Pérou : Le peuple Machiguenga

Publié le 7 Février 2016

  Peuple du Pérou qui vit en isolement volontaire. 

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matsiguenga (image)

Autres noms : machiguenga, matsigenka, matsiganga, mañarié

Langue : arawak

Population : 10.100 personnes

Localisation : Vallées de l’Urubamba, camisea, Picha, Manu

Ils sont les représentants les plus méridionaux et les plus occidentaux de la grande famille des arawak.

Ce sont des horticulteurs, chasseurs, pêcheurs

L’horticulture tient une place importante chez ce peuple et l’intérêt porté à la terre les a désengagés des choses de la guerre.

Ils pratiquent une agriculture qui utilise le système rotatif de l’abattis-brûlis.

Sur les abattis sont cultivés le manioc doux, le maïs et les bananes qui sont cultivés dans trois chacras différents. Les arbres cultivés sont également les orangers, les citronniers doux, les manguiers et les papayers.

L’abattis commence après la saison des pluies, début mai et s’étend sur une période de deux mois. Tous les arbres de bonne taille sont abattus à la hache par les hommes. On les laisse sécher pendant deux mois et ensuite on les incendie, les cendres et la terre sont encore chaudes quand les indiens commencent déjà à nettoyer le terrain.

Le manioc sera planté dans le « yucal » avant la saison des pluies d’octobre/novembre.

Pour déterrer la yuca (manioc), les femmes se servent de machettes. Elles chargent ensuite le manioc dans un filet à bandeau frontal et regagnent leurs maisons. Le manioc ne reste pas plus de trois ans sur place sinon, ils deviennent durs et secs.

Les tâches agricoles sont essentiellement masculines en dehors de la plantation et de la récolte du coton qui sont le travail des femmes.

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 Matsiguenga (image Foto: Alonso Zarzar

Mode de vie

Les matsiguenga  font partie d’une société matrilocale, les gendres vivent sur le territoire de la mère de leur première épouse. Les femmes détiennent les territoires et les hommes les exploitent en parfaite harmonie avec la matrilocalité.

Habitat

Dans le village il y a plusieurs sortes de maisons, elles sont construites pour durer plusieurs décennies.

-        La maison-cuisine dans laquelle règne un capharnaüm et où le feu brûle en permanence. Son toit est ovale tombant bas, sans cloisons qui gêneraient le balayage des pluches.

-        La maison-dortoir, complètement fermée par des cloisons en lames de chonta(bambou)

-        La maison commune ou sociale, elle a un toit à double pente et aucune cloison

-        Il y a également des poulaillers et des abris

matsi maison sociale et maison mère

La pêche

Elle se pratique avec une canne à pêche constituée d’un mince bambou flexible d’1m20 à 1m50 sur lequel on fixe un fil nylon et des hameçons métalliques. L’appât favori est la larve d’un palmier. La pêche aux crevettes de rivière se pratique avec un filet de coton qui ferme une poche montée su un bois, il mesure 55 cm de long sur 35 de large.

La chasse

Les chasseurs partent toujours chasser dans la forêt en couple, par paire ou à plusieurs. Les pièces abattues ne doivent pas être ramassées par le chasseur et l’un des deux ramènent tout le gibier. C’est une activité masculine et plurielle pour laquelle ils se peignent le corps à l’urucu.

Les femmes dépècent et découpent le gibier et distribuent les morceaux en fonction de la taille des familles. Pour les gros gibiers, ils sont parfois dépecés directement sur place par les hommes. La tête et les abats restent dans la maison du chasseur. Les tripes des gros mammifères sont lavées soigneusement, retournées et enfilées sur un bâton et servent à faire du boudin. Les techniques de chasse sont le tir à l’arc et les pièges.

Les arcs

matsi 2

Les matsiguenga utilisent deux sortes d’arc, l’un et l’autre sont en chonta et seule la taille les différencie. Ils sont fins et longs et dénotent une bonne facture. Le petit arc mesure moins d’un mètre de long et le grand lui mesure 1m50, voire 1m80 ou plus. La corde est en fibre de « caraguata » et se termine par deux boucles qui s’accrochent à chaque extrémité de l’arc. La flèche est très longue, la hampe est en gynerium sagittatum ou en saporo. Elle supporte différentes  têtes au nombre de 12. Quand elle est empennée, c’est un type dit en spirale et les plumes sont fixées par un fil enduit de résine collante.

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(image : Alonzo Zarzar)

Les pièges

Ils sont au nombre de six dont voici le détail :

-        Saborarintsi : piège à petits oiseaux

-        Yogashitira : piège à oiseau

-        Bangonarintsi : cache au sol

-        Tseibarintsi : piège à gros mammifères (tapir, cochon, cervidés)

-        Tsigarintsi : piège à petits oiseaux placé dans la cime des arbres

-        Ketorintsi : cache dans la cime des arbres

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #indigènes et indiens, #Matsiguenga

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