Brésil - Un juge ordonne à Bolsonaro de protéger les indigènes d'Amazonie

Publié le 16 Juillet 2020

 La Cour suprême électorale a ordonné au président brésilien de créer des points de contrôle dans le territoire indigène pour empêcher la propagation du coronavirus. Pendant ce temps, les anciens ministres et l'ancien président Fernando Henrique Cardoso exigent que la reprise économique du Brésil suive des principes de préservation de l'environnement.

Par José Díaz

Servindi, 15 juillet 2020 - Malgré le fait que la semaine dernière le président du Brésil, Jair Bolsonaro, ait été testé positif pour le COVID-19, connu sous le nom de coronavirus, son attitude, et surtout celle de son administration, n'a pas changé face à la pandémie. Parmi celles-ci, il y a son manque d'attention envers les populations indigènes, qui sont confrontées à une situation de vulnérabilité durant ces mois.

Face à cette situation, le juge en chef du Tribunal suprême électoral brésilien (TSE), Luis Roberto Barroso, a ordonné au gouvernement fédéral de ce pays d'établir des points de contrôle, avec un soutien militaire, sur le territoire indigène afin d'empêcher l'entrée des étrangers, ainsi que de fournir des soins médicaux aux résidents de ces territoires qui sont touchés par le virus.

L'ordonnance du juge répond à une demande formulée le 29 juin par six partis politiques de l'opposition et des dizaines d'organisations indigènes qui demandaient au gouvernement brésilien de prendre des mesures pour prévenir un éventuel génocide sur le territoire indigène brésilien.

Depuis le début de son administration, la politique et la rhétorique de Jair Bolsonaro ont été clairement hostiles aux peuples indigènes du Brésil. C'est pourquoi, fin 2019, deux organisations civiles l'ont dénoncé devant la Cour pénale internationale des Nations unies pour le crime d'"incitation au génocide", un problème qui n'a pas encore été résolu.

Une économie verte ?

Entre-temps, le Brésil étant le deuxième pays le plus touché par la pandémie de coronavirus, un groupe d'anciens ministres brésiliens, accompagnés de l'ancien président Fernando Henrique Cardoso, ont signé une lettre ouverte adressée à Jair Bolsonaro, demandant que la reprise économique du Brésil se fasse selon des principes de préservation de l'environnement.

"La reprise de l'économie post-Covid-19 offre d'importantes possibilités de promouvoir une économie durable et à faible émission de carbone, à un moment où le monde connaît des changements majeurs et rapides sur les marchés des capitaux et du travail. (...) Nous préconisons que les critères de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère et de résistance aux effets du changement climatique soient intégrés dans la gestion de la politique économique", indique la lettre.

Cela se produit dans un contexte où plusieurs environnementalistes locaux avertissent que 2020 pourrait être l'année où les plus grands hectares de forêt tropicale sont déboisés en Amazonie. Le discours pro-extractiviste de Jair Bolsonaro, qui a encouragé l'invasion et les enchères pour l'exploitation forestière et minière dans la selva brésilienne, en fait la promotion.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 15/07/2020

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