Mexique : Tzam trece semillas : Droit à l'information

Publié le 7 Juin 2022

Image : Sitlali Chino Carrillo

Par Sitlali Chino Carrillo

La réforme de l'article 6 de notre Magna Carta a reconnu l'accès à l'information publique comme un droit fondamental. Cela représente sans aucun doute le pouvoir du citoyen d'exiger des avancées dans les agendas en suspens de nos droits fondamentaux dans ce pays.

Avant de parler de ce droit, il est nécessaire de mentionner que la lutte historique pour la reconnaissance et la garantie de nos droits individuels et collectifs en tant que membres de peuples et de communautés autochtones a été complexe. L'État mexicain n'a pas été en mesure de respecter les droits fondamentaux de ce secteur de la population historiquement violé, ni de s'attaquer aux graves problèmes de pauvreté, d'inégalité, d'insécurité, de discrimination, de corruption et d'impunité, démontrant ainsi que les droits fondamentaux n'ont pas réussi à s'imposer comme l'axe directeur de son activité.

L'accès à l'information en tant que droit de l'homme est une composante essentielle de l'exercice du droit à la liberté de pensée et d'expression, qui est à son tour un droit fondamental pour le plein développement d'une société démocratique et transparente et constitue un exercice vital pour la responsabilité des autorités.

L'article 6 de la Constitution établit que toute personne a le droit d'accéder librement à une information plurielle et opportune, ainsi que de chercher, recevoir et diffuser des informations et des idées de toute nature. D'autre part, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones stipule ce qui suit :

Art. 16

Les individus et les peuples autochtones ont le droit d'établir leurs propres médias dans leurs propres langues et d'avoir accès à tous les autres médias non autochtones sans discrimination d'aucune sorte.
Les États prennent des mesures efficaces pour que les médias publics reflètent dûment la diversité culturelle autochtone.
Compte tenu de ce cadre de droits, il devrait exister une véritable garantie et obligation individuelle et collective pour l'État de fournir des informations véridiques, complètes et objectives aux membres des peuples et communautés autochtones. Cependant, si l'on tient compte du contexte évoqué au début, l'exercice du droit à l'information est entravé.

La situation actuelle dans laquelle nous nous trouvons en raison du SRAS-COV-2 a rendu visible la violence systématique et les inégalités sans cesse croissantes. Nous ne pouvons pas parler du droit à l'information quand le droit à la santé n'est pas garanti parce que nous n'avons pas assez de centres de santé ou d'hôpitaux dans les communautés indigènes ; s'il n'y a pas d'hôpitaux ou de centres de santé, nous ne pouvons pas obtenir d'informations sur la prévention de la grossesse, le diabète, le coronavirus ou autres. Le peu d'informations que l'on nous donne sur ces questions ne sont pas dans nos langues autochtones.

Nous ne pouvons pas non plus parler de sécurité, car il n'existe pas de ministères publics, de bureaux des droits de l'homme ou de sécurité publique, et nous ne connaissons pas non plus la procédure à suivre pour déposer une plainte, malgré les taux élevés de violence dans les peuples et les communautés autochtones, principalement fondée sur le sexe. Sans le droit à l'information, on peut encore moins parler de participation politique des femmes, car en raison de la méconnaissance de leurs droits politiques et civils, l'État ne leur a pas garanti d'espaces de participation.

Je mentionne ces exemples pour contextualiser le grave problème qui existe parmi les peuples indigènes en ce qui concerne la violation de nos droits humains et le manque de garanties du droit à l'information. Le droit à l'information est, sans aucun doute, un outil puissant pour nos peuples, c'est pourquoi nous devons exiger sa protection et sa garantie afin qu'en ce sens il y ait un état plus transparent, démocratique et légitime.

Je conclus que nous avons encore un long chemin à parcourir pour que le droit à l'information et tous les autres droits soient reconnus ; il est également urgent de travailler sur nos agendas communautaires par le biais de consultations internes afin que ceux-ci ne soient pas qu'une simulation.

À partir de ces contextes, en tant que communautés indigènes, nous continuerons à renforcer nos formes d'organisation, nos systèmes normatifs internes, comme un message clair à l'État mexicain qu'ici nous restons fermes dans la revendication et la garantie de nos droits, y compris le droit à l'information.

Portrait de l'auteur : Archives personnelles

PEUPLE WIXÁRIKA

Sitlali Chino Carrillo

Originaire de la communauté Wixárika de San Sebastián Teonahuastlan et Tuxpan à Jalisco. Elle est actuellement l'autorité agraire de sa communauté, a reçu plusieurs prix et reconnaissances pour son travail communautaire et a encouragé les jeunes à sauvegarder l'héritage de leur culture. Elle a également défendu des actions de lutte contre la violence, promu et encouragé la participation politique des femmes indigènes grâce à son dévouement à la promotion, la défense, la prise en charge et la prévention de la violence contre les femmes et les filles, la défense des droits de l'homme et la défense du territoire Wixárika.

traduction caro

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