Declaration devant l’augmentation de la violence exercée contre les communautés zapatistes

Réseau contre la répression

 
6 juillet 2011

La grande campagne publicitaire montrant le Chiapas comme un zone sereine
pour le libre pillage des pirates, qu'on appelle élégamment des
"investisseurs" ; comme une zone touristique sans problèmes, où l'indigène
n'est qu'un objet décoratif, comme les deux grandes chaînes télévisées le
diffusent… Tout cela fait partie d'une stratégie contre-insurrectionnelle.
On occulte, par exemple, les spoliations et les agressions exercées sur
des communautés indigènes, généralement membres de l'Autre Campagne, comme
Mitzitón et Bachajón ; on tente de rendre invisible l'existence de l'EZLN
et des communautés zapatistes alors qu'elles se trouvent harcelées par des
éléments clairement paramilitaires.

En parallèle, l'attitude hypocrite du gouverneur Juan Sabines est claire.
Tout en parlant de respect envers les communautés indigènes et de la
grande admiration qu'il porte à l'EZLN et aux bases d'appui zapatistes, il
permet et favorise l'existence de groupes paramilitaires comme l'Armée de
Dieu, l'Organisation des caféiculteurs d'Ocosingo (ORCAO) et autres
organisations armées priistes et perrédistes, qui agressent constamment
nos compagnons adhérents de l'Autre Campagne et des communautés
zapatistes. Les manuels de contre-insurrection décrivent très bien la
coordination entre les autorités locales, fédérales et états-uniennes, et
décrivent avec précision les actes criminels à réaliser, qui coïncident
précisément avec ceux réalisés à l'encontre de nos compagnons.

Les agressions continues contre les communautés indigènes adhérentes à
l'Autre Campagne et contre les bases d'appui zapatistes ont mis en alerte
le Réseau contre la répression et pour la solidarité. Les deux derniers
communiqués des Conseils de bon gouvernement des Caracoles de Morelia et
d'Oventik nous préoccupent car la violence augmente. Le 23 juin 2011 le
Caracol de Morelia a dénoncé la séquestration et la torture de deux
compagnons bases d'appui zapatistes de la communauté Primero de Enero,
appartenant à la Commune Autonome Lucio Cabañas. Ces crimes ont été
perpétrés dans l'impunité par l'ORCAO avec l'objectif de s'emparer des
territoires récupérés en 1994.

Dans un communiqué du 1er juillet 2011, le Conseil de bon gouvernement
d'Oventik dénonce de nouvelles agressions contre les bases d'appui
zapatistes de la communauté de San Marcos Avilés. Depuis 2010, lorsqu'ils
décidèrent de mettre en place l'éducation autonome, ils ont eu à résister
à des agressions chaque fois plus nombreuses de la part des membres de
différents partis, ce qui les a obligés même à se déplacer. Toutefois,
avec une beaucoup de courage et de force de caractère, ils sont revenus
dans leur communauté. Les agressions ont augmenté progressivement ; des
rapports font état du fait que les agresseurs se sont armés ; il y a des
persécutions et des tentatives de viol des femmes zapatistes ; on fait
état de coups de feu tirés en l'air durant la nuit et de menaces de mort.
On sait que les dirigeants de différents partis politiques ont signé une
sollicitation adressée au chef militaire d'Ocosingo, Fernando Martínez,
demandant que les militaires en finissent avec nos compagnons, vu qu'eux
n'ont pas réussi. Jusqu'à maintenant 31 hectares et 8 500 plants de café
ont été spoliés, et on menace les compagnons de s'emparer de leur récolte
de maïs. Les dangers encourus par les bases d'appui zapatistes de San
Marcos Avilés vont en augmentant. Mais au Chiapas règnent la paix et la
tranquillité nous disent le gouverneur de l'Etat, les médias et le silence
de Calderón.

Nous appelons à rester attentifs à ces situations ainsi qu'à organiser
et à coordonner des actions de solidarité avec les communautés zapatistes
et l'EZLN.

HALTE AUX AGRESSIONS CONTRE LES COMMUNAUTES ZAPATISTES ET DE L'AUTRE
CAMPAGNE !
HALTE AUX PROVOCATIONS CONTRE L'EZLN !
HALTE AUX AGRESSIONS PARAMILITAIRES !

Contre la spoliation et la répression… la solidarité

Réseau contre la répression et pour la solidarité (Mexique)