Tissus des Andes , l'aguayo

Publié le 29 Décembre 2015

Tissus des Andes , l'aguayo

Carrés de tissus multicolores des Andes.

C'est bien plus qu'un artisanat, c'est une tradition qui représente une symbolique, un lignage, un art, une pratique ethnique et une forme d'expression.

Dans l'Altiplano, on trouve l'aguayo, un tissu artisanat coloré naturellement le plus souvent en laine de lama ou d'alpaga, parfois de mouton.

Les tissus racontent des symboliques de l'histoire d'une population et chaque territoire a ses propres couleurs et ses propres motifs. Ce sont des sortes de livres pour qui sait les lire.

De nos jours, ce sont les femmes qui portent les étoffes alors qu'autrefois, les hommes en étaient les destinataires.

Tissus des Andes , l'aguayo

image caserita

Méthode

On tond la laine, on la trie par couleur, on la lave pour retirer les impuretés.

Une fois séchée, on file la laine avec une sorte de quenouille. Le fil devient plus fin. Il faut des heures de travail pour arriver à cela.

On teinte la laine avec des pigments naturels à base de plantes, d'insectes, de fruits ou des teintures artificielles.

Ensuite, on monte la laine sur le métier à tisser.

Le travail est alors organisé en fonction du design, des couleurs à associer selon le modèle choisi.

Le tissage

On peut procéder de différentes manières, verticalement, les fils étant étendus verticalement par rapport au sol. Cette méthode se réalise grâce à un métier à tisser de ceinture ( une extrémité étant accrochés à la ceinture de la tisseuse, l'autre à un arbre).

Horizontalement, oblique ou rustique : le tissage est plus facile, les fils doivent s'étendre sur une barre horizontale par rapport au sol.

Il existe 7 régions où les tissus sont encore tissés de façon traditionnelle : région nord de la Paz, autour du lac Titicaca, Cochabamba, En Centro, Potosi et Chuquisaca.

Tissus des Andes , l'aguayo

image

Chaque région a ses spécificités : les tissus jalq'a (tissus de Potolo à Sucre) sont réalistes, ceux de Macha à Potosi sont plus élégants, ceux de Tarabuco sont extravagants.

L'utilisation principale de l'aguayo est le porte-bébé mais il peut servir aussi pour transporter les affaires, pour s'asseoir, poser des objets par terre.

C'est un objet du quotidien très utilisé par les indiens.

En Bolivie, ceux qui sont considérés comme les plus beaux sont les tissus jalq'a. Ils sont caractérisés par une prédominance de figures et une absence de formes géométriques et de symétrie.

Les animaux sauvages ressortent sur une ambiance sombre et sans contrastes, les khurus.

Les textiles de Calcha sont les plus représentatifs. Ce sont de grandes pièces à dominance de noir avec des franges de pallai presque blanches où se détache un vert et un rouge, espacés.

Des losanges, des crochets sont les dessins les plus courants.

Le textile d'Amarate a une prédominance de rouge et de fil blanc, avec l'absence de décoration ainsi que de formes humaines.

Pour réaliser une oeuvre à la main, il faut des mois de travail. Les œuvres valent cher.

Les tissus ont failli disparaître. L'intérêt pour leur technique manquait, ils demandent plus de temps de confection et de savoir faire. Des projets en relation avec l'art et le commerce semblent redynamiser leur pratique.

ICI sur caserita, un magnifique poncho en aguayo

Sources : caserita.com, bolivia excepcion.

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