Brésil / Venezuela : Le peuple Yanomamí

Publié le 19 Avril 2013

LES YANOMAMIS

 

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Situation géographique

Entre le Brésil et le Vénézuela, le territoire Yanomami s'étend sur près de 240.000 km2 couvert d'une épaisse forêt, traversé d'innombrables cours d'eau dont le fleuve principal est l'Orénoque. Le relief est tourmenté, des sommets toujours ennuagés jaillissent des cascades vertigineuses bouillonnant parfois sur 900 mètres de dénivelé. Les Yanomamis se méfient de l'eau, ils préfèrent les buttes montagneuses boisées.
 

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Les indiens Yanomamis sont l'un des peuples indigènes les plus nombreux d'Amérique du sud et les plus préservés. Ils constituent un ensemble linguistique et culturel divisé en 4 sous-groupes parlant des langues mutuellement intelligibles. Ces groupes sont répartis aussi bien au Brésil qu'au Vénézuela en 188 villages de part de d'autres de l'orénoque. Les communautés entretiennent un vaste réseau social sur tout le territore." Leurs" terres qui ont été définitivement  démarquées en 1992 au Brésil sont prioritaires en matière de protection de la biodiversité amazonienne.

 Population: environ 27.000 yanomamis ( 50% occidentaux)


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Langue

Ils ignorent l'écriture mais possèdent un vocabulaire très riche d'environ 4000 mots. Ils savent nommer 400 animaux et plus de 300 plantes. Ils emploient le langage gestuel lors des chasses en forêt afin de se faire comprendre sans effaroucher le gibier.

Le nom

Il a été créé par les anthropologues qui ont étudié le groupe au Vénézuela. Dans la langue Yanomami occidentale tëpë , il signifie " êtres humains" qui s'oppose au yaropë ( gibier), au yai thëpë ( non humain = esprits chamaniques, revenants) et au napëpë ( étranger, ennemi).

Villages



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Lorsqu'on voit les villages Yanomamis d'avion, ils ont une forme d'immense abat-jour posé sur le sol. Cet auvent collectif doté d'une place centrale s'appelle le "shabono". Il symbolise l'univers avec en son centre la grande place découverte représentant le plus haut des cieux. Il est fabriqué en bois et couvert de palme d'arbre et peut abriter jusqu'à 400 personnes mais ils sont souvent moins nombreux. Cette maison qui a la forme d'un anneau permet en son centre de réaliser les danses et les cérémonies à ciel ouvert.
Chaque famille conjugale possède son propre foyer dans une partie couverte et ses membres dorment dans des hamacs confectionnés dans de minces lianes. Les enfants dorment contre leur mère jusqu'au sevrage. Vers la 4e année, ils auront leur propre hamac. La chaleur du corps maternel sera remplacé par celle du feu qui brûle toute la nuit dans le grand auvent
.
Au bout de quelques années( à peu près 3 ans) lorsque la charpente commence à pourrir et que le gibier commence à manquer ou que les jardins s'épuisent, le village déménage.


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Histoire

On ne peut dire avec certitude depuis combien de temps cette tribu occupe le territoire mais on pense qu'ils y sont certainement depuis le début du peuplement de l'Amérique du sud, peut être 50.000 ans. Ils ont été appelés aussi Sanima, Shiriana et Waika. Les Yanomamis orientaux attribuent leur origine à la copulation du démiurge Omama avec la fille d'un monstre aquatique Tëpërësiki, la maître des plantes cultivées. Omama est considéré comme l'origine des règles sociales et culturelles en usage ainsi que la tutelle des esprits chamaniques.

Alimentation

La chasse

Le gibier est prélevé dans la forêt uniquement par les chasseurs à l'arc pour se nourrir avec respect et ils remercient en reconnaissance "l'esprit de la forêt". Le résultat de la chasse est toujours échangé entre les voisins et les familles, celui qui a tué ne conserve pas le résultat de sa chasse mais reçoit sa part d'un autre chasseur. Cette dernière fournit 55 % des protéines de l'alimentation Yanomami. Elle est pratiquée par les hommes de l'adolescence à la cinquantaine. C'est une activité hautement valorisante, source de prestige personnel. Ils chassent environ 35 espèces de mammifères, 90 espèces d'oiseaux, une quinzaine d'espèces de reptiles ( dont 6 sortes de tortues) Les armes de chasse sont l'arc et les flèches malgré une légère pénétration des fusils ( arrivés avec les chercheurs d'or). Le gibier est souvent pisté mais les Yanomamis utilisent des appeaux et des imitations de cris pour l'attirer Les gibiers chassés sont les pécaris, boas, anacondas, singes hurleurs, tapirs etc...

La pêche

Elle est pratiquée à la ligne ou la nivrée et concerne plus d'une centaine d'espèces de poissons.

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La cueillette et la culture

La collecte de plantes comestibles concerne plus de 130 espèces végétales ( fruits, tubercules, champignons) mais aussi 10 amphibiens, une trentaine de chenilles et d'insectes et 25 sortes de miels sauvages.

Ils pratiquent l'agriculture sur brûlis itinérante. Cette activité est essentiellement masculine et fournit 75% des calories de leur diète. Les jardins comptent une centaine de variétés, une quarantaine d'espèces végétales. Les bananes et les tubercules occupent la majorité de l'espace. Ensuite viennent la canne à sucre, les palmiers, le maïs, le manioc, la papaye, les ignames, le taro et les patates douces, le piment, le coton, le tabac, le rocou, les cannes à flèches, la calebasse, les poisons de pêche, les plantes médicinales magiques et de sorcellerie.
Chaque communauté ouvre chaque année 3 à 6 ha de nouvelles cultures qui serviront environ 3 ans avant d'être abandonnées à la régénération naturelle.
L'agriculture à base de défrichement et de brûlis n'a pas d'effets à long terme sur l'environnement car les jardins sont de petites tailles et très espacés, les arbres environnants trouvent les conditions idéales pour se développer.

Spiritualité

Les communautés Yanomamis croient en l'esprit de la forêt qui leur donne ce dont ils ont besoin pour vivre et ils essaient de vivre en osmose si possible en prélevant uniquement de qui leur suffit. Ils ont des guérisseurs, des sorciers chamans qui leur permettent de se soigner et de communiquer avec l'esprit de la forêt à l'aide des plantes psychotropes magiques. Leur culture est basée sur ces rites chamaniques au cours desquels les indiens accompagnent les chamans de chants et de musique. Les chants sont ceux du ara, du perroquet, du tapir , de la tortue et de l'aigle ainsi que celui des oiseaux.


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Coutumes

Les femmes usent de fines baguettes dont elles se traversent le nez, la lèvre inférieure et les commissures des lèvres et qui balancent à chaque mouvement. Elles fixent souvent des fleurs de lys sauvages aux extrémités. Elles dessinent sur leur corps avec de l'onoto, teinture végétale rouge de longues lignes ondulées qui représentent les animaux mythologiques du monde aquatique.

Leurs prétendants ( 8 femmes pour 10 hommes) sont tenus d'approvisionner leurs parents en gibier en en fruits et de porter leurs fardeaux avant de passer aux épousailles. En échange, ils reçoivent de la nourriture et du tabac roulé dans la cendre.


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Hallucinogène

L'hallucinogène communautaire, la parika fait partie du quotidien. Ils s'insufflent mutuellement la produit dans les fosse nasales à l'aide d'un roseau creux. Sous le choc du puissant hallucinogène, le cerveau vacille et laisse apparaître des visions fantastiques.

Les orpailleurs

Lorsqu'en 1970, la publicité fut faite sur le potentiel minier du territoire Yanomami, une invasion progressive d'orpailleurs a lieu. Entre 1987 et 1990, 90 pistes d'aviation clandestines sont ouvertes dans la région du Serra parina, 30.000 à 40.000 chercheurs d'or exploitent des placers. Leur nombre dans l'état du Roraima était 5 fois supérieur à la population Yanomami.
Les épidémies firent leur apparition dans les tribus et l'écologie subit des conséquences dramatiques. 13% de la population Yanomami disparût d'épidémies de paludisme et d'infections respiratoires. Les orpailleurs sont expulsés en 1992 lors de la réalisation du cadastre des territoires et la création du parc Yanomami suite aux engagements d'associations humanitaires internationales et suite également à la campagne de communication et à la tournée d'un chef chaman Davi Kopenawa.
Le Brésil, néanmoins refuse toujours de leur reconnaître la propriété de leurs territoires malgré le droit international dont ce pays est signataire. Dans la classe politique de ce pays, nombreux sont ceux qui souhaiteraient ouvrir le territoire aux chercheurs d'or et à la colonisation. L'armée aimerait maintenir sa présence dans la région et construire de nouveaux camps militaires.

Problèmes sanitaires

Au cours des derniers mois , les Yanomamis ont eu à subir des maladies occidentales dont ils ne sont pas protégés : 7 indiens Yanomamis du Venezuela sont morts de la grippe H1N1, un millier étaient atteint en décembre 2009, 2 autres cas ont été rapportés chez les Yanomamis du Brésil.

De même, le SIDA fait son apparition chez ce peuple isolé, 28 cas de VIH ont été recensés  principalement chez des femmes et des enfants. Les mesures son prises pour éradiquer le fléau mais une fois encore ces malheureux qui ne demandent rien, vont payer pour les peuples civilisés.


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Un site en portugais  CCPY

Mise à jour le 22/12/2011 : Orpaillage et Yanomamis sur cocomagnanville

 

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Une lecture en français (très) recommandée :

La chute du ciel, Paroles d'un chaman Yanomamí de Davi Kopenawa et Bruce Albert

Collection Terre Humaine

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Venezuela, #Yanomamís

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J
Bonne infos