sa croissance, il a pris forme, s'est déplacé comme un enfant et a commencé à créer la terre, la mer, les montagnes, la lune et le soleil. Après cela, il a choisi une plage appelée Baaur Do Mos (plage de la rivière sábalo), aujourd'hui connue sous le nom de Baudó et il y a créé son fils Ewadam. A la demande de son fils, parce qu'il se sentait très seul, Maach Aai a créé des gens avec des poupées en argile qui ont été placées sur la plage. Les Wounaan furent alors créés qui appellent leur père Ewadam, puisqu'ils furent créés à sa demande.... (Plan pour la sauvegarde ethnique du peuple wounaan).

Au XVe siècle, les conquérants européens sont arrivés à Urabá Choco, connu sous le nom de Darién. Ce territoire était habité par des Indiens, des chasseurs et des pêcheurs sédentaires, appartenant aux peuples Kunas, Chocoes, Noanamaes (Kunas, Emberas et Wounaans). Ils habitaient sur les rives des fleuves Atrato et San Juan et étaient appelés par les Européens "les Indiens du Chocó" et le territoire "la province des Chocoes" (Pardo, 2004). L'un des grands objectifs des Espagnols était la colonisation minière et c'est pourquoi, au XVIIe siècle, les Espagnols ont établi des centres miniers dans la partie supérieure de la rivière San Juan. Dans la colonie, "el Chocó", le peuple indigène s'est dispersé dans toute la région colombienne et panaméenne du Pacifique, de sorte qu'il est maintenant dispersé dans de nombreux petits noyaux. Après l'indépendance, les peuples indigènes ont vécu avec une certaine autonomie jusqu'à l'arrivée, à la fin du XIXe siècle, de la colonisation d'Antioquia (Pardo, 2004).

Au début du XXe siècle, les missionnaires ont créé des pensionnats sur l'ensemble du territoire indigène et mis en place des régimes répressifs sur des éléments culturels tels que l'habillement, la langue, le chamanisme, les festivités, qui ont entraîné un déclin de leur culture traditionnelle. Aujourd'hui, la plupart des pensionnats ont été annulés. Cependant, le lien entre les peuples indigènes et le marché de la consommation de masse a généré de forts phénomènes d'assimilation culturelle et de camouflage avec la population non indigène, avec laquelle ils ont effectué des échanges commerciaux (Pardo, 2004).
(Ministère de la Culture, République de Colombie)
 

 

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Culture


Dans la cosmogonie, Waunaan Ewandama est le héros culturel qui a créé le monde et le peuple du fleuve Baudó (Conseil supérieur du pouvoir judiciaire). Les anciens Waunaan héritent des coutumes, des croyances et des normes de leur société aux générations futures, à travers des histoires, des conseils et des conversations, typiques de la tradition orale, en plus de leur enseigner tous les métiers et les rôles qu'ils doivent développer dans leur communauté. Grand-mères et mères forment leurs petites-filles en plus de leur enseigner les tâches domestiques, elles leur apprennent à connaître et à gérer le territoire, pour l'exploitation agricole, mais aussi à concevoir le territoire comme espace rituel et symbolique, à travers le respect des lieux habités par les différents esprits, ainsi que des sites historiques et sacrés de la culture Wounaan et Siepien (Association des autorités Wounaan du Pacifique, 2005 : 51).

(...)

Une partie vitale de leur culture est l'art du tissage, leurs techniques de tissage en réseau sont transmises de génération en génération, des parents aux enfants. Le tissu est si dense que les paniers deviennent des conteneurs dans lesquels les liquides peuvent être transportés. L'autre savoir-faire ancestral est la construction de canoës, avec lesquels ils peuvent se déplacer à travers les rivières, les ruisseaux et la mer, et sont considérés comme les plus élaborés et les plus parfaits de tous les bateaux indigènes (Chávez, 2004). (Ministère de la Culture, République de Colombie. 200 ans.)

Économie


Dans la division sexuée du travail, les hommes se consacrent à l'abattage de la brousse, à la construction des maisons, à la préparation des collines de bananiers pour la plantation, à la chasse, à la pêche à la lente et au chuzo ou au crochet, à la sculpture sur bois et aux transactions commerciales. Les femmes s'occupent du nettoyage et de la préparation du matériel de chasse et de pêche et de la nourriture en général, du transport des bananes des parcelles à la maison, de la pêche à la main, au guanuco ou avec de petits filets, de la fabrication de paniers, de poteries et de vêtements pour femmes, ainsi que de l'éducation et de la formation de leurs enfants (Conseil supérieur du pouvoir judiciaire). Lorsque les filles ont leurs premières règles, elles sont considérées comme prêtes pour leurs devoirs d'épouse et de mère. D'ici là, tous deux sont des experts en canotage et en natation (Chávez, 2004). (Ministère de la Culture. République de Colombie. 200 ans.)

traduction carolita du site de l'ONIC

Le peuple Wounan : l'âme d'un panier

Les indiens Wounaan ou Noanamá vivent à l'intérieur des forêts de Chocoana et sont reconnus dans le monde de l'artisanat pour la finesse de leurs paniers ou "cocas de Werregue" (cocas Werregue). Ce sont des gens de l'eau et de la montagne qui sont assis sur les rives du Bajo San Juan et habitent le bassin jusqu'à son embouchure.

Entourés d'une exubérance naturelle, ils chassent, pêchent, cueillent des fruits et cultivent du pan coger. Pour établir un lien avec leur environnement, les femmes sont ornées de colliers de chaquiras et peintes d'achiote et de jagua.

Ce sont des travailleuses infatigables, elles aident les hommes dans les travaux de brousse et elles se consacrent à l'élaboration de paniers avec la fibre du palmier werregue (Astrocaryum standleyanum). Les habitantes du hameau de Pichimá sont les artisanes les plus reconnues pour ce travail.

Les paniers sont fabriqués selon la technique de la spirale, à l'aide d'un cordon comme "âme" ou "boyau", autour duquel est tissé un fil plus fin et coloré. Les fibres sont séchées au soleil et les fils fins se tordent et brillent par friction.

Autrefois, on fabriquait de petits paniers de couleur brute, mais l'influence des religieuses missionnaires a motivé les artisanes à tisser des paniers plus grands et à façonner des figures oranges et noires avec l'application de colorants naturels, comme l'achiote ou le puchama, que les femmes sèment dans leurs jardins domestiques.

Les figures qui apparaissent sur les paniers évoquent des situations de la vie quotidienne, des images du passé, des éléments de la nature et des croyances ou des figures géométriques.

traduction carolita du site artesanias de colombia.com

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Peuples originaires, #Panama, #Wounaan, #Waunana

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