Chili - Coordination 8 de marzo :"Les travailleuses descendent dans la rue contre la précarité de la vie".

Publié le 19 Février 2018

16/02/2018. - Par Coordination 8 de marzo. -

Dans le cadre de la commémoration d'un nouveau 8 mars, le jour où l'on honore la mémoire des plus de 100 femmes qui ont perdu la vie en réclamant l'amélioration de leurs droits syndicaux, nous les féministes, aujourd'hui, nous nous sommes de nouveau organisées pour descendre dans la rue et aussi pour commémorer la lutte de toutes les travailleuses qui font face à ce système qui nous opprime constamment et nous relègue à des niveaux secondaires de la vie. Nous nous réunissons et nous nous organisons à nouveau à partir de la rébellion, parce que nous ne sommes pas prêtes à tolérer cette vie où la violence est la norme.

Cette violence structurelle se manifeste de manière brutale par des assassinats cruels, la violence et la discrimination au travail, des conditions de travail précaires et la violence de genre a été un élément fondamental de notre histoire, et son exacerbation est fortement liée à la précarité croissante de la vie, en particulier au travail, où les bas salaires, la sous-traitance et l'absence de droits sociaux, sexuels et reproductifs augmentent la charge qui pèse sur les femmes, parce que c'est nous qui devons généralement assumer, en règle générale, le travail domestique et les soins dans la famille, sans reconnaissance, gratuitement et dans de nombreux cas en étant obligés d'"inventer des façons de générer des revenus" par un second salaire, parce que ce n'est pas suffisant, ou tout simplement parce que c'est le seul revenu familial.

Ce travail devient encore plus difficile quand, malgré le fait que nous travaillons la plupart du temps à la maison et dans des emplois formels et informels, il ne suffit pas d'arriver à la fin du mois, il n'y a pas d'argent pour payer la santé et l'éducation, et les pensions, après une vie de travail, sont une misère; bref, quand nos conditions de vie deviennent de plus en plus indignes. Cette circulation sans repos, où le temps libre est un privilège, est un obstacle à l'organisation de notre travail, dans nos communes, dans nos régions et au niveau national.

Ce scénario devient plus agressif avec le récent triomphe du président élu Sebastián Piñera et de son administration néo-conservatrice et commerciale. Son "Engagement des femmes" et l'élection d'Isabel Plá à la tête du Ministère de la femme et de l'égalité de genre permettent une politique anti-droits et une reconnaissance zéro des exigences historiques du mouvement féministe. Cette politique ne fait qu'approfondir et consolider l'héritage de la transition, en maintenant l'idéal des femmes en tant que bonnes mères et victimes qui doivent être responsabilisées, en tant que "super femmes", pour nous empêcher de remettre en question la violence de genre, l'exploitation et l'inégalité.  Une politique ennemie non seulement contre tout le peuple ouvrier, mais aussi et surtout contre les femmes.

Ce contexte nous donne la force et la capacité d'articuler et de nous mobiliser en tant que lutte féministe et de classe insérée dans différents espaces sociaux de résistance: No+AFP, mouvement pour une santé digne, syndicats, organisations de travailleuses domestiques, organisations indigènes, lutte de la Machi Linconao, groupes de travailleuses du sexe, d'étudiantes, de paysannes, de migrantes, de villageoises, de femmes organisées dans la lutte pour le logement, des saisonnières, des rurales, des travailleuses de bas salaires à celles qui n'ont pas leur place dans l'espace public parce qu'elles sont reléguées au travail de soins, les lesbiennes, les bisexuelles, les travesties, de toutes celles qui luttent parce que leur genre et leur identité sexuelle les marginalisent de la société. Nous ne vivons pas toutes cette réalité de la même façon, mais nous nous exprimons toutes à partir d'un féminisme pour la majorité.

Ce 8 mars nous serons réunies, et de façon articulée, nous appelons à une journée de protestation et de mobilisation sociale pour arrêter et interrompre la vie quotidienne qui est soutenue, en grande partie, sur nos épaules. Nous appelons à s'approprier tous les moyens dont nous disposons pour l'organisation: celles qui peuvent s'arrêter dans leur travail (rémunérés et non rémunérés), qui le font, celles qui peuvent s'arrêter partiellement, arrêtant aussi certaines de ces tâches. Participez à la marche et manifestez.

 Notre appel n'est pas seulement une invitation à s'arrêter pour un jour, mais au contraire, c'est un appel à prendre une position active vers la transformation de cette réalité. Plus que jamais, nous appelons à des transformations sociales qui ne reproduisent pas la violence de l'inégalité, de l'injustice et de l'exploitation.

Ce 8 mars, des travailleuses descendent dans la rue contre la précarité de la vie!

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