Bolivie : Le peuple Uchupiamonas

Publié le 8 Décembre 2023

Membre de la communauté de San José de Uchupiamonas (prov. A. Iturralde) fabriquant un panier avec les feuilles tendres du motacú (Attalea phalerata). Photo : N. Paniagua, Projet Madidi LPB-MO, 2003. source

 

Le peuple indigène de San José de Uchupiamonas comprend 116 familles (environ 750 personnes source PGTI Uchupiamonas 2009).

C’est un peuple quechua/tacana dont les personnes s’identifient comme les descendants de la tribu Uchupiamonas du village de San José de Uchupiamonas fondé en 1616 par des prêtres franciscains et par Marcellino Cusirimay d’origine chiquitano dans la vallée du rio Tuíchi, en Amazonie bolivienne, à San Buenaventura province d’Abel Iturralde, département de La Paz.

L’histoire du peuple indigène est difficile à caractériser car les documents ne différencient pas le processus historique particulier de la communauté de celui du peuple Tacana en général.

Site internet :  Chalalan.com

 

Le village de San José de Uchupiamonas, avec les montagnes de la vallée du Rio Tuichi en arrière-plan. Photo : avec l'aimable autorisation de Ruth Alipaz Cuqui.

 

Le territoire

 

Comprenant 210.056 hectares, il est situé au sein du Parc National Madidi sur un petit plateau entouré de ravins au sein d’un paysage de chaînes montagneuses. Le rio Tuíchi est situé à 2 km du village, c’est le cours d’eau principal. Le village se trouve à une altitude de 517 mètres. Les précipitations annuelles sont de 1927 mm, la saison des pluies est de novembre à février et la saison sèche va de mai à octobre.

 

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Histoire

 

Elle est liée au peuple Tacana déjà établi entre les rios Beni et Tuíchi pendant la période hégémonique des Incas (quechuas) aux XVe et XVIe siècles. Des découvertes archéologiques démontrent leur présence sur place.

Les Incas avaient construit une route reliant Apolo à San José de Uchupiamonas.

Les premières incursions incas dans le territoire tacana et des autres groupes arawak sont menées par l’inca Túpac Yupanqui (règne de 1471 à 1794 selon Pedro Sarmiento de Gamboa et Garcilaso de la Vega.

Pour les Quechuas avec lesquels les Tacanas se sont mêlés dans la région de la vallée du Tuíchi, ils ont établi des relations de subordination envers les Tacanas durant la période inca. C’est ainsi que commencèrent l’interaction et le brassage de 2 peuples pendant plusieurs siècles.

Lors de la période coloniale des tentatives de conquête du territoire de la région échouent et la tâche est alors confiée aux religieux à travers des activités missionnaires qui seront menées par les franciscains et les jésuites.

Pendant la période coloniale, les franciscains entrent dans la vallée du Tuíchi où ils fondent une série de missions parmi lesquelles celle de San José de Uchupiamonas en 1716. Parmi les peuples réduits dans cette mission et devenus par la suite agriculteurs il y avait les Tacanas et les descendants des Quechuas (Diez Astete 2011). Il y avait alors 600 habitants rassemblés dans les environs et sur le cours moyen du rio Tuíchi et ses affluents. Les épidémies de variole, de dysenteries sanguines déciment la population qui est alors réduite à 255 habitants.

 

Vers l’écotourisme

 

cabanes à Chalalán De Rodrigo Mariaca - Trabajo propio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=50853661

 

Pendant de nombreuses années, les Uchupiamonas ont vécu dans l’isolement en raison du manque de moyens de transport pour accéder aux villes depuis leur territoire. Ils sont intéressés malgré tout pour développer un concept de tourisme communautaire et écologique avec la mise en place d’un écolodge qui donnera ensuite naissance à la Chalalán albergue ecológico S.A, un complexe écotouristique détenu et géré par la communauté, doté d’installations conçues pour 24 écotouristes.

C’est un rendement financier important pour la communauté, 100% des familles sont propriétaires de l’entreprise par un droit acquis grâce à leurs propres efforts dans la construction de l’infrastructure. Les activités économiques ont été développées en utilisant principalement les produits forestiers no ligneux.

En 2022, la communauté se prononce contre un accord approuvé par le gouvernement bolivien autorisant l’industrie aurifère à opérer au sein des parcs nationaux proches de San José de Upuchiamonas. En raison de la catastrophe environnementale que cela provoquerait et sous la pression des militants écologistes et des indigènes de San José, l’accord gouvernemental est annulé.

Sources : wikipedia, sadirilodge.com, porlatierra.org

 

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Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Bolivie, #Peuples originaires, #Uchupiamonas

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