Les salariés de PSA Aulnay en grève depuis 16 semaines, soutenons-les

Publié le 2 Mai 2013

Les salariés de PSA Aulnay en grève depuis 16 semaines, soutenons-les
La grève continue

Lundi 29 avril, quelque 200 grévistes, réunis à la bourse du travail d’Aulnay-sous-Bois, ont voté la poursuite de la grève. La production reste paralysée. Nous en sommes maintenant à 3 mois et demi de grève. Aucun d’entre nous n’aurait pensé que cela durerait aussi longtemps. Mais nous ne regrettons rien, car notre cause est juste : refuser un plan de licenciements et la fermeture de l’usine d’Aulnay, alors que la direction gave ses actionnaires et ses hauts cadres. Et notre détermination est intacte

3e paye de grève

Cette semaine, la caisse de grève verse 1000 euros à chaque gréviste. Après février et mars, c’est la 3e paye de grève. Une paye rendue possible par les 200 000 euros collectés pour la 3e fois dans les gares, lors de manifestations, etc., et par les milliers de soutiens reçus de tout le pays. Alors, à vous tous qui nous soutenez, merci !

Salariés licenciés, actionnaires choyés, gouvernement complice

Lors de l’assemblée générale des actionnaires de PSA, réunie mercredi 24 avril, la direction a fait voter deux cadeaux scandaleux. PSA va distribuer 30 millions d’euros d’actions à ses hauts cadres. Et l’entreprise va racheter 320 millions d’euros d’actions et les détruire. Il s’agit ainsi de faire monter le cours des actions restantes et de gaver les détenteurs, à commencer par la famille Peugeot. La Bourse ne s’y est pas trompée : le cours de l’action a gagné 10% dans la journée.

Il y a trois mois, PSA déclarait 5 milliards de pertes, calculés par un artifice comptable. Quel sinistre cinéma ! D’abord, PSA pleure misère pour se débarrasser de ses salariés ; ensuite, elle gave ses actionnaires.

Quant au gouvernement, rappelons que la principale critique qu’Arnaud Montebourg avait faite à la famille Peugeot en juillet 2012 était d’avoir détruit 3 milliards d’euros d’action au cours des 14 dernières années. Mais le ministre du « redressement productif » – qui juge la fermeture d’Aulnay « inévitable » et ne manque jamais une occasion de critiquer les grévistes – n’a rien trouvé à redire à cette nouvelle dilapidation. On n’en attendait pas moins d’un tel serviteur du patronat.

Comité central d’entreprise : un vote qui ne change rien

Lors du CCE, lundi 29 avril, cinq syndicats du groupe (CGC, SIA, CFDT, CFTC et FO) ont validé sans surprise le plan de licenciements proposé par la direction. Seule la CGT a voté contre. Les « syndicalistes » qui ont voté le plan de suppressions d’emplois ne représentent pas les salariés d’Aulnay. Dans l’usine d’Aulnay-sous-Bois, la grande majorité des salariés sont opposés à ce plan. Et ce n’est pas le vote du CCE qui va impressionner les grévistes.

Après le rejet par le tribunal de grande instance de Paris de l’assignation en justice contre le plan de suppressions d’emplois, l’assemblée générale des grévistes a demandé à la CGT de faire appel.

De nouvelles discussions

La direction a enfin accepté de discuter. Une délégation de salariés grévistes élue en assemblée générale l’a rencontrée à plusieurs reprises, pour faire valoir nos revendications : la levée de toutes les sanctions et de toutes les poursuites judiciaires ; la réintégration de nos quatre camarades licenciés ; et la garantie qu'aucun gréviste ne sera pénalisé dans le cadre du plan social (mutations, demandes de formation, reclassements externes). Pour l’instant, le compte n’y est pas !

Dans la rue le 1er mai

Les grévistes de PSA Aulnay-sous-Bois seront nombreux dans la manifestation parisienne de ce mercredi 1er mai, pour la journée internationale de lutte des travailleurs.

Les salariés de PSA Aulnay en grève depuis 16 semaines, soutenons-les
La bataille pour l’emploi c’est d’abord empêcher les usines de fermer

Nous sommes des salariés de l’usine PSA Peugeot-citroën d’Aulnay sous bois.

Depuis le 16 janvier nous sommes en grève et la production de notre usine est totalement paralysée.

Nous refusons le plan de la direction du groupe multimilliardaire PSA Peugeot Citroën qui a décidé de rayer notre usine de la carte et de supprimer plus de 11.000 emplois dans tout le pays.

Cette décision de fermer l’usine n’a aucune justification que le profit pour les actionnaires.

Pour nous, salariés, elle est totalement inacceptable. Nous refusons d’être jetés à la rue, promis au chômage, au RSA et à la misère demain, parce que la famille Peugeot souhaite augmenter se fortune.

L’ensemble du gouvernement qui prétend pourtant mener « la bataille pour l’emploi » a décidé de laisser PSA rayer de la carte l’usine d’Aulnay. Montebourg a même déclaré publiquement que la fermeture de notre usine était « inéluctable ». Il n’a pas levé le petit doigt pour soutenir les salariés de PSA en lutte depuis des mois.

Bien au contraire, le soutien du gouvernement tout entier va à la famille Peugeot et non aux salariés menacés de licenciement. Notre simple demande d’un médiateur nous est refusée par le ministère du travail ; le ministère de l’intérieur envoie ses CRS à chaque fois que les salariés manifestent ; et le ministère de la justice fait convoquer des travailleurs devant la police, pour faits de grève.

Ce que nous voulons

Nous refusons d’être jetés à la rue pour satisfaire les appétits de la famille Peugeot.

Nous exigeons :

  • Que les anciens puissent bénéficier d’une préretraite à 55 ans
  • Que tous les autres salariés aient un CDI garanti si l’usine d’Aulnay doit fermer

Le gouvernement a parfaitement les moyens d’imposer ces conditions à PSA. En ne le faisant pas, il démontre qu’il préfère défendre les licencieurs que les salariés.

La solidarité n’est un vain mot, elle permet entre autre de payer les salaires des grévistes.

Les petits ruisseaux alimentant les grandes rivières de la justice et de la solidarité, un petit peu de chacun de nous peut se multiplier pour renforcer les salariés et leur permettre en défendant leur outil de travail, de défendre le monde du travail en France.

Envoyez vos soutiens au nom de l’association :

Soutien aux salariés de l’automobile du 93
19 -21 rue Jacques Duclos
93.600 Aulnay sous bois
Soutien financier par internet : www.soutien-salaries-automobile-93.org

Source: tract du comité de grève du 22/04/213

Rédigé par caroleone

Publié dans #Travailleurs en lutte

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