Pérou : Les peuples isolés (PIACI)

Publié le 11 Avril 2012

Peuples isolés du Pérou

PIACI

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Ces flèches disposées en croix signifient : DEFENSE D'ENTRER.......respectons leur intimité !!

Ils ont choisi délibérément de vivre isolés, ils existent bien, ils sont là au plus profond de la forêt amazonienne.

Ils sont mystérieux et veulent préserver leurs traditions et pour se faire, ils ont fait le choix de l’isolement qui leur a permis de se protéger depuis des siècles.

Ils ont eu certainement des contacts sporadiques lors du boom du caoutchouc qui a décimé une grande partie des indiens d’Amazonie à la fin du XIXe siècle.

Ce que nous connaissons d’eux vient surtout des personnes qui ont pu les approcher en réalisant des enquêtes sur le terrain, promoteurs et représentants d’associations des droits humains, missionnaires.

Leur population diminue rapidement, c’est incontestable. Lorsque les exploitants forestiers, les mineurs et les entrepreneurs arrivent, ils sèment dans leur sillage les maladies et les maux destructeurs de ces peuples protégés.

Je vais essayer de vous apporter quelques informations sur tous les peuples connus plus ou moins pour nous aider à les situer et à mieux les connaître.

Les caractéristiques physiques, ethniques, linguistiques, culturelles et cosmologiques des peuples isolés sont une richesse inestimable du patrimoine humain dont la diversification et l’existence sont constamment menacées par les agissements des secteurs de la société nationale qui visent l’exploitation irrationnelle et l’enrichissement aux dépens des populations indigènes et au prix de la dégradation totale des ressources naturelles et de la biodiversité que renferment leurs territoires.

 

Où vivent-ils ?

 

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Ils vivent tous dans la forêt amazonienne, dans les régions reculées à l’écart de la société dominante et des autres indiens.

Ils sont situés au sud est du Pérou, quelques-uns vivent au centre du pays et il existe certains groupes au nord ouest, à la frontière avec l’Equateur et au nord est à la frontière avec le Brésil.

Ils sont souvent au bord des cours d’eau suivants :

Tahuamanu, rio Las piedras, Manu, rio Los amigos, Purus, Curanja, Yurua, Serjali.

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 Indiens mashco-piro au bord du rio Las piedras (image survival)                                              

 

Leur mode de vie

 

La plupart des indiens isolés sont nomades ou semi-nomades pour une raison toute simple : à la saison des pluies, ces dernières font monter considérablement les cours d’eau et les peuples partent donc plus profondément dans la forêt.

Lors des saisons sèches, le niveau des rivières est bas et les indiens reviennent installer leurs campements de pêche sur les plages dégagées des méandres des rivières.

Pendant la saison sèche viennent pondre dans le sable les tortues de rivières.

Ces œufs représentent une importante source de protéines pour les indiens qui sont très experts pour les découvrir et les déterrer.

 

Leur alimentation

 

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Grâce à la forêt elle est riche et variée :

-        Gibier : tapirs, pécaris, singes, cervidés

-        Larves

-        Poissons

-        Fruits, noix, baies, racines, tubercules    

Quelle langue parlent-ils ?

Pratiquement tous les peuples isolés cités parlent des langues panoanes (langues pano), une famille de langues amérindiennes d’Amazonie de l’ouest du Pérou et du Brésil.

Quelles sont les menaces qui pèsent sur eux ?

Je ne vais pas être originale dans tout ce que je vais citer, on retrouve comme d’habitude les hommes dits civilisés qui viennent avec leurs appétits voraces exploiter toutes les ressources de cette magnifique réserve naturelle mondiale qui regorge de tous les trésors. Mais le plus beau qu’elle recèle, c’est bien celui des peuples premiers qui sont les garants de sa préservation, j’en suis chaque jour persuadée et j’aimerais qu’après moi, vous en preniez tous conscience.

Ces hommes blancs apportent avec eux les maladies, les vices, les crimes, la pollution, la mort etc.…..

Voici donc les problèmes occasionnés :

  • Maladies lors des contacts avec les indiens, malaria, grippes, maladies respiratoires etc.....
  • Conflits entre les peupleS
  • Conflits avec les colonS
  •  Exploitation illégale du bois (acajou et cèdre), le Pérou recèle les dernières réserves d’acajou les plus importantes au monde
  • Orpaillage
  • Construction de nouvelles routes
  • Missionnaires, évangélistes
  • Extraction pétrolière et gazière

L’évangélisation au secours des exploiteurs

C’est assez courant en effet que les entreprises qui souhaitent s’implanter tranquillement sur les terres indiennes fassent appel à des personnes et des institutions religieuses pour les étudier soi-disant, les évangéliser (missionnaires et catholiques) et les pacifier afin de les employer comme main d’œuvre bon marché, ou bien être tranquilles pour mener à bien leurs activités.

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Les peuples isolés du Pérou

 

On estime qu’il y a environ 15 groupes distincts d’indiens isolés, je vais tenter d’aborder succinctement le plus grand nombre.

Voici le listing des peuples représentés :

-        1. Les nanti

-        2. Les kirineri

-        3. Les ashéninka

-        4. Les mashco-piro

-        5. Les nahua

-        6. Les murunahua

-        7. Les cashibo-cacataibo

-        8. Les isconahua

-        9. Les matsiguenga

-      10. Les amahuaca

 

      1. LES NANTI

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On les appelle aussi « kugapakori »

Population : environ 500 personnes

Ils vivent dans la réserve nahua-Kugapakori à 100 kilomètres du Machu-picchu près du rio Urubamba et le long de la rivière camisea.

Ce sont des chasseurs cultivateurs qui possèdent de petits jardins autour de leurs villages.

Ils entretiennent des contacts réguliers avec le monde extérieur même si certains vivent en isolement volontaire.

Dans les années 1970 à 1980, 30 à 60 % de la population a été décimée dans le haut Timpia.

En 1997, une épidémie de malaria est transmise par un visiteur de la réserve à Marankiato.

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           Nanti ou kugapakori (image survival)

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           nanti ou kugapakori (image)

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2. LES KIRINERI

 

Ils sont localisés dans le haut Kipatsiani et à Nueva luz.

Les exploitants de bois ont introduit des épidémies de grippe qui ont contraint les indiens à sortir de leur forêt pour demander de l’aide.

En 1990 et 1992, plusieurs décès d’enfants ont été relevés de cas de grippe.

 

3. LES ASHENINKA

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                                           ashéninka (image survival)

 

Ne pas confondre avec les Ashaninka du Pérou dont j'ai déjà parlé dans un article.

Peuple d’horticulteurs, cueilleurs, chasseurs

Langue : arawak

Localisation et population

-        Ashéninka pajonal (ou atsiri, ou pajonal ) : 12.000 personnes

-        Ashéninka d’ucayali/Yurua, province d’Ucayali : 8700 personnes et 870 au brésil

-        Ashéninka peréné : haut Peréné : 5500 personnes

-        Ashéninkas Pichis, région du Pichi : 12.000 personnes

-        Ashéninkas du sud ucayali, dans le haut-Ucayali : 13.000 personnes, certaines tribus partagent leurs terres avec les ashaninka du Tambon Ené (290 personnes)

 

Conceptions cosmologiques

En Amazonie bien souvent, chaque espèce animale est considérée comme une entité à part entière, une espèce de personne collective. Cette conception est soutenue par deux caractéristiques de la culture ashéninka, la langue er la place de l’homme dans l’univers.

Le jaguar par exemple se voit lui-même comme un homme et sa fourrure n’est que sa « kithaarentse » (tunique de coton traditionnel) aux dessins particuliers (ocelles).

ahuasca

   ayahuasca                                                                                        

La possibilité de le percevoir dans sa forme humaine est accessible aux hommes qui ont suffisamment de formation chamanique et qui se servent de l’aide d’une liane qu’ils nomment « kamarampi » (banisteriopsis caapi, ou ayahuasca) ou consomment d’autres hallucinogènes.

Les rapports entre hommes et animaux sont conçus sur le modèle des relations humaines : les personnes animales y sont tantôt assimilées à des membres d’une ethnie différente, tantôt à des beaux-frères potentiels très lointains.

 

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   Ashéninka                                                                          

La flore

La structure symbolique des espèces végétales est plus diversifiée. A l’un des pôles les plus éloignés des humains on trouve les arbres et les plantes de la forêt qui sont doués d’une personnalité bien définie. Les plus remarquables prennent la forme de peuple aux traits humains comme pour les espèces animales et ils n’apparaissent que lors de prise d’ayahuasca. Plus près des humains se trouvent les espèces cultivées :

-        Le manioc ou « kaniri » : les sœurs

-        Le maïs ou « shinki » : les cousins parallèles

-        Le palmier ou « kiri » : les frères

Toutes les relations avec les espèces végétales et animales sont pensées par les ahéninka en terme de parenté : les animaux se situent dans les relations d’alliance alors que les plantes sont du côté de la consanguinité.

 

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le manioc, kaniri                                                                           

La forêt comme jardin

Contrairement à d’autres peuples amazoniens des groupes pano, les ashéninka ne voient pas d’espaces entre les parcelles cultivées, la forêt secondaire et la forêt primaire qui pour eux ne représentent pas une rupture mais une sorte de continuum. L’entretien des parcelles est minutieuse, chaque brin d’herbe est enlevé sur l’esplanade où sont construites les maisons, chaque parcelle cultivable est très bien entretenue après le brûlis ainsi que les chemins de forêt et les abords.

Les femmes rapportent de la forêt en plus des feuilles coupées, des morceaux d’écorces et de lianes, des boutures et des plantes qu’elles repiquent près des maisons ou dans les parcelles de culture.

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Transmission des savoirs

C’est comme bien souvent une organisation tripartite qui ne suit pas toujours les règles néanmoins :

Les femmes : elles sont compétentes dans l’utilisation des plantes sauvages d’usage quotidien, alimentaire et médicinal.

Les hommes : ils ont les compétences pour les animaux, le bois et les palmes pour la construction et l’artisanat mais aussi la vente.

Le chamane : sa spécialité se situe dans le traitement des maladies d’influences malignes, la transmission des savoirs sur les plantes et les activités rituelles.

A vrai dire, dans les villages approchés, il a été constaté que les femmes possédaient les mêmes savoirs que les hommes et avaient les mêmes compétences au sujet des plantes et de leur utilisation.

Ash-E1ninka-20leader-copie-1.jpg       Leader ashéninka                                                                          

 

Il faut soigner ses champs, bien les désherber, parce que les plants de manioc sont nos sœurs : nous en mangeons, nous sommes faits d'elles. Si on ne désherbe pas, Pawa [Dieu solaire suprême/ héros civilisateur] punit. Elles deviennent tristes et elles s'en vont. Il y a les tiges, tout est normal apparemment, mais il n'y a plus de tubercules, seulement des racines comme celles d'un arbre de la forêt. C'est la même chose pour les bananiers, sous la pelure il n'y a plus rien, c'est tout sec."

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        4. LES MASHCO-PIRO

 

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 Mashco-piro, la photo qui a fait le tour du monde (© D.Cortijo/www.survivalfrance.org)

A présent que tout le monde s’est bien défoulé à diffuser les photos transmises par Survival , je vous parle un peu de ce peuple isolé que je ne souhaite pas différencier des autres peuples en isolement volontaire au Pérou.

C’est un peuple de chasseurs /cueilleurs nomades et semi/nomades qui vit dans le parc Manu, dans les états de Purus et Madre de dios.

Langue : piro (origine arawak)

Ses autres noms : cujareno, mashco qui est un terme péjoratif utilisé au XVIIe siècle pour désigner les personnes Harakmbut.

Population : Elle semble en augmentation, dans les années 1970 ils n’étaient plus que 20 à 100. De nos jours, il semble qu’il existe entre 100 à 250 indiens mashco-piro.

Au Brésil ils sont environ 300.

 

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                                                   mashco-piro(image survival)

 

Leur habitat temporaire est constitué de huttes (tapiris) couvertes de feuilles de palmier jarina et construits parfois sur les plages pour l’utilisation lors des pêches.

1894 : Une partie de la tribu est décimée par l’armée de Carlos Fitzcarrald, les survivants se retirent dans des zones reculées de la forêt.

Septembre 2007 : Des écologistes filment une vingtaine de membres de la tribu à partir d’un hélicoptère au dessus du parc national Alto Purus. On peut y voir les huttes construites par ces derniers sur les bords de la rivière Las piedras. Au cours de la saison des pluies, les indiens abandonnent les huttes pour se réfugier dans la forêt tropicale.

Depuis la diffusion des photos de ces indiens isolés, des habitants de la commune de Diamante les aperçoivent de plus en plus souvent sur les berges des rivières ce qui les fait craindre des contacts involontaires qui seraient fatals aux mashco-piro.

Une organisation indigènes d’Amazonie et des indiens de la commune de Diamante ont conclu un accord pour construire un poste de surveillance qui sera géré par les populations locales et permettra de protéger la région de l’invasion des intrus surtout des bûcherons illégaux nombreux dans la région.

 

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   Huttes mascho-piro abandonnées (image survival)

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       5. LES NAHUA

 

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                                                                       nahua (survival)

 

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Autre nom : les yora 

Population : environ 450 personnes, deux groupes contactés et isolés.

Langue : pano

Les premiers contacts dans les années 1980 provoquèrent des épidémies d’infections respiratoires et décimèrent la population de plus de la moitié. C’est lors de l’introduction de la compagnie pétrolière SHELL sur leurs terres que ces indiens périrent. Pour calmer le jeu, les employés de shell achetèrent certains indiens en leur promettant des couvertures et des machettes.

Entre 1984 et 1990, le taux de mortalité était de 40 à 50 %.

Ils vécurent des conflits meurtriers avec les matsiguenka, ce qui provoqua de nombreux décès des deux côtés.

Aujourd’hui le projet de gazoduc sur la rivière Camisea se trouve situé sur leurs terres. Déjà, les fuites du pipeline camisea sont un vrai cauchemar écologique polluant un écosystème fragile d’une forêt dans laquelle les indiens se réfugient pour leur survie.

 

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                                   Montetoni, village nahua (image)

 

 

        6. LES MURUNAHUA

 

 

 

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                  Murunahua (© Chris Fagan/Upper Amazon Conservancy

 

Autre nom : chitonahua

C’est l’une des dernières tribus d’Amazonie (et certainement du monde) qui vit totalement coupée du monde extérieur.

Leur isolement les protège des maladies apportées par l’homme blanc. Pourtant des bûcherons attirés par les dernières réserves de bois d’acajou ou mahogany qui se trouvent dans la forêt amazonienne viennent troubler la tranquillité de ces derniers hommes isolés.

En juin 2011, le ministre péruvien de la culture a annoncé que la réserve murunahua ne serait pas fermée comme c’était prévu et qu’il était décidé) prendre des mesures en faveur de la protection des peuples isolés.

On attende de voir ça à l’usage bien entendu !!

 

      7. LES CASHIBO-CACATAIBO

 

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Population : environ 5000 personnes

Peuple de chasseur, pêcheur, cueilleur, horticulteur, qui pratiquent les cultures sur brûlis.

Localisation : Nord de Tingo Maria, sur les contreforts de la cordillère des Andes

Société patrilinéaire et patrilocale

Langue : cashibo famille pano

Le nom cashibo veut dire : « chauve-souris »

Ce groupe isolé vit au bord des rivières du parc national Cordillera azul. On les nomme parfois camanos ou cacataibos dans l’isolement.

Ils n’ignorent pourtant rien du monde autour d’eux mais ils ont choisi de vivre en dehors de lui. Ils savent fort bien que les premiers contacts avec le milieu civilisé anéantissent au moins 50 % de la population surtout à cause des maladies ou à cause de la violence.

 

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       8. LES ISCONAHUA

 

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Isconahua (image)

Population : 80 personnes

Langue : pano

Ils vivent à la frontière avec le Brésil en isolement volontaire dans les canyons de la rivière Calleria.

En 1998, est créée la réserve Isconahua d’une superficie de 275.665 hectares pour protéger les derniers indiens isolés.

Cela n’empêche pas le gouvernement de donner l’autorisation à une compagnie pétrolière de procédre aux travaux d’extraction.

Depuis 2004, les indiens n’ont eu aucuns contacts avec le monde extérieur.

 

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      9. LES MATSIGUENGA

 

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matsiguenga (image)

Autres noms : machiguenga, matsigenka, matsiganga, mañarié

Population : 10.100 personnes

Localisation : Vallées de l’Urubamba, camisea, Picha, Manu

Ils sont les représentants les plus méridionaux et les plus occidentaux de la grande famille des arawak.

Ce sont des horticulteurs, chasseurs, pêcheurs

L’horticulture tient une place importante chez ce peuple et l’intérêt porté à la terre les a désengagés des choses de la guerre.

Ils pratiquent une agriculture qui utilise le système rotatif de l’abattis-brûlis.

Sur les abattis sont cultivés le manioc doux, le maïs et les bananes qui sont cultivés dans trois chacras différents. Les arbres cultivés sont également les orangers, les citronniers doux, les manguiers et les papayers.

L’abattis commence après la saison des pluies, début mai et s’étend sur une période de deux mois. Tous les arbres de bonne taille sont abattus à la hache par les hommes. On les laisse sécher pendant deux mois et ensuite on les incendie, les cendres et la terre sont encore chaudes quand les indiens commencent déjà à nettoyer le terrain.

Le manioc sera planté dans le « yucal » avant la saison des pluies d’octobre/novembre.

Pour déterrer la yuca (manioc), les femmes se servent de machettes. Elles chargent ensuite le manioc dans un filet à bandeau frontal et regagnent leurs maisons. Le manioc ne reste pas plus de trois ans sur place sinon, ils deviennent durs et secs.

Les tâches agricoles sont essentiellement masculines en dehors de la plantation et de la récolte du coton qui sont le travail des femmes.

 

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Matsiguenga (image Foto: Alonso Zarzar

 

Mode de vie

Les matsiguenga  font partie d’une société matrilocale, les gendres vivent sur le territoire de la mère de leur première épouse. Les femmes détiennent les territoires et les hommes les exploitent en parfaite harmonie avec la matrilocalité.

Habitat

Dans le village il y a plusieurs sortes de maisons, elles sont construites pour durer plusieurs décennies.

-        La maison-cuisine dans laquelle règne un capharnaüm et où le feu brûle en permanence. Son toit est ovale tombant bas, sans cloisons qui gêneraient le balayage des pluches.

-        La maison-dortoir, complètement fermée par des cloisons en lames de chonta(bambou)

-        La maison commune ou sociale, elle a un toit à double pente et aucune cloison

-        Il y a également des poulaillers et des abris

 

matsi maison sociale et maison mère

La pêche

Elle se pratique avec une canne à pêche constituée d’un mince bambou flexible d’1m20 à 1m50 sur lequel on fixe un fil nylon et des hameçons métalliques. L’appât favori est la larve d’un palmier. La pêche aux crevettes de rivière se pratique avec un filet de coton qui ferme une poche montée su un bois, il mesure 55 cm de long sur 35 de large.

La chasse

Les chasseurs partent toujours chasser dans la forêt en couple, par paire ou à plusieurs. Les pièces abattues ne doivent pas être ramassées par le chasseur et l’un des deux ramènent tout le gibier. C’est une activité masculine et plurielle pour laquelle ils se peignent le corps à l’urucu.

Les femmes dépècent et découpent le gibier et distribuent les morceaux en fonction de la taille des familles. Pour les gros gibiers, ils sont parfois dépecés directement sur place par les hommes. La tête et les abats restent dans la maison du chasseur. Les tripes des gros mammifères sont lavées soigneusement, retournées et enfilées sur un bâton et servent à faire du boudin. Les techniques de chasse sont le tir à l’arc et les pièges.

Les arcs

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Les matsiguenga utilisent deux sortes d’arc, l’un et l’autre sont en chonta et seule la taille les différencie. Ils sont fins et longs et dénotent une bonne facture. Le petit arc mesure moins d’un mètre de long et le grand lui mesure 1m50, voire 1m80 ou plus. La corde est en fibre de « caraguata » et se termine par deux boucles qui s’accrochent à chaque extrémité de l’arc. La flèche est très longue, la hampe est en gynerium sagittatum ou en saporo. Elle supporte différentes  têtes au nombre de 12. Quand elle est empennée, c’est un type dit en spirale et les plumes sont fixées par un fil enduit de résine collante.

 

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(image : Alonzo Zarzar)

Les pièges

Ils sont au nombre de six dont voici le détail :

-        Saborarintsi : piège à petits oiseaux

-        Yogashitira : piège à oiseau

-        Bangonarintsi : cache au sol

-        Tseibarintsi : piège à gros mammifères (tapir, cochon, cervidés)

-        Tsigarintsi : piège à petits oiseaux placé dans la cime des arbres

-        Ketorintsi : cache dans la cime des arbres

 

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      10. LES AMAHUACA

 

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                                                                            amahuaca (image)

 

Population : 500

Le nom qu’ils se donnent : « hondi kui »qui veut dire personnes réelle

Ils vivent dans l’état d’Ucayali (province d’atayala) et de Madre de dios, le long des rivières sepahua, iniya, purus et las piedras.

Langue : pano

Le premier contact avec les colons apporta son lot d’épidémies et de massacres et les obligèrent à fuir vers le Brésil.

En se déplaçant ils arrivèrent vivre près des indiens yaminahuas avec lesquelles ils eurent pas mal de conflits.

Après le boom du caoutchouc, le phénomène de l’hacienda est mis en place er les fermiers s’approprient les terres autochtones ainsi qu’exploitent les indiens qui fournissent une main d’œuvre à bas prix. Cette situation a également conduit à l’arrivée des missionnaires dominicains qui viennent aider les colons à s’installer et voler les terres en « pacifiant » à coup d’évangélisation les indigènes.

La population a considérablement diminuée depuis la colonisation passant de 9000 individus à un peu moins de 500 aujourd’hui.

 

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                                    amahuaca (image)

 

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Les parcs et les réserves

 

Ils ont été créés pour la protection des peuples isolés ainsi que la préservation de l’écosystème, néanmoins cela n’empêche pas les intrusions de bûcherons illégaux et également des projets pétroliers votés dans les années antérieures et qui ne s’arrêteront devant aucun obstacle !!

 

  1. Réserve Nahua –Kugapakori

Créée  en 1990, elle avait pour but la protection internationale des nahua et nanti ainsi que d’autres peuples indigènes de la région.

Le catalyseur a été le contact dévastateur des nahua avec les hommes blancs qui les ont décimé pour une grande part.

Dans cette réserve habitent les tribus machiguenga, les nahua et les nanti et elle est traversée chaque année par les mashco-piro.

Il faut préciser que c’est sur cette réserve que se trouvent 75 % du lot 88 de pétrole ainsi que 3 ou 4 plateformes pétrolières.

Le danger qui est le quotidien des indiens est lié aux bûcherons, aux évangélistes et missionnaires ainsi qu’au projet gazier sur la rivière camisea.

2. Parc national du Manu

 

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Il comprend les régions de Cusco et de Madre de dios.

Superficie : 1.692.137 hectares (toute la vallée du Manu)

La zone noyau de la réserve de biosphère de manu est classée au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO en 1987.

Les tribus suivantes y trouvent refuge (si on peu dire !) : matsiguenka, amahuaca, piro , amarakaeri, nahua.

 

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       3. La réserve nationale de Tambopata-Candamo

 

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Elle est créée en 1990

Située au Sud de Puerto Maldonado, elle forme un triangle de 1480 km2 à la frontière de la Bolivie qui occupe le bassin des rios Tambopata et Inambari. Ce secteur de la forêt amazonienne passe pour en être la partie la plus ancienne et l'une des plus riches en biosphère de toute la planète. Trois écosystèmes différents y voisinent : le "llano" amazonien, la "Selva alta" du versant andin oriental, et un paysage de "pampa" sylvicole, située sur la rive gauche du rio Heath. Onze type différents de forêts tropicales y cohabitent. On peut y observer encore des jaguars, des loutres géantes et des ocelots.

7000 habitants répartis dans plusieurs communautés indigènes habitent dans la zone protégée, ils se dédient pour la plupart à la cueillette, la coupe du bois et la culture des hévéas.

Sources : survival, tsenim, Marc Lenaerts anthropologue (ashéninka), France-Marie Casevitz-Renard (matsiguenga), un peu partout sur le net.

En espérant que vous en saurez un peu plus à présent sur ses peuples isolés, qui ne le sont pas tant que ça et que grâce à cet article vous prendrez encore plus conscience de notre devoir d'occidentaux qui est de faire pression autour de nous pour permettre à tous ses peuples de vivre en paix sur leurs terres reconnues et enfin respectées.

Préserver les coutumes particulières, les langues et les connaissances végétales de ses peuples est primordial pour l'humanité toute entière. Tout comme on tremble devant les craintes d'extinction d'une espèce animale ou végétale, tremblons plus encore devant l'extinction de races d'hommes, nos frères !!

Caroleone

 

Liste des derniers articles que j'ai édité au sujet des PIACI

Pour suivre leur actualité (car je mets à jour chaque article qui relate leur trajectoire quand j'en ai connaissance), il suffit de taper le mot PIACI dans le moteur de recherche du blog.

Décembre 2017

Approbation d'études sur la reconnaissance des peuples indigènes isolés

Juillet 2018

Reconnaissance de peuples isolés dans la Sierra del Divisor

Novembre 2018

Suspension de la séance pour discuter de la protection des Indiens isolés

Janvier 2019

Peuples en situation d'isolement et de contact initial : acculés par les mafias, les maladies et les activités illégales

AIDESEP obtient une importante condamnation en faveur des peuples isolés

Septembre 2019

Les PIACI (peuples autochtones en situation d'isolement volontaire) et leur droit à la propriété sur leurs terres

Les incendies de forêt aggravent la situation des peuples isolés

Novembre 2019

Les peuples indigènes isolés : le premier rapport régional donne un panorama de sept pays d'Amérique du Sud

Décembre 2019

Des photos inédites démontrent l'existence de peuples isolés dans la réserve Napo Tigre

Janvier 2020

Une décision historique en faveur de la protection des peuples isolés (PIACI)

Mars 2020

La santé des peuples isolés est exposée face au coronavirus

Mai 2020

Les activités extractives dans les territoires des PIACI (peuples en isolement volontaire) sont-elles valables ?

Le décret législatif n° 1489 ne protège pas efficacement les peuples en isolement volontaire (PIACI)

Entre les mains du Congrès, une protection efficace des peuples isolés

Juin 2020

Pétition pour exiger du congrès péruvien qu'il protège les peuples isolés (PIACI)

L'urgence d'approuver la réforme de la loi PIACI 28736

Pérou/COVID-19 : 102 cas positifs dans une zone proche de populations indigènes en situation d'isolement

Pérou : les indigènes en situation d'isolement et de premier contact entourés par le COVID-19

Juillet 2020

Amparo contre les concessions forestières qui affectent les réserves des peuples isolés

Une entreprise forestière entre dans le territoire des Mashco Piro isolés avec un permis de santé

Décembre 2020

Des leaders indigènes dénoncent que l'état péruvien ne protège pas les populations indigènes isolées

Février 2021

L'Orpio demande à la CIDH que l'État protège les PIACI (peuples isolés)

La création de la réserve indigène Kakataibo est déjà un fait

Avril 2021

L'État péruvien tourne le dos à la protection du peuple isolé Mashco Piro

Appel à la révocation des fonctionnaires du secteur de la culture pour n'avoir pas protégé les PIACI (Peuples en isolement volontaire)

Pérou : création de Yavarí Tapiche, la première réserve indigène pour les peuples en situation d'isolement dans le Loreto

Diagnostic : Les peuples indigènes et leur lutte pour le droit à une santé pertinente et de qualité

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #indigènes et indiens, #ABYA YALA, #Pérou

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M
intéressant ,je viens de voir le documentaire,merci de nous faire découvrir ces peuples !!
C
merci.