Paraguay : Le peuple Ayoreo
Publié le 19 Avril 2013
Les indiens ayoreo représentent l’une des 18 ethnies du Paraguay, et une partie d’entre eux vit en Bolivie.
Ils sont environ 5000 répartis dans le Chaco, région de forêt broussailleuses entrecoupées de rivières et de marécages couvrant la moitié du Paraguay et qui s’étend sur d’autres pays.
En Bolivie vivent et sont reconnus par la constitution de l'état 771 Ayoreo.
image peerV (chaco boreal)
A l'Ouest du fleuve Paraguay, la région du Chaco, s'étend sur 61 % du territoire paraguayen et ne regroupe que 3 % de la population totale du pays.
Le Chaco, immense territoire de 247 000 Km2 est une région relativement sauvage à la nature préservée présentant une flore et une faune dense et variée. C'est, après la forêt Amazonienne, la deuxième zone forestière du continent sud-américain.
D'une altitude moyenne de 130 mètres, le Chaco s'élève peu à peu en direction du nord et de la frontière bolivienne pour atteindre une altitude de 400 mètres en moyenne.
image (1985)
Le nom de Totobiegosode donné à un sous -groupe ayoreo veut dire « les gens du lieu des porcs sauvages ».
Leur langue est une langue zamucoane parlée uniquement dans le Chaco.
C’est l’un des derniers peuples chasseurs cueilleurs nomades d’Amérique latine. Leur culture et leur vie quotidienne étaient profondément influencés par une réelle opposition entre des périodes de fortes pluies en été et une saison sèche en hiver. L’hiver était une période difficile à laquelle ils devaient s’adapter pour survivre.
Carte localisation
image survival
Mode de vie
Ils vivent en petites communautés de 4 à 5 familles vivant dans des maisons communautaires dans lesquelles chaque famille à son propre foyer pour préparer ses repas.
Les ayoreo sédentaires cultivent les courges, les haricots, les melons. Les protéines proviennent de la chasse, surtout aux cochons sauvages et aux tortues géantes. Ils récoltent également du miel sauvage qu’ils trouvent en grande quantité dans la forêt.
Leur maison est constituée d’une structure en forme de dôme faite avec des ramures recouvertes de boue séchée et soutenue par un pilier de bois central.
image ci-dessous
Il est constitué d’objets fabriqués en plumes et de produits tissés à l’aide de fibres d’une plante poussant dans le Chaco, la caraguata.
image christer johansson (plante caraguata)
Les envahisseurs arrivent ….
Dans les années 1940/1950, les fermiers mennonites établissent des colonies sur les terres des ayoreo.
De nos jours, une partie de ces terres est toujours en leurs mains ainsi qu’en les mains d’évangélistes américains nommés les new tribes mission. Ces derniers poursuivent une politique d’évangélisation agressive dont on résulté des conflits violents et des décès, surtout suite à la proximité de l’homme blanc vecteur de maladies dont les indiens ne sont pas protégés.
image survival
Accaparement des terres
Pourtant, contrairement à certaines ethnies d’autres pays, la constitution paraguayenne reconnait le droit aux terres ancestrales aux communautés indiennes, Cela n’empêche malheureusement pas les fermiers de confisquer ces dernières ce qui pousse les ayoreo à un profond désespoir…et à un grave problème concernant leur survie !!
La majorité du territoire ayoreo est à présent aux mains des propriétaires fonciers qui louent des travailleurs pour abattre les espèces d’arbres les plus rentables et qui introduisent le bétail sur les terres déforestées.
Les compagnies d’élevage privées telles que Yaguarete pora ont détruit des milliers d’hectares de forêts pour en faire des zones agricoles obligeant les indiens a quitter les lieux. Les compagnies sont en violation évidente de la constitution paraguayenne, comment se fait-il alors qu’on ne leur demande pas de Rendre des comptes ?
En mars 2011, 17 indiens isolés sont sortis de la forêt pour demander l’arrêt de la destruction de leurs terres, puis ils sont rentrés chez eux. Ils ont été bien encadrés au point de vue sanitaire ce qui a permis qu’ils ne soient pas contaminés, cette sortie périlleuse mettant en effet leurs jours en danger !!
Source : survival
Mise à jour le 05/02/2014
L’esprit est venu sous les traits du corbeau,
m’a emmené là-haut et dit :
« Regarde Eami* ce soir.
Beaucoup de feux sont allumés.
Ce sont les foyers de ton peuple Ayoreo
qui éclairent tout ».
Nous avons continué à voler
et les lumières se sont éteintes,
Les unes après les autres.
« C’est l’avenir de ton peuple.
Les bois s’obscurcissent
parce que les Ayoreo n’y vivent déjà plus.
Tout devient obscurité ».
C’est ce que chantait mon grand-père
quand j’étais enfant.
Et moi, Oji, je me souviens de son chant
Et mon peuple sait maintenant
que mon grand-père chantait la vérité.
* Territoire Ayoreo
CF. www.iniciativa-amotocodie.org
Publié le 9 Octobre 2018
L’artisanat ayoreo était destiné à un usage quotidien : sacs, robes, ornements corporels, instruments de chasse et d’agriculture, ustensiles domestiques, sandales, arcs et sifflets, en utilisant des matières premières comme le garabatá , le bois et les plumes.
Ce sont les femmes qui sont chargées de ramasser les feuilles de garabatá (Bromelia hieronymi, Chaguar en Quechua). Actuellement, on les trouve sur des terres privées, où les propriétaires considèrent qu’il s’agit d’une mauvaise herbe dangereuse, car elle coupe les pattes des vaches.
La plante est déchiquetée feuille par feuille, en enlevant les épines de chacune d’elles, puis pressée et laissée à sécher au soleil, retirant patiemment fil par fil, pour être teinte à l’eau avec de la teinture extraite de l’écorce, des fruits ou des pierres.
Ils fabriquaient les sacs traditionnels « utebetai » pour les hommes et les sacs « peyé » pour les femmes, utilisés par les chasseurs et les femmes lorsqu’elles partent à la recherche de nourriture ou de garabatá. Ils sont fabriqués en quatre tailles avec des noms et des usages différents, bien que leur forme soit toujours la même. Il s’agit d’une pièce rectangulaire pliée en deux sur la largeur et cousue sur deux de ses côtés, laissant les extrémités libres comme une ouverture. Le système de suspension est composé de deux cordons de longueur similaire qui sont réunis dans une petite fajita imai, qui dans les grands sacs est placée sur le front pour supporter le poids de la charge qui va sur le dos.
Dans leur conception, ils ont inclus le symbolisme du clan (sib) auquel ils appartenaient. Avec les fibres, ils fabriquaient aussi des sacs ovales pour le transport des petits enfants, des couvertures, des cordes, des ceintures (pamoi) qui servent à maintenir la stabilité du corps assis sur le sol et des couvertures : « Nos ancêtres tissaient de grandes couvertures de garabatá pour l’hiver et dormaient autour du feu. »
Les hommes sculptaient le bois, dans une manifestation artisanale traditionnelle, bien que rustique. Avec les bois durs du cuchi, du tajibo, de la mora ou du guayacán, et la technique de l’excavation à la hache et à la machette, ils fabriquaient des ustensiles domestiques comme le « bajó », des plateaux rectangulaires au fond légèrement bombé ; « katibei », cuillères et « potadí« , cuillers à battre.
Parmi les pièces traditionnelles on trouve deux espèces de sandales : « dochiyade » qui sontt en bois et « paode » en cuir tapir, les deux sont attachées au pied avec une corde de fibre de garabatá. En raison de leur forme rectangulaire, les Guaranis les appelaient « talon devant », parce qu’ils croyaient qu’ils avaient un autre talon en échange des orteils.
La peinture, la sculpture et les arts étaient inconnus des Ayoreo traditionnels. Grâce à l’influence des cojñones (étrangers) et à la disponibilité de bois tendres comme le cèdre, l’amarilla et le toco, les artisans d’aujourd’hui sculptent des figures en forme d’animaux et d’oiseaux de brousse, qui sont destinés à la vente et n’ont aucune valeur communautaire.
traduction carolita du site Pueblos originarios.com
Publié le 9 Octobre 2018
La collecte du miel sauvage – des abeilles et des guêpes – est une tradition ancestrale qui en a fait des experts dans ce domaine. Pour eux, le miel est synonyme de richesse, en raison de sa valeur nutritive, ceux qui le possèdent sont forts et difficiles à surmonter.
Trous faits dans un quebracho pour extraire le miel.
Creux réalisés dans un quebracho de six mètres de haut pour retirer le miel.
Dans la mythologie il est associé au Tapir, « principal producteur ou donateur de miel », dans certaines histoires il produit le miel pour un autre animal, ancêtre ayoreo encore de forme humaine, au moyen de flatulences, dans d’autres il le fabrique par une formule magique.
La récolte ou « meleo » était considérée comme le travail des hommes, quand ils étaient dans des troncs à faible hauteur ou s’il était sur le sol, les femmes pouvaient la faire.
Ils savaient distinguer les nouvelles et très anciennes colonies qui produisaient moins et ne les exploitaient donc pas. Ils connaissaient l’architecture du nid, les fonctions de la reine (asute), des ouvrières (ajidode) et des bourdons (ucatogode), ainsi que les quatre stades de leur développement : œuf (eneode-curí), larve (diriji), pupe (aramatacho) et adulte (ajidi).
En fonction de leur comportement au cours du meleo, ils les classaient en « poursuivantes », « non poursuivantes » et « mauvaises », ils avaient des sortes de types selon les techniques de vol, couleur, lieu de nidification, etc. Chaque variété était assignée à l’un des sept clans ancestraux ayoreo (sibs).
Quand il trouvait une colonie d’abeilles, le meleador dessinait la marque de son clan sur le sol ; aujourd’hui, il paraphe son nom pour s’assurer que personne d’autre ne fasse fondre l’arbre trouvé. La consommation était réglementée : il était interdit de l’utiliser sur le site d’extraction, il devait se rendre au camp pour le partager avec sa famille et ses amis. Le pollen ou geborah était également consommé.
Il y avait des maux causés par les abeilles : l’« ajitecangura » pouvait pénétrer dans l’oreille du meleo et causer des maladies. Les « piongori » provoquaient des problèmes dermatologiques avec une ségrégation acide qui brûle la peau ; il était tabou de manger les jeunes des piongori, car ils diminuaient la capacité visuelle des êtres humains.
Le miel de l' »ajidabia », était utilisé comme remède contre le rhume, la toux et les aphtes. Les « ichatui » et « ajitecangura », qui nichent dans les fourmilières et les termitières, produisent des miels impropres à la consommation, car ils provoquent vomissements et diarrhées.
traduction carolita du site Pueblos originarios.com
Publié le 12 Octobre 2018
Le cosmos Ayoreo est composé de trois plans : le ciel, la terre – l’habitat des hommes – et le monde souterrain, la demeure des morts, le tout entouré d’eau, un domaine inaccessible qui marque la fin de l’univers. Le Soleil et la Lune se déplacent continuellement en éclairant le plan terrestre et le plan souterrain, quand il fait jour dans le premier cas, quand il fait jour dans le second il fait nuit et vice versa.
L’origine de tout ce qui compose leur cosmos, il y avait les hommes : les nanibaháde (ancêtres originaires), qui sont généralement morts tragiquement et métamorphosés en une entité actuelle, avec des caractéristiques particulières avec lesquelles les gens doivent interagir.
Les histoires mythiques qui racontent ces faits, à cause de leur caractère violent qui implique des morts, des vengeances et toutes sortes de dommages et de sentiments négatifs, déterminent leur caractère tabou ou puyák, car si on les raconte, les événements tristes évoqués dans les histoires se reproduiront.
Naupié (Les Enfers)
C’est l’habitat des morts, atteint par un chemin piétiné par tous ceux qui ont quitté la communauté des vivants pour rejoindre celle des disparus.
Le paysage est en quelque sorte similaire à celui de la terre, il y a des forêts, des animaux et des végétaux qui servent de nourriture, des camps dans lesquels les morts évoluent de la même manière que sur la terre, selon les liens parentaux et familiaux, mais tout est apparent, ils sont des entités différentes. L’inaccessibilité et la dangerosité de l’environnement, les mauvaises intentions de ses habitants et le caractère polluant de l’environnement, mettent en danger même les puissants chamans, les seuls capables d’arriver – pour sauver l’âme d’un mourant – et de revenir vivants.
La mort est un processus qui commence lorsque l’oregaté (« l’âme de l’ombre« , un double physique et psychologique du sujet), s’éloigne du corps et va dans le monde souterrain, pour s’intégrer définitivement dans la société du défunt.
Pendant le transit et même après l’arrivée, il est possible de sauver les mourants et de les ramener à la vie. Lorsque le processus est consommé, l’individu est parfaitement identifié à son nouveau statut, il est aidé par ses proches et les membres de son groupe jusqu’à ce qu’il apprenne à se déplacer librement, menant une vie semblable à la précédente (en apparence).
Sont attribuées à l’action des morts, les coulées de terre, de dimensions réduites, fréquentes dans la région du Chaco, produites lorsqu’elles tentent d’attirer le monde souterrain vers les vivants, ce sont des espaces puyák (tabou), et quand on est sur le chemin il est nécessaire de s’en écarter, sinon une mort surviendrait. Ces effondrements sont des expressions temporaires de la domination des naupi sur le plan terrestre.
Les morts sont les êtres les plus négatifs du cosmos ayoreo, principalement enclins aux dommages ; le monde souterrain apparaît comme le royaume de l’altérité dangereuse et immense.
traduction carolita du site Pueblos originarios.com
Publié le 11 Octobre 2018
Le cosmos Ayoreo est composé de trois plans : le ciel, la terre – l’habitat des hommes – et le monde souterrain, la demeure des morts, le tout entouré d’eau, un domaine inaccessible qui marque la fin de l’univers. Le Soleil et la Lune se déplacent continuellement en éclairant le plan terrestre et le plan souterrain, quand il fait jour dans le premier cas, quand il fait jour dans le second il fait nuit et vice versa.
L’origine de tout ce qui compose leur cosmos, il y avait les hommes : les nanibaháde (ancêtres originaires), qui sont généralement morts tragiquement et métamorphosés en une entité actuelle, avec des caractéristiques particulières avec lesquelles les gens doivent interagir.
Les histoires mythiques qui racontent ces faits, à cause de leur caractère violent qui implique des morts, des vengeances et toutes sortes de dommages et de sentiments négatifs, déterminent leur caractère tabou ou puyák, car si on les raconte, les événements tristes évoqués dans les histoires se reproduiront.
Numí (La Terre)
Elle est principalement associée à l‘eami (la montagne) ; il existe d’autres domaines moins importants : kukaraní (la colline), tié (le fleuve), garedó (la lagune) et echoí (les marais salants).
Le campement est intégré à l’eami, qui est l’environnement où se déroule la vie. Les hommes partagent leur habitat avec les animaux, les végétaux et les divinités mythiques.
Il y a des animaux qui ne sont pas comestibles parce qu’ils sont affectés par les tabous établis par les nanibaháde qui les ont engendrés. Sont Puyak (tabous) les félins, les oiseaux et leurs œufs, le tapir et les cervidés, tandis que les pécaris, les tatous, les fourmiliers et les tortues terrestres sont comestibles. Dans tous ces cas, la consommation doit respecter certaines règles imposées par le nanibahái : se laver la bouche et les mains après ingestion, éviter l’écoulement de sang et éviter la consommation pendant la grossesse.
En ce qui concerne les plantes, les restrictions sont peu nombreuses et en général les déclarations des nanibaháde sont positives, ils utilisent donc la plupart des espèces qui peuplent leur habitat.
Il existe un ensemble d’êtres mythiques, que l’homme essaie d’éviter, car ils altèrent l’existence et sont donc potentiellement dangereux :
Ouagadatéi : Gros serpents. Ils sont situés près des ruisseaux et des lagunes. Ils sont associés à un vent nauséabond qui, s’il atteint les gens, provoque leur maladie.
Amuanakóde : êtres mythologiques vivant seuls dans la selva. Leur morphologie est fondamentalement humaine, mais leurs comportements et leurs habitudes ainsi que l’endroit où ils vivent révèlent leur éloignement existentiel.
Dikói : Les entités se sont conformées à la mort de la personne et qu’au lieu d’avoir déménagé dans le naupíe – habitat des morts, dans le monde souterrain – elles continuent à errer par la Terre. La rencontre avec eux annonce la mort ou la maladie de celui qui les voit. Ils sont décrits comme des êtres d’apparence humaine avec une pigmentation noire.
Piogoningái : Des rêves ou des voiles apparaissent à l’homme et annoncent sa propre mort ou celle d’un proche parent.
Oregaté (ombre d’âme) : Accompagne ceux qui sont proches de la mort, ou qui sont récemment décédés. Ainsi, ces orégates annoncent leur mort en la communiquant à l’un de leurs proches.
Les Kucharáde et le chaman
Les Kucharáde sont les personnages qui initient le chaman, et l’accompagnent ensuite dans sa gestion.
Leur tâche la plus importante est de fournir à l’initié un uhopié (pouvoir), de lui enseigner des chants et diverses techniques thérapeutiques.
Le chaman communique avec eux par la transe, qui se réalise par l’ingestion de jus de tabac ou de tabac et, dans une moindre mesure, par l’expérience du rêve. Parmi les personnages initiateurs, Tabac, Condor, Caracara, Jaguar, Perroquet, Perdrix et Vípère se distinguent, bien que le chaman les voit toujours avec des figures et des caractéristiques humaines.
Le chaman est un être aux possibilités énormes, en vertu du pouvoir (uhopié) qu’il a accumulé. Il peut voyager au pays des morts et dans les cieux, gérer les phénomènes météorologiques, s’exercer à la guérison et aux dommages, et comparer les forces avec n’importe quel type d’entité, des autres chamans aux personnages mythiques.
Il reçoit constamment des conseils de la Kucharáde, ils l’informent sur la convenance ou non d’une attaque, où est le bon endroit pour installer un campement, où aller à la recherche de gibier, d’extraction mellifère ou de plantes à cueillir, ou sur tout autre aspect pertinent de la vie communautaire.
Il peut manipuler diverses entités, telles que les pierres et les tourbillons avec lesquels prévient et chasse les maladies dans le village.
Les kucharáde, sont aussi le véhicule avec lequel le chaman concrétise sa tâche. Par l’intermédiaire de ses assistants-oiseaux, il se déplace vers des endroits éloignés ; il peut tomber malade ou tuer s’il choisit d’entrer dans un jaguar ou un serpent ; il peut faire en sorte qu’un végétal clé présente ses épines à la victime ; s’il entre dans le cobaye, le lézard ou d’autres animaux qui possèdent beaucoup de uhopee, il utilise le pouvoir de ces êtres de manière bénéfique.
Les milieux aquatiques et les marais salants sont positifs, sans risque, peuplés d’êtres sans pouvoir et dont les nanibaháde n’ont pas projeté les ombres et les dangers du puyák. Très différente est la situation de la colline, où il est facile de trouver la mort.
La nuit est aussi une zone qui a la capacité de modifier les événements comme ils devraient se dérouler ou de provoquer des événements impensables pendant la journée. La nuit teinte de sa propre négativité et de son propre danger des espaces sûrs et familiers tels que le camp et la maison. C’est aussi une entité, elle est décrite avec une morphologie fondamentalement humaine bien que la pigmentation noire et les cheveux longs avec lesquels elle cache son visage est une image de l’inconnu qui provoque la terreur.
traduction carolita du site Pueblos originarios.com
Publié le 10 Octobre 2018
Le cosmos Ayoreo est composé de trois plans : le ciel, la terre – l’habitat des hommes – et le monde souterrain, la demeure des morts, le tout entouré d’eau, un domaine inaccessible qui marque la fin de l’univers. Le Soleil et la Lune se déplacent continuellement en éclairant le plan terrestre et le plan souterrain, quand il fait jour dans le premier cas, quand il fait jour dans le second il fait nuit et vice versa.
L’origine de tout ce qui compose leur cosmos, il y avait les hommes : les nanibaháde (ancêtres originaires), qui sont généralement morts tragiquement et métamorphosés en une entité actuelle, avec des caractéristiques particulières avec lesquelles les gens doivent interagir.
Les histoires mythiques qui racontent ces faits, à cause de leur caractère violent qui implique des morts, des vengeances et toutes sortes de dommages et de sentiments négatifs, déterminent leur caractère tabou ou puyák, car si on les raconte, les événements tristes évoqués dans les histoires se reproduiront.
Gaté (Ciel)
Il se compose de deux ou trois niveaux, selon les versions des différents informateurs. Le plus bas est appelé gaté (ci-dessus), une expression qui est également utilisée dans un sens générique pour nommer l’ensemble de la zone, ce qui suit est appelé gaténoke – « ci-dessus »-, ceux qui admettent un troisième niveau l’appellent gatenokegaté : « encore plus haut » ou « au-dessus de tout ».
Le premier niveau est habité par les pluies, les vents, les nuages, les éclairs et les arcs-en-ciel ; le deuxième ou troisième niveau est habité par les étoiles, le Soleil, la Lune et Dupáde, la divinité des cieux incorporée par le travail missionnaire.
Le paysage général du ciel est semblable à celui de la terre, les mêmes composantes existent, cependant les êtres qui l’habitent sont l’altérité existentielle et ceci est perçu immédiatement par les chamans.
La Géode, les pluies, vivent dans le premier niveau de gaté, vers l’ouest. Pour les faire atteindre la terre, ils utilisent deux techniques : ils versent l’eau contenue dans un récipient en céramique, ou les divinités expriment leurs cheveux. Ils produisent aussi le tonnerre, battant le tambour pendant qu’ils courent et jouent.
Asnongái, le Rayon, bien qu’associé à la pluie, est une entité indépendante. Sa disposition envers les hommes est fondamentalement positive, et le vacarme et la peur qui causent sa chute sont le produit de l’activité qui le concerne mais ne visent ni à blesser ni à effrayer les gens.
L’arc-en-ciel a été fabriqué par Kuyá (un buisson) au moment de sa mort et de sa métamorphose. Dans une telle circonstance, le nanibahái a établi qu’il ferait deux arcs-en-ciel ; l’un irait à l’ouest pour annoncer des événements négatifs, l’autre à l’est et serait neutre dans son contenu.
Les nuages sont également décrits comme des êtres de morphologie similaire à celle de l’homme, ce qui est vu de la terre est la barbe de ces personnages. La couleur de la même façon indique l’âge du nuage, si c’est un vieil homme, évidemment la barbe est blanche et si c’est un jeune homme, elle est noire.
Les vents étaient aussi des nanibaháde qui sont devenus les entités actuelles et ont décidé d’habiter dans la voûte céleste. Cependant, ils sont visibles par le chaman et, dans certaines circonstances, par tout Ayoreo, à figure humaine. Parmi eux, Umosói (vent du sud, qui apporte le froid et la sécheresse hivernale), Kasáke (vent du nord), Acharangóri, dont la caractéristique principale est de dissiper les tempêtes, Emí, la brise légère et Epihói, le vent qui souffle seulement au sommet de l’arbre.
Certaines étoiles sont nommées individuellement, tandis que d’autres sont regroupées en constellations. Leur position dans le ciel répond à différents aspects de la vie des nanibaháde avant leur métamorphose. Ainsi, celles qui sont proches, formant des constellations, maintiennent le même lien parental ou de groupe qu’elles possédaient sur terre. Celles qui sont isolées, descendent de nanibaháde qui ont été expulsés de leur groupe.
La Lune était aussi un nanibahái, l’histoire de sa métamorphose est soumise au célèbre puyák. Ses phases se rapportent à des épisodes de sa vie. Luna a été tuée violemment par d’autres ancêtres mais ressuscitée, plus exactement, un morceau de son corps a repris vie et a grandi. Un processus qui se répète aujourd’hui. L’auréole circulaire qui l’entoure habituellement est le produit du travail du personnage qui sème dans les environs de sa maison et construit une clôture de protection.
Les éclipses, en plus d’être en relation avec le fait originel mentionné, remplissent une fonction d’annonce ; elles indiquent la proximité de la mort d’un asuté (chef). Comme le Soleil, elles se déplacent constamment à travers le firmament, se rendant visibles aux hommes et aux morts successivement.
Gedé, le Soleil, était la figure centrale, le héros culturel traditionnel de la cosmovision ayoreo. Son rôle principal a été déplacé et syncrétisé à la suite de la mission avec la figure de Dupáde, Notre Père, à qui bien qu’il s’identifie avec le Dieu chrétien, en s’incorporant, il a pris les attributs typiques de la représentation indigène.
Le récit de Gedé est en grande partie celui de Puyák, et beaucoup des épisodes dans lesquels il a joué aujourd’hui sont attribués à Dupáde, dans lequel il apparaît comme la figure transformatrice de beaucoup de nanibaháde dans les entités actuelles.
Comme les autres êtres célestes, il vivait sur terre, mais fatigué de vivre dans un endroit sale plein de maladies, il décida de s’installer dans la voûte céleste, où il habite actuellement, suivant un chemin préfixé qui lui permet d’illuminer successivement le plan terrestre et le monde souterrain.
La lumière vient de son propre corps resplendissant, qui exprime en termes morphologiques l’énorme puissance du Soleil, les solstices sont expliqués comme des changements dans les trajectoires du Soleil, qui se fatigue de répéter la même trajectoire.
La position du Soleil dans le ciel est liée aux temps dans lesquels les Ayoreo divisent le jour et qui sont liés aux activités des hommes :
Gedetokáde (lever du soleil) : Aube, temps suffisant pour la chasse et la cueillette.
Gedegatóko’o (centre du soleil) : Moyen
traduction carolita du site Pueblos originarios.com
Bibliothèque indigène : Les ayoreo - coco Magnanville
Un peuple qui vit de tristes moments et pour lequel il convient d'être attentif. Tout d'abord deux articles de survival sur leur actualité puis les liens vers les articles du blog qui les ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2014/04/bibliotheque-indigene-les-ayoreo.html
Forêts en péril : Le Chaco paraguayen - coco Magnanville
image peerV Il s'agit de la seconde zone forestière du continent sud américain après la forêt amazonienne. Le chaco possède un écosystème particulier d'une grande importance mondiale en rais...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2014/02/for%C3%AAts-en-p%C3%A9ril-le-chaco-paraguayen.html
Cette traduction que j'ai faite en 2018 du document ci-dessus
Le mot Ayoreo ou Ayoreode signifie "homme, personne, être humain" et se prononce "ayoweo"pour deux des trois formes dialectales de cette langue. Ils étaient communément connus sous le nom de Moros ou Pyta Jovái (double talon) en raison de la chaussure en cuir de tapir de forme rectangulaire. Ayoredie est utilisé pour le sexe féminin.
Les Moros étaient les Indiens les plus craints dans le Chaco paraguayen, en raison de nombreuses légendes qui ont été créés autour d'eux : par exemple, ils étaient considérés comme des cannibales, des voyous, des traîtres, des rancuniers etc.... C'était un peuple guerrier où le courage et la bravoure avaient une forte influence sur le peuple et qui a résisté à la rencontre avec les blancs jusqu'à la fin. Les Ayoreo étaient fiers de leur appartenance ethnique et se considèrent supérieurs aux autres groupes ethniques.
Il y a sept clans ou noms transmis par voie patrilinéaire : Chiquénoi, Picanerai, Etacori, Dosapei, Cutamorajai, Posorajai et Jnurumini.
Langue
Les Ayoreo font partie de la famille linguistique zamuco et sont divisés en trois sous-sections : les Guidaigosode (ceux qui vivent dans les villages), les Garaigosodes (les habitants des camps inférieurs) et les Totobiegosode (ceux du lieu où abondent les pecarí).
Territoire
La situation géographique traditionnelle du peuple Ayoreo est une grande partie de la partie nord du Gran Chaco et une petite partie de la Chiquitanía bolivienne. Actuellement, les Ayoreo occupent un territoire divisé par la frontière entre le Paraguay et la Bolivie, avec 12 communautés en territoire bolivien, dans la zone entre Santa Cruz de la Sierra et le fleuve Paraguay et 10 communautés au Paraguay. Il y a un petit groupe d'Ayoreo sylvicoles qui errent dans le Chaco, parfois dans la région. à l'ouest de la ligne Teniente Montanía-Madrejón, parfois leurs pistes apparaissent sur le Cerro León ; parfois à Agua Dulce ; parfois à Chovoreca ; parfois dans le nord d'Aocojandi.
Tous ces déplacements indiquent que le groupe vit sa vie nomade traditionnelle dans les régions suivantes et il y a même des signes que le groupe a été réduit à de petits groupes pour optimiser les rares ressources de chasse et de cueillette qui existent encore dans la région du Chaco.
Spiritualité
La mythologie ayoreo raconte une époque où la nature et la culture n'étaient qu'une seule et même chose. Ce n'est que plus tard, par l'utilisation du feu et du langage, que les Ayoreoode se distingue du reste des êtres. Il y a trois concepts clés qui englobent leur conception de l'environnement : le contact de l'uniri, le territoire ; les concepts d'erami et d'eramone, la montagne et le monde ; et enfin le concept de jnumi, la terre.
Les Ayoreo font la différence entre l'homme physique-social et son homologue psychique. Dans l'"intérieur" (ajei) réside l'âme (ayipié), une entité avec laquelle on pense, comprend, aime, est en colère, etc. Certaines qualités psychiques, comme le courage, ont une origine indépendante dans un "ancêtre originaire" (janibajai) et peuvent être possédées naturellement, ou peuvent être appropriées ou améliorées par des rituels spéciaux, comme le chant, la danse, la narration d'histoires, la peinture noire, etc. Une autre entité est l'"âme extérieure" (oregaté), c'est-à-dire le double, qui agit en dehors du corps sous forme d'ombre, d'image, de rêve, de transe. En agissant, elle continue en communication constante avec l'âme intérieure, qui réagit à tout ce qu'elle voit et fait. Quand la personne meurt, l'ayipié s'éteint ; l'oregate, cependant, va au "lieu des morts", que l'on croit exister sous terre. (Lind, 1974, p. 118)19.
Une partie de la mémoire collective forme aussi les systèmes d'explication qui ont leur origine dans les temps des ancêtres mythologiques. Ces Jnanibajade, à travers des processus de transformations multiples, avaient créé les êtres de la nature et les Ayoreo, et avaient laissé les règles de la façon dont ils devaient se relier les uns aux autres. Ainsi, par exemple, le Jananibajai Jnumí est devenu la terre et a invité d'autres à marcher dessus.
Les plantes, les animaux et les choses reçoivent leur signification, leur connexion à la culture humaine, à travers un mythe qui offre des connaissances sur eux. Autrefois, cela comprenait la connaissance de tous les tabous pour garder l'équilibre avec leur environnement naturel et spirituel.
Ces interdictions, puyak, prescrivent la manipulation correcte des objets, la nourriture, les relations sociales, etc. Par exemple, on interdisait aux jeunes de fumer la pipe parce qu'ils tombaient malades, la femme n'avait pas le droit de manger des œufs de tortue, car cela provoquerait des complications dans le cas de l'accouchement. Manger de la viande grasse la nuit était puyak, car cela provoquerait un sommeil menaçant, qui deviendrait plus tard une réalité. L'agriculteur ne devait pas affûter ses outils. sur la ferme/chacra, parce que cela attire les parasites. Cette connaissance et d'autres qui ont été ajoutées plus tard, avaient permis aux Ayoreo de survivre dans le Chaco.
Une figure importante pour les Ayoreo est le dahisnai, le magicien, le médecin, la diseuse de bonne aventure, le psychologue, la sorcière de la communauté. Contrairement à d'autres groupes, le chaman Ayoreo n'utilise pas d'herbes médicinales, son activité est basée sur les mots, les chants thérapeutiques et les souffles buccaux. C'est le seul qui peut utiliser des plumes de condor sans le danger d'une malédiction.
Relations avec la société nationale
L'histoire des relations entre la société Ayoreo et la société nationale est marquée par des événements très tragiques. Parmi les peuples du Chaco, les Ayoreo sont ceux qui ont le plus résisté à leur intégration dans la société paraguayenne : jusqu'aux années 1960, ils ont pu se réfugier dans des régions encore libérées de l'emprise du processus de colonisation intense du territoire traditionnel. De la guerre du Chaco jusqu'aux années 1960, les contacts avec les non-indigènes étaient sporadiques. Lors d'une expédition dans la région en 1956, un ayoreo a été "capturé" et violemment déraciné de son monde clanique. Depuis 1957, lorsque les compagnies pétrolières sont entrées dans le pays, il y a eu de nombreux et divers affrontements armés entre soldats, ouvriers et différents groupes ayoreo, provoquant plusieurs décès.
Pendant les années 1950 et 1960, les Ayoreo ont été contactés par des missionnaires religieux en Bolivie et au Paraguay. Depuis lors, ils ont été territorialement réduits, sédentarisés et évangélisés sans leur consentement, laissant leurs territoires sans leur protection et occupés, pillés et largement détruits par la société environnante. Actuellement, l'Union des Natifs Ayoreos du Paraguay (UNAP) fait des efforts pour récupérer son ancien territoire.
Vers 1950, les missions nord-américaines d'Amérique du Sud Indian Mission (SAIM) et New Tribes Mission (NTM) ont contacté les groupes Ayoreo en Bolivie puis au Paraguay, avec la complicité des colonies mennonites, en les convainquant de quitter leurs territoires, et essayant de les évangéliser. La Mission des Nouvelles Tribus/New Tribes a entrepris des actions qui ont conduit à un contact avec les Ayoreo du groupe Guidaigosode (les habitants des villages) avec qui ils ont établi une première base de mission à Faro Moro, au sud de Cerro León, une mission qui a été plus tard déménagée au camp Loro. En 1979, la mission New Tribes a contacté un groupe important de sylvicolesTotobiegosode (ceux qui vivent dans la région des pécaris) qui ont été attachés à la mission, suite à ce contact plusieurs morts par épidémies et inanition culturelle se sont produites.
D'autres groupes ont quitté la forêt entre le début des années 1970 et le début des années 1990 en raison de la pression croissante sur leur territoire et de l'impossibilité de poursuivre leur mode de vie et d'assurer leur survie. A partir des années 1970, la prolétarisation de certains groupes ayoreo a commencé, ils sont devenus dépendants principalement de petits boulots dans les colonies mennonites.
En 1978, l'Associacion Indigéniste du Paraguay (AIP) a lancé le projet Ayoreo. Les progrès des frontières de la société nationale sur le territoire Ayoreo ont affecté la vie de ce groupe ethnique, provoquant l'effondrement du cycle économique alimentaire. Des guerres violentes ont éclaté entre les sous-groupes . Beaucoup de groupes n'avaient pas d'autre choix que d'accepter l'invitation des missionnaires qui, au lieu de défendre l'habitat indigène de la néocolonisation paraguayenne, essayaient de les domestiquer pour faciliter la colonisation. L'offre, loin d'être un soutien à leur autodétermination, les a forcés à suivre une seule voie qui a conduit à la dépendance, à la destruction de leur identité ethnique, à la dévaluation et à la prolétarisation. En octobre 1984, l'AIP a obtenu 20 000 hectares pour le groupe ethnique dans une zone exceptionnellement riche, l'habitat originel des Ayoreo. Dix-sept familles s'y installent. Ses dirigeants ont été reconnus puis dotés de la personnalité juridique en 1991.
Actuellement, la propriété est en train d'être mesurée et des travaux d'infrastructure sont en préparation pour être remis aux habitants de la selva Ayoreo et à ceux qui, du fait de l'arrivée de l'électricité du barrage d'Itaipu aux colonies mennonites, perdraient leur emploi de bûcherons pour alimenter les usines. Les tâches du Projet Ayoreo ont été réalisées avec la collaboration du Père José Zanardini et le financement de la fondation norvégienne Norad.