Le peuple Tupinambá lance un appel pour exiger la fin des violences contre les indigènes

Publié le 2 Juillet 2016

Les caciques et les représentants Tupinambá, réunis à Olivença (Ilhéus, sud de Bahia), ont divulgué le mercredi 29 juin un communiqué pour exiger la fin de la violence et des préjugés contre les peuples indigènes. Cette manifestation s'adresse aux autorités brésiliennes et aux organismes internationaux en raison des violations des droits de l'homme répétées contre les peuples indigènes du Brésil.

Le massacre de Caarapó, commis par des fazendeiros contre le village Tey'i Jusu (Mato Grosso do Sul) et qui s'est soldé par l'assassinat du Guarani Kaiowá Clodiodi Aquileu Rodrigues de Souza, le 14 juin dernier, ainsi que de graves blessures par armes à feu de six autres villageois, dont un enfant, a provoqué la révolte parmi les Tupinambá.

Le peuple Tupinambá lance un appel pour exiger la fin des violences contre les indigènes

Les Tupinambá de Olivença se mobilisent.

À suivre, l'intégralité du communiqué :

STOP À LA VIOLENCE ET AUX PRÉJUGÉS CONTRE LES PEUPLES INDIGÈNES

Nous, peuple Tupinambá de la région du sud de Bahia, tenons à exprimer notre soutien et notre solidarité au peuple Guarani et Kaiowá, ainsi que notre émotion, révolte et indignation avec les récentes et constantes attaques contre nos parents. Nous peuple indigène souffrons quotidiennement d'attaques, de criminalisation et de discrimination. Comme si ne suffisait pas le sang que nos ancêtres ont versé pour cette Terre par le génocide dont souffrent les peuples indigènes au Brésil ! Aujourd'hui, ils continuent à nous attaquer, nous discriminer et nous criminaliser. Ils ne se contentent pas des attaques judiciaires avec la création de la PEC 215, du PLP 227, de l'ordonnance 303 de l'AGU (Advocacia Geral da União, organisme fédéral chargé du conseil et de la défense juridiques du gouvernement - NDT). Ils ont décidé de retourner à l'époque des "coronels" (sorte de seigneur féodal typiquement brésilien - NDT), et le mot d'ordre est maintenant de tuer et d'exterminer les peuples indigènes au Brésil, ce qui est en cours avec nos parents Guarani Kaiowá.

Nous souhaitons attirer l'attention de la population brésilienne et internationale sur ce qui est sur le point de se produire dans le pays. Les ruralistes (grands propriétaires terriens alliés à l'agro-business - nécro-business, et ennemis jurés des indigènes - NDT) diffament et nous accusent d'être, nous peuples indigènes, un frein au développement, mais ils ne se rendent pas compte que nous sommes ici pour aider à maintenir notre plus grand trésor, la Mère-Nature. Ils sont "propriétaires" de presque tout le territoire national alors qu'ils ne représentent que 1% de la population brésilienne. Ce qui reste de terres disponibles doit être partagé entre l'ensemble de la population brésilienne. La population doit ouvrir les yeux car ils veulent en finir avec notre Brésil.

Avec nous, peuple Tupinambá de Olivença, sur les territoires des municipalités de Ilhéus, Una et Buerarema (Bahia), ce n'est pas différent, nous aussi souffrons des attaques physiques ou politiciennes. Dans la région, ce sont environ 30 assassinats d'indigènes, en raison de conflit pour la terre dûs à l'ommisssion du gouvernement en ce qui concerne les démarcations de terre, depuis 16 ans sans aucune réponse du gouvernement fédéral. Récemment, les entreprises minières manifestent beaucoup d’intérêt pour notre territoire, de par le sable et les autres minerais qu'ils n'ont pas encore réussi à nous voler. De grands projets occupent de plus en plus d'espace dans la région. Mais pendant ce temps là, nous continuons à souffrir : sans notre Terre Sacrée pour laquelle le sang de nos ancêtres a coulé, nous ne pouvons pas vivre, car la Terre est notre Mère, et on ne négocie pas une mère.

Comme nos parents Guarani Kaiowá, nous aussi nous souffrons les attaques de milices armées et de nombreux intérêts de politiciens de la région.

Nous profitons de cette occasion pour répudier toutes les déclarations calomnieuses contre nos peuples et exigeons que des mesures soient prises par la justice brésilienne et les organismes internationaux des droits de l'homme à l'égard de ces déclarations qui incitent au préjugés et à la haine, à l'exemple de diverses déclarations du député fédéral Luís Carlos Heinz. (voir - https://www.youtube.com/watch?v=Pjc... - http://www.indiosonline.net/ruralis...)

Ils veulent nous exterminer, mais à chaque fois que meure un Indien, il est comme une graine et de nouveaux guerriers naissent, car tant qu'il y aura un Indien, il se battra pour ce qui lui revient de droit, la Terre !! Il faut résister pour exister.

Olivença, le 20 juin 2016. Caciques et représentants Tupinambá

----- source : http://cimi.org.br/site/pt-br/?syst...

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #indigènes et indiens, #Tupinamba

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