Mexique- Communiqué du CNI et du CIG Yucatan en solidarité avec le peuple maya d'Homún

Publié le 3 Mars 2018

Au collectif Kana'an Ts'onot

Au peuple maya d'Homun

Au Réseau de soutien au Conseil Indigène de Gouvernement du CNI au Yucatán

Au Conseil Indigène de Gouvernement

Au peuple maya de l'État du Yucatan

A tous les yucateco

Il y a plus de 500 ans, nos territoires ont commencé à être envahis, une invasion qui se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Les envahisseurs ont depuis essayé de nier notre existence. Ils voudraient nous faire disparaître parce que notre mode de vie entrave leurs intérêts capitalistes prédateurs, qui sont toujours au bénéfice de quelques-uns et au détriment des peuples.

Nous avons appris par des nouvelles publiées dans divers médias d'Etat qu'Eduardo Batllori Sampedro, chef du Secrétariat au Développement Urbain et à l'Environnement, SEDUMA (qui prend mieux soin des intérêts du développement supposé que de l'environnement), a assuré qu'il n' y a pas de peuples indigènes dans la région où il a autorisé l'installation d'une méga-porcherie dans la municipalité de Homún. Ces affirmations sont fausses et violent nos droits en tant que peuple originaire, puisque le peuple maya est reconnu comme le deuxième peuple en importance du pays et celui qui occupe le plus grand territoire continu en Amérique latine. Le peuple maya d'Homún, en plus d'exister et de vivre, s'organise pour dénoncer les abus commis par le gouvernement de l'État. C'est pourquoi ils essaient de le rendre invisible et de faire taire sa voix.

Depuis l'assemblée du Congrès National Indigène du Yucatán et le Conseil Indigène de Gouvernement du Yucatán, nous sommes solidaires de nos frères et sœurs mayas du peuple d'Homún. Nous saluons et célébrons son organisation et sa lutte pour la défense de son territoire et pour l'exercice de son droit à l'autodétermination manifesté dans l'élaboration de la consultation communautaire organisée par le Comité Maya "Kana'an Ts'onot", dont la Conseillère Yamili Chan Dzul a été témoin dans le cadre des tâches qui lui ont été confiées par le Congrès National Indigène pour écouter et accompagner les luttes de nos frères.

Nous dénonçons la pratique récurrente des autorités de l'Etat du Yucatan de nier notre existence en tant que peuple originaire, stratégie mise en œuvre pour perpétuer la dépossession. Nous rappelons au gouvernement que ce n'est pas lui qui décide de reconnaître ou non notre peuple et que le droit international établit comme critère fondamental pour déterminer l'appartenance d'un peuple d'origine à l'autodéclaration. Ce n'est pas la première fois que cela se produit. La négation de l'existence du peuple maya par les autorités de l'État est fréquente lorsque nous nous organisons pour exercer nos droits en tant que peuples originaires, nous avons pu le constater aussi dans le cas de nos frères mayas de Chablekal qui luttent pour préserver leurs montagnes et leur mode de vie ancestral.

Nous exigeons que la volonté des habitants d'Homún soit respectée lors de la consultation communautaire, qui ont dit "NON" à l'établissement d'une porcherie sur leur territoire qui affectera leur mode de vie et contaminera leurs eaux. Nous exigeons également la révocation de tout fonctionnaire public qui tente de rendre invisible un peuple vivant comme le peuple maya, niant son existence au profit de grandes entreprises.

Pour la reconstitution intégrale des peuples

Yo'olal u ka' a líik'il le kaajilo'ob

Plus jamais un Mexique sans nous

Mix bik’íin jump’éel México wa mina’ano’on

Congrès National Indigène de l'État du Yucatan

Conseillers du peuple maya du Yucatan auprès du Conseil Indigène de Gouvernement.

Jo', 28 février 2018.

traduction carolita du site du CNI : 

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