Pérou : Une monstruosité raciste et constitutionnelle

Publié le 11 Mars 2022

Pour ces seigneurs blancs, racistes et intégrés au TC, les traités internationaux qui défendent les droits communautaires des peuples autochtones n'ont aucune valeur. La répudiation et l'action directe devant les instances nationales et supranationales sont nécessaires pour annuler cette monstruosité raciste.

Par Elan Vera*

9 mars 2022 - Incroyable, mais vrai. La Cour constitutionnelle vient de rendre une décision dans l'affaire n° 03066-2019-PA/TC contre le droit à la consultation préalable de deux communautés paysannes de Puno (Chila Chambilla et Chila Pucará) qui demandaient la nullité des concessions minières accordées sur leurs territoires car elles n'avaient pas été consultées au préalable.

Comme on le sait, selon la Convention 169 de l'OIT, les peuples autochtones ont le droit d'être consultés sur la mise en œuvre d'un projet d'extraction dans les limites de leurs territoires. Et selon l'article 55 de notre Constitution politique, les traités en vigueur et signés par le Pérou font partie de notre système juridique.

Mais le TC, ou plutôt trois magistrats caractérisés comme des pions soumis à l'ordre néolibéral et au grand capital (Ferrero Costa, Sardón de Taboada et Blume Fortini) ont une fois de plus obtenu gain de cause. L'arrêt qu'ils ont remporté par un vote étroit déclare que le droit à la consultation préalable n'est pas un droit fondamental, et encore moins un droit constitutionnel.

La position de ces trois racistes rancuniers viole les droits des peuples autochtones et constitue un retour en arrière inacceptable. Il est bon de rappeler que ces trois magistrats sont fortement liés au fujimorisme et sont responsables à maintes reprises de décisions hautement idéologiques et politiquement chargées.

La population à faibles revenus qui vote pour le fujimorisme ne se rend pas compte qu'en fin de compte, elle vote pour les représentants des intérêts extractivistes, du grand capital et de la CONFIEP. Et comme on le voit, une fois au pouvoir, au-delà de leur bilan de corruption, les fujimoristes abattent leurs cartes pour placer des techniciens et des magistrats qui servent ces intérêts. C'est ce qui se passe avec ces trois larbins aux noms de famille à pedigree qui opèrent et attaquent nos peuples autochtones à tout va.

Pour ces messieurs blancs, racistes, intégrés au TC, les traités internationaux qui défendent les droits communautaires des peuples autochtones n'ont aucune valeur, mais les traités de libre-échange et les contrats avec les transnationales sont à leur goût.

Il est délirant que même le bureau du médiateur se soit prononcé contre cette sentence anticonstitutionnelle émise par l'organe même qui contrôle la constitutionnalité des normes. Il est nécessaire de répudier et d'agir directement auprès des instances nationales et supranationales pour renverser cette monstruosité raciste.

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* Eland Vera est professeur à l'Université Nationale de l'Altiplano de Puno, membre de l'Instituto de Estudios de las Culturas Andinas (Institut des Etudes des Cultures Andines) - Perú (IDECA Perú) et de Pluralidades, une revue de débat interculturel.

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Source : Chronique de l'auteur publiée dans le journal Viral de Arequipa le 2 mars 2022 : https://autocosmofilia.blogspot.com/2022/03/mounstruoso-racismo-constitucional-en.html

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 09/03/2022

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Consultation préalable, #Racisme, #Peuples originaires

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