Brésil : Le Sénat pourrait voter sur les projets de loi relatifs à la destruction de l'Amazonie la semaine prochaine

Publié le 6 Décembre 2021

Vendredi, 03 décembre 2021

Les projets de loi sur les permis environnementaux et sur le grilagem (occupation illégale) pourraient être mis à l'ordre du jour avant les vacances ; dans une lettre, neuf anciens ministres de l'environnement ont mis en garde M. Pacheco contre les projets anti-environnementaux.

Le rapport sur la "loi sur l'accaparement des terres" (PLs 2633 et 510) pourrait être voté lors d'une session conjointe des commissions de l'environnement et de l'agriculture du Sénat, mercredi (8), à partir de 8 heures. Le projet de loi générale sur les permis environnementaux (PL 2.159), connu sous le nom de "Pl da Boiada", peut être voté de la même manière le jour suivant (9), également à partir de 8 heures.

Les ruralistes et les bolsonaristes font la course pour tenter de faire voter dans les deux commissions et en séance plénière du Sénat les deux propositions, qu'ils considèrent comme prioritaires, avant le 17 décembre, date probable des vacances parlementaires. Le rapporteur du "PL da Grilagem" est le sénateur Carlos Favaro (PSD-MT). Le rapporteur du "PL da Boiada" est la sénatrice Kátia Abreu (PP-TO).

Des données récentes montrent que l'approbation de ces projets pourrait faire exploser une fois pour toutes la déforestation, qui est déjà hors de contrôle dans le pays. En pratique, les promesses faites par le gouvernement Bolsonaro de freiner la déforestation dans les négociations sur le changement climatique ne seraient pas tenues, ce qui accroîtrait l'isolement et la pression internationale sur le Brésil.

Selon une analyse récente de l'Institut Socio-environnemental (ISA) et de l'Université Fédérale de Minas Gerais (UFMG), s'il est construit sans les conditions environnementales établies dans la législation actuelle, un seul projet, le chemin de fer "Ferrogrão" entre Sinop (MT) et Miritituba (PA), peut causer la destruction de 53 mille km² de forêts d'ici 2030, une zone de la taille du Rio Grande do Norte ou neuf fois le territoire du District Fédéral.

L'asphaltage de l'autoroute BR-319, entre Manaus (AM) et Porto Velho (RO), pourrait faire en sorte que la déforestation dans la seule région d'Amazonas atteigne 9,4 mille km² par an en 2050, soit plus de huit fois la moyenne enregistrée entre 2015 et 2020, de 1,1 mille km². La déforestation cumulée dans l'état en 30 ans pourrait atteindre 170 mille km², une extension proche de celle du territoire du Paraná.

Neuf anciens ministres de l'environnement ont envoyé une lettre au président du Sénat, Rodrigo Pacheco (PSD-MG), dans laquelle ils expriment leur inquiétude quant au vote possible la semaine prochaine sur les deux propositions et demandent une audience avec le parlementaire pour en discuter.

"Comme les scientifiques nous en ont avertis depuis un certain temps, les conséquences [de la déforestation] pour la société et l'économie brésilienne seront graves et, dans certains cas, irréversibles, si nous n'arrêtons pas immédiatement ce processus destructeur. Une grande partie de l'Amazonie s'approche du point où elle cessera d'être l'exubérante forêt tropicale humide pour devenir une savane appauvrie avec de graves conséquences pour notre économie, l'irrigation, l'agriculture et la production d'énergie en plus de l'approvisionnement public", indique la note signée par Carlos Minc, Edson Duarte, Gustavo Krause, Izabella Teixeira, José Carlos Carvalho, José Goldemberg, José Sarney Filho, Marina Silva et Rubens Ricupero.

Lire la lettre des 9 ex ministres (non traduit)

traduction caro d'un article paru sur le site de l'ISA le 03/12/2021

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article