«Je veux poursuivre le combat politique de Gremetz» (Fiodor RILOV)
Publié le 22 Janvier 2012
Je vous soumets deux articles trouvés sur le blog de l'hermine rouge en rapport avec les législatives et la particularité que représente le département de la Somme comme bastion rouge politique et ouvrier.
La succession de Maxime Gremetz va provoquer une lutte de succession passionnante à suivre, je vous fais donc part des prémices.
Avec mon petit grain de sel à propos de cet article concernant un avocat, en effet, j'ai été interpellée de lire que Maxime proposait cet avocat à sa succession. Renseignements pris, je constate en laissant libre court à mon intuition que cet avocat, Fiodor Rilov est de la même trempe que celui qui a défendu l'affaire de la crèche Baby loup de Chanteloup les vignes.
Cette génération d'avocats militants ne représente t-elle pas une autre façon d'envisager la politique et la défense des salariés ?
A réfléchir......j'attends vos réactions.
Amicalement
Caroleone
Fiodor Rilov, avocat des salariés de Goodyear d'Amiens et des Conti de Compiègne, veut succéder à Maxime Gremetz comme député communiste de la Somme.
Comment vous êtes-vous spécialisé dans la lutte aux côtés des salariés?
C'est par conviction, un engagement politique communiste que je ne cache pas. Ma pratique professionnelle, mes capacités techniques et mon savoir-faire d'avocat, je veux les mettre à la disposition de ceux qui luttent pour sauver leur emploi, et aussi modifier les orientations de gestion dans les grandes multinationales, où on sacrifie des milliers de vies sur l'autel des profits.
En quoi vos dossiers se ressemblent-ils?
Toutes ces affaires se ressemblent parce qu'en définitive les salariés sont toujours victimes de la même logique. Quand ils obtiennent gain de cause, ce n'est pas seulement parce qu'ils luttent avec détermination, mais parce qu'ils sont licenciés par des structures qui font du bénéfice, le but étant de permettre aux actionnaires de faire davantage de profits.
Il y en a une autre, moins évidente: dans toutes ces affaires, le décideur n'était pas connu des salariés. Ce n'est qu'avec la lutte qu'on a progressivement découvert qu'il était situé parfois à des milliers de kilomètres, souvent à la tête d'une société-mère du groupe, laquelle est parfois éloignée de plusieurs dizaines de sous-sociétés de celle où il va licencier.
L'objectif de ces groupes est de se réfugier derrière cette opacité juridique, ces sociétés en cascade, pour que la sous-sous filiale soit la seule mise en cause.
Le droit français nous protège plutôt bien, pourquoi ces luttes sont-elles si âpres?
Depuis un siècle, on a obtenu des avancées significatives. Mais dans la période récente, il y a eu aussi un mouvement inverse de démantèlement.
La poussée libérale qui conduit aux dérives que l'on connaît, on l'a ressentie dans le démantèlement de garanties que le droit du travail offrait aux salariés du pays.
Mais il y a cependant dans le droit du travail français, un potentiel singulier, celui de pouvoir mettre en cause des sociétés étrangères à l'intérieur desquelles se trouvent les décideurs des licenciements.
Ces licenciements ne sont-ils pas dus à la crise financière?
J'essaie justement de démontrer que la crise est un prétexte pour justifier les licenciements et augmenter les bénéfices. Des restructurations étaient prévues depuis bien longtemps et la crise leur a permis de les mettre en place. Il suffit de regarder leur comptabilité pour voir que les multinationales n'ont jamais autant prospéré.
Votre but est-il de faire évoluer les jurisprudences ?
Les actions judiciaires ne sont pas une manière de transformer la société. Pour changer de politique, 1000 actions judiciaires gagnées n'y suffiront pas.
Pour changer la manière avec laquelle les multinationales gèrent leurs entreprises, il faut que les forces politiques transforment la réalité économique, juridique et sociale.
Comptez-vous vous y atteler?
Je suis engagé dans une démarche pour poursuivre le combat de Maxime Gremetz en tant que député, d'un peuple très particulier, celui de la 1ère circonscription de la Somme, un peuple de lutte, de résistance, qui se singularise par sa détermination à ne pas se laisser faire.
Vous êtes donc candidat aux prochaines législatives?
Oui. J'ai envie de poursuivre ce combat. Mes objectifs sont les mêmes que ceux de Maxime Gremetz. Plusieurs forces politiques me soutiendront, ainsi que des gens qui ont joué des rôles majeurs dans les combats judiciaires que je mène.
Vous habitez à Paris. Qu'est-ce qui vous rattache à la Picardie ?
Cela fait presque 10 ans que j'arpente la région, que j'y mène des combats avec les travailleurs.
Marine Le Pen veut faire d'Hénin-Beaumont (Nord), son bastion. Vous y avez mené, et gagné des luttes...
Je ne crois pas du tout que les salariés votent en faveur de Le Pen. J'ai eu des débats avec eux sur ce que propose le FN, du fait qu'il cherche à instrumentaliser un certain nombre de luttes sociales. Leur réaction est surprenante de maturité politique.
Propos recueillis par GAUTIER LECARDONNEL