Pérou - Le peuple Nomatsigenga

Publié le 7 Février 2019

 

image

Peuple autochtone vivant dans la forêt centrale de la province de Satipo, département de Junin, dans le district de San Martín de Pangoa, entre les rivières Sonomoro, Sanibeni, Anapati et Kiatari. Il y a 33 communautés

DEPARTEMENT PROVINCE DISTRICT
JUNÍN SATIPO MAZAMARI
JUNÍN SATIPO PANGOA
JUNÍN SATIPO SATIPO

 

Autodésignation : nomatsigenga = personne (ne pas les confondre avec le peuple Matsiguenga qui vit dans la région de Cusco et de Madre de Dios).

Leur histoire est étroitement liée à celle du peuple Ashaninka.

Langue : nomatsigenga, branche ethnolinguistique kampa de la famille des langues arawak. En danger de disparition. Pour la protéger a été crée le Portail numérique de la culture et de la langue Nomatsigenga. A ce propos voici un ARTICLE en français.

Population : 5531 personnes

Source : wikipedia, peruecologico.com

 

 

en vert, arawak

 

image

Le peuple nomatsigenga a été étroitement lié au peuple Ashaninka parce qu'il partage une tradition historique et, dans une large mesure, culturelle. Bien qu'ils aient été appelés Campa, comme les Ashaninka, ce peuple considère ce nom comme péjoratif. Ainsi, il a préféré le nom nom Nomatsigenga.

Histoire 
 

A partir de la découverte d'outils en bronze et de vestiges de céramiques incas, il est présumé que, comme les peuples dont les langues appartiennent à la famille Arawak, les Nomatsigenga entretenaient des relations d'échange avec les populations andines d'avant les Incas. Leurs relations avec les populations andines se sont probablement intensifiées au début du gouvernement de l'inca Pachacutec , entre 1438 et 1463 (Shaver et Dodds 1990).

Dans les premières décennies du XVIIe siècle, commença le processus d'évangélisation dans la selva centrale, qui donna lieu à la fondation de missions par des religieux franciscains et dominicains . L'une des premières rencontres entre les missionnaires et la population Nomatsigenga eut lieu en 1635, lorsque les Franciscains fondèrent une mission à Quemirí, sur les bords du fleuve Chanchamayo. C'est à cet endroit précis que la ville de La Merced a été fondée dans la province de Chanchamayo, dans la région de Junín.

Les missionnaires ont tenté à plusieurs reprises de s'établir dans la région appelée Cerro de la Sal, lieu de confluence et d'échange des produits de plusieurs peuples autochtones.

Bien que leurs missions ne furent pas très fructueuses, à cause de la résistance des Indiens, les Franciscains fondèrent en 1673 la mission de Santa Cruz de Sonomoro, d'où ils essayèrent à nouveau d'évangéliser le peuple Nomatsigenga (ILV 2006, Shaver et Dodds 1990). Au cours de ces années, le nombre de missions a continué d'augmenter, atteignant la zone occupée par les Nomatsigenga et il y avait 38 d'entre elles en 1675 (AIDESEP et al. 2000).

La rébellion menée par Juan Santos Atahualpa contre les missionnaires et conquistadors espagnols en 1742 signifiait l'union de différents peuples indigènes qui occupaient une partie de la selva centrale, dont le peuple Nomatsigenga. Afin d'arrêter l'avancée de la rébellion vers la zone andine, les autorités coloniales ont dû fermer les frontières de la selva centrale (Santos Granero et Barclay 1995). Ainsi, la rébellion a empêché les Espagnols d'occuper une grande partie de ce territoire pendant près d'un siècle (Barclay 2006).

image

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, de nouvelles incursions ont eu lieu sur le territoire des peuples arawak, comme les Nomatsigenga, dont le but était l'exploitation agricole et animale. En plus de la fondation de Fort San Ramón en 1847 et de la ville de La Merced en 1869, un contingent de migrants européens est arrivé dans la région. Le développement de l'agriculture et de l'élevage, ainsi que l'émergence des plantations de café, de canne à sucre et de fruits, ont entraîné un flux migratoire massif de colons andins (Barclay 2006). Quant aux autochtones, au début du XXe siècle, ils ont de nouveau participé à des soulèvements contre les abus des patrons du caoutchouc et des colons qui occupaient la région (ILV 2006).

Dans les années 1950, 1960 et 1970, des épidémies ont touché la population Nomatsigenga. Une épidémie de rougeole en 1956, a provoqué la disparition de près de la moitié de la population Nomatsigenga (Shaver et Dodds 1990) en est un exemple.

Dans les années 1980, le Mouvement Révolutionnaire Túpac Amaru (MRTA) et le Sentier lumineux ont occupé des zones où les Nomatsigenga vivaient et ont mené de nombreuses actions subversives, se développant fortement dans toute la région, dominant pratiquement toute la province de Satipo et prenant le contrôle des vallées des rivières Perené, Ene et Tambo (Aroca et Maury 1993, Espinosa 1993). Ainsi, vers 1988, cette zone a été déclarée "état d'urgence", avec une série d'affrontements et de morts qui ont affecté ce peuple (CVR 2003).

 

image

La langue

La langue nomatsigenga est utilisée par les habitants du même nom, dont la population totale de locuteurs s'élève à 8 016 personnes (recensement de 2007), qui vivent dans le bassin des rivières Perené, Ene, Saniberi, Satipo, Anapati, entre autres, dans le département de Junín. 
La langue nomatsigenga appartient à la famille linguistique arawak, elle est dans un état vital (Ministère de l'éducation 2013) et, en outre, a, à ce jour, un alphabet officialisé par le Ministère de l'éducation, par la résolution no 0926-2011-ED, puis par la résolution ministérielle no 303-2015-MINEDU.

Situation de son écriture : 

Le Ministère de l'éducation, en collaboration avec des représentants du peuple nomatsigenga, a procédé à la normalisation de l'alphabet. En conséquence, depuis 2011, le nomatsigenga a un alphabet officiel consensuel (RD 0926-2011-ED). L'orthographe de cet alphabet est 22 : a, b, ch, e, ë, g, i, j, k, m, m, n, n, ñ, ng, ng, o, p, r, s, sh, t, ts, ty, y.

traduction carolita http://bdpi.cultura.gob.pe/lengua/nomatsigenga

 

image

Institutions sociales, économiques et politiques :
 

Le peuple nomatsigenga a pratiqué l'agriculture itinérante comme une activité importante pour sa subsistance. Parmi les produits les plus traditionnels pour la culture sont le manioc, la banane, la patate douce, le maïs, le riz, la citrouille, la canne à sucre, les haricots et l'ananas. Le café et le cacao sont parmi les produits les plus commercialisés (Shaver et Dodds 1990). Au cours des dernières décennies, le peuple nomatsigenga a commencé à planter de nouveaux produits à vendre ; il est également engagé dans l'élevage de poulets et de canards pour la vente (ILV 2006).

Quant à la chasse, les hommes Nomatsigenga organisent des expéditions qui peuvent durer plusieurs jours, en utilisant des fusils de chasse et des outils locaux comme des arcs et des flèches (Shaver et Dodds 1990). D'autre part, ils utilisent le barbasco pour la pêche, introduisant la substance de la racine de la plante dans le cours d'eau afin d'assommer les poissons et de faciliter leur chasse (ILV 2006).

 

image

Croyances et pratiques ancestrales  


Les femmes Nomatsigenga ont comme pratiques ancestrales la préparation du masato -une boisson à base de yuca-, l'élaboration de costumes et d'articles de décoration à base d'écorces d'arbres pour décorer les corps. Selon Harold Shaver et Lois Dodds (1990), les femmes Nomatsigenga ont l'habitude de décorer leurs vêtements avec des objets tels que des écailles de poisson colorées, des coquillages et des peaux d'oiseaux. Elles utilisent aussi traditionnellement des graines, des dents d'animaux et des teintures naturelles comme l'achiote comme objets décoratifs.

traduction carolita du site bdpi.cultura.gob.pe

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Peuples originaires, #Nomatsigenga

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article