Cosmovision Guaraníe – L’origine du feu

Publié le 26 Juin 2021

Publié le 15 Janvier 2019

La sous-famille linguistique guaraní est un ensemble de langues amérindiennes parlées en Argentine, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Guyane française, au Paraguay, au Pérou, en Uruguay et au Venezuela. Le mythe argentin suivant sur l’origine du feu est évoqué dans l’ouvrage Mitos y leyendas guaraníes (Mythes et légendes Guaraníes), de Girala Yampey, Université Nationale du Nordeste, Resistencia (Chaco, Argentine), 2003. Il a été pris et adapté du site Web El Hilo de Ariadna : 

Les Guaranis avaient perdu leur feu, mais ils avaient réussi à regagner l’élément précieux. Les jumeaux l’ont récupéré auprès des corbeaux, êtres méprisables et égoïstes, qui s’étaient emparés de l’indispensable et l’avaient gardé jalousement, le gardant à tout moment pour que personne ne puisse l’utiliser. Les charognards noirs étaient devenus ses propriétaires exclusifs.

Ñanderyke’y, a prévu un engin pour le sauver de ses détenteurs, car il était essentiel pour le développement de la vie. Le feu a un halo sacré qui attire tous les êtres vivants. Il est capable de détruire l’existence, en même temps, il peut offrir des conditions de fatalité si puissantes que la vie ne pourrait pas se développer sans lui. Dans les feux, les regards sont éblouis par les danses de ses  flammes qui abritent l’imagination de l’esprit. C’est son énergie qui cuit la nourriture. Sa force fournit la chaleur pour la maison et purifie de tout mal. Sa chaleur protège des rigueurs de l’hiver et fait mûrir les idées et les sentiments.

Dans l’espoir de faire de son plan un succès, Ñanderyke’y était accompagné de son frère cadet dans la région où vivent les grands oiseaux de proie. Quand il les a vus, il a caché Tyvra’i parmi quelques buissons et, faisant semblant d’être mort, il s’est jeté par terre, dégageant des odeurs nauséabondes. Les corbeaux ont immédiatement découvert la présence du cadavre présumé. Leurs fins odorats percevaient rapidement l’odeur de la nourriture et leurs regards pénétrants localisaient rapidement la proie. Avec prudence, ils planaient au-dessus du de la forme à terre. Constatant que tout était calme et constatant l’absence d’autres pouvoirs, ils ont apporté le feu.

Une fois les charbons ardents posés sur le corps couché, ils reposaient sur les branches des arbres voisins et attendaient que la proie soit cuite. Soudain, l’aîné des jumeaux se leva et, tremblant vigoureusement, jeta une multitude de braises autour de lui. A ce moment, un crapaud, impliqué dans la ruse, sauta de sa cachette par-dessus les braises dispersées et en avala plusieurs. Les corbeaux trompés ont rapidement repris leur feu et se sont envolés dans un vol rapide et terrifiant.

Puis, Ñanderyke’y, ordonna au crapaud de lui donner ce qu’il avait recueilli mais celui-ci résista et voulant le tromper, dit ne pas en avoir pris. Sous l’insistance et sous la menace d’une punition, il a choisi de vomir plusieurs braises allumées. Ils disent qu’à partir de ce moment-là, le crapaud s’est retrouvé avec une peau rugueuse et boursouflée à cause du feu qu’il avait avalé.
Quand ils ont récupéré le feu, le héros guarani l’a déposé dans le tronc de plusieurs arbres dont les branches, jusqu’à aujourd’hui, contiennent la force ignée qui leur a été donnée en détention. Ñanderyke’y, a gardé ce secret et sait comment obtenir le feu. Il sait comment l’utiliser et le contrôler. Il l’a conservé en le stockant dans des segments qui, une fois bien séchés, frottés ensemble, reproduisent l’élément précieux.

Cette connaissance a été transmise aux descendants guaranis qui ont appris comment le générer à partir de ces branches. C’est l’un des héritages que Ñanderyke’y, a laissé pour un usage permanent.

traduction carolita du site mitos latinoamerica

 

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