L'Amérique centrale de 2013 sera l'Atenco de 2006.

Publié le 21 Janvier 2013



À propos de la nomination d'Ardelio Vargas à l'Institut National des
Migrations (INM)

À tous ceux qui marchent sans papiers dans ce continent
Aux gens honnêtes qui leur donnent refuge

Ville de Puebla, Mexique, 16 janvier 2013

Le 1 décembre dernier, Enrique Peña Nieto a brutalement et clairement dit
à Francisco Kuykendall* comment il répondra aux protestations contre son
gouvernement. Le 11 janvier, avec la nomination de Nuvia Mayora Delgado,
il a clairement montré que les peuples indigènes signifient pour lui :
répartir des dépenses et faire des statistiques (bien que le premier
graphique de son mandat a montré plus de 40 mille indigènes marchant en
silence avec leurs pas de dignité et d'autonomie**). Maintenant Peña Nieto
envoie un message à tous les Centre-Américains qui circulent dans notre
pays à la recherche d'un avenir meilleur, et ce message a un nom : Ardelio
Vargas Fosado***.

Erique Peña Nieto envoie aux migrants, le même message que Vicente Fox
avait envoyé à Atenco et à l'Autre Campagne en 2006, le même qu'Ulyses
Ruiz a envoyé au mouvement social à Oaxaca, le même que Rafael Moreno
Valle a envoyé aux paysans et aux journalistes à Chignahuapan et qu'à
chaque occasion il envoie, quand le mécontentement contre son gouvernement
prend la rue.

Le message est clair, l'Institut National des Migrations (INM) va devenir
une instance policière de plus, aux mains d'un personnage qui a dirigé des
opérations policières qui ont abouti à des tortures, des meurtres et des
arrestations arbitraires. Au sein de l'INM, déjà controversé, arrive un
personnage qui, tandis qu'il s'occupait de frapper des mouvements sociaux
sous la conduite du gouverneur de l'Etat de Puebla, permettait l'avancée
et
l'installation du crime organisé au nord de cette ville. Ardelio Vargas
arrive au gouvernement d'Enrique Peña Nieto pour poursuivre et réprimer
les migrants, pour le grave délit qu'est, voyager sans papiers, parce que
si une chose est restée claire pendant toutes ces années, c'est que la
seule façon d'agir que connait Vargas Fosado, c'est la violence.

Il est clair pour nous que le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel)
n'est jamais parti, il a seulement changé de couleur de temps à autre. Il
est clair qu'à cette occasion, devant les cameras, le PRI ratifiera des
lois en faveur des victimes de la guerre, remettra des prix
aux défenseurs d’immigrés, mettra en place des commissions de dialogue et
de négociations avec les peuples indigènes. Et il est clair que quand les
cameras cesseront de regarder ou seront obligées de regarder ailleurs, le
sang coulera et la brutalité viendra.

Comme cela fut le cas en 2006 à Atenco, aujourd'hui, Enrique Peña Nieto et
Ardelio Vargas Fosado se retrouvent ensemble, l'un pour poser devant les
cameras et l'autre pour frapper derrière celles-ci. Maintenant, l'Amérique
centrale de 2013 sera l'Atenco de 2006.

Nodo de Derechos Humanos
http://nodho.org/

*Le 1er décembre Francisco Kuykendall, adhérent à l'Autre Campagne, s'est
rendu à une mobilisation contre la prise de fonction d’Enrique Peña Nieto
et a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène lancée par la Police
Fédérale Préventive, son état est toujours critique.

** le 21 décembre à la date où beaucoup de gens croyaient que le monde se
terminerait, plus de 40 mille bases d’appui zapatistes ont marché en
silence dans cinq villes du Chiapas. Il s’agit de la mobilisation la plus
importante de cette organisation depuis le soulèvement de l’Armée
Zapatiste de Libération Nationale (EZLN), le 1er janvier 1994. Les bases
d'appui zapatistes ont marché, le visage couvert, le poing levé, réalisant
ainsi une puissante démonstration de force, et pour dire, silencieusement
: nous sommes toujours là.

*** Ardelio Vargas Fosado appartient au PRI (Parti Révolutionnaire
Institutionnel) il a débuté sa carrière dans le domaine de l’espionnage
politique à la Direction fédérale de la sécurité (DFS) et fit office de
directeur d’investigations au Centre d’investigation et de sécurité
nationale (Cisen), avant d’être nommé chef d’état-major de la Police
Fédérale Préventive (PFP), charge depuis laquelle il a dirigé sur le
terrain, les opérations contre-insurrectionnelles à San Salvador Atenco et
à Oaxaca en 2006. En 2011, il a été nommé secrétaire de la Sécurité
Publique dans la ville de Puebla et actuellement, a été nommé par Peña
Nieto, à la tête de l'Institut National des Migrations.

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario
Voir aussi la rubrique : La Guerre du Mexique d’en haut
https://liberonsles.wordpress.com/2145-2/

 

 

 


Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique

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