Pérou : Attaque minière illégale massive contre la nation Wampis

Publié le 20 Février 2024

Publié : 17/02/2024

Le cancer de l’exploitation minière illégale encouragée par un responsable du Sernanp – une organisation dépendant du ministère de l’Environnement – ​​a commencé à croître. Plus de 25 dragues multiplient les conflits et le chaos frontalier.

Servindi, 17 février 2024.- Le Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis (GTANW) exige que les autorités du gouvernement central contrôlent l'invasion des dragues dans le territoire Wampis, dans la zone frontalière, où règne le chaos social.

Ce sont plus de 25 dragues qui commencent à être installées après qu'un responsable du Service national des espaces naturels protégés (Sernanp) ait lancé cette action dans le bassin du rio Santiago (Kanús).

Photo : Vicente Sumpa / GTANW

Comme s'il n'y avait pas de force publique de l'État, les membres de la communauté Wampis ont arrêté 7 dragues le 16 février dans la communauté Villa Gonzalo, dans le bassin du rio Santiago (Kanus). Actuellement leurs patrons sont dans le donjon communal.

Dans la zone d'Onanga, 5 dragues minières avec du personnel armé ont débarqué et on a craint un affrontement social dans les prochaines heures.

De plus, la nuit, « de nombreuses autres dragues en direction du cours supérieur du rio  Santiago » ont dépassé les contrôles de la Nation Wampis.

Photo : Diego Benavente / GTANW

 

Où est la force publique ?

 

Le Gouvernement Wampis exige immédiatement que la police remplisse son devoir et prenne les 7 patrons emprisonnés, retire les 5 dragues d'Onanga parce qu'elles sont illégales et procède à la fouille et à l'arrestation des autres dragues du Haut Santiago.

Il est important de noter que le gouvernement central et les autorités chargées de l’application des lois n’agissent pas avec la diligence requise. Il y a des personnages liés qui ne font pas l’objet d’une enquête ou qui ne sont pas touchés du tout.

Tel est le cas de Gustavo Becerra, un commerçant de La Poza, qui se consacre au transport de personnes d'origine douteuse depuis la Colombie, le Venezuela, l'Équateur et le Pérou et qui a créé un « chaos social à la frontière avec l'Équateur ».

La Nation Wampis exige que Gustavo Becerra et les autres opérateurs impliqués « dans le transport, le financement, l'organisation et l'instigation de cette opération minière criminelle à grande échelle fassent l'objet d'une enquête.

Il convient également d'enquêter sur la présence croissante de criminels venus de Colombie, du Venezuela, d'Équateur et du Pérou, qui créent le chaos social à la frontière avec l'Équateur.

 

 

Téléchargez la déclaration sur :  https://acortar.link/66trw1

 

S'il y a des victimes... Qui sera responsable ?

 

La Nation Wampis affirme que s'il y a des victimes à cause de cette invasion illégale, les responsables seront les patrons miniers et les autorités publiques de l'État péruvien qui ne remplissent pas leurs fonctions. 

L’exploitation minière remet en cause l’État de droit et la capacité de l’État péruvien à contrôler la situation, d’autant plus s’il maintient dans ses rangs des fonctionnaires qui, au lieu de protéger l’environnement, favorisent l’exploitation minière illégale.

C'est le cas de Víctor Juep Bakuants, qui, depuis sa position au Sernanp, a collaboré à la promotion de l'exploitation minière illégale.

 

Territoire sans exploitation minière

 

Le gouvernement Wampis a décidé lors des sommets et des assemblées de la nation Wampis que son option de bien-être était le Tarimat Pujut (vie pleine) et, par conséquent, il se déclare « territoire sans exploitation minière ».

La décision wampis est adoptée en vertu de la Convention relative aux peuples autochtones numéro 169 de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Pour cette raison, ils exigent que la Présidence du Conseil des Ministres (PCM), le Ministère de l’Énergie et des Mines (MEM), le Ministère de l’Intérieur (MININTER), le Gouvernement Régional d’Amazonas (GOREA), remplissent leurs fonctions » sous sanction [pour non-respect] de leurs responsabilités fonctionnelles.

Ces autorités ont été prévenues à plusieurs reprises, mais il n'y a aucune action concrète pour défendre l'Amazonie et la population Wampis, menacée par l'exploitation minière toxique et la violence des mafias illégales.

 

L’enfer de Madre de Dios ne suffit-il pas à l’État ?

 

Comme le dit la déclaration des wampis  : « L'enfer de Madre de Dios ne suffit-il pas à l'État ? Un État est-il à ce point incapable, faible, impuissant, indolent, indifférent ou peut-être complice de ce désastre ?

Enfin, ils invoquent la déclaration de solidarité des gouvernements territoriaux autonomes, les organisations autochtones sœurs, aux niveaux national (AIDESEP) et international (COICA).

De même, la solidarité des organisations de jeunesse, de femmes et environnementales ; de l'Évêque d'Amazonas et de la Conférence Épiscopale.

Ils appellent les médias solidaires à les contacter, à rendre compte de ce très grave conflit social et à être présents sur leur territoire.

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Avec les informations de GTANW  https://nacionwampis.com/pronunciamiento-nacion-wampis-afronta-invasion-y-ataque-masivo-de-mineria-ilegal/

traduction caro d'un article de Servindi.org du 17/02/2024

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