Cosmovision Huni Kuin : Les oiseaux et l'origine du feu

Publié le 13 Janvier 2024

ara bleu Par Michael Gäbler, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10226737

Dans toutes les langues pano, on trouve le mythe de Yowashikonawa, l'Inca mesquin. Cet être possède le feu et les hommes vivent sans pouvoir cuire leurs aliments et sans disposer d'un feu pour se réchauffer pendant la saison des pluies. Dans la version recueillie par d'Ans (1975) chez les Kashinawa ou Huini kuin, le perroquet Cherre propose de voler le feu.

"Il n'y avait pas non plus de manioc. Ce fragment introduit également le concept d'aliénation où les puissants nous donnent des choses dont nous n'avons pas besoin, mais ce Yawashikonawa accédait aux demandes de ses visiteurs d'une manière très particulière. S'ils demandaient des grains de maïs, il les livrait, mais grillés ! Comment pouvaient-ils germer ? S'ils venaient chercher des racines de manioc, il les leur donnait, mais avant cela, il coupait les bourgeons ; une fois plantés, il ne poussait jamais de feuilles. Il procédait toujours ainsi : après avoir beaucoup supplié, il livrait ce qui ne pousserait jamais. Il ne supportait pas de voir un autre champ ensemencé, c'était un vrai méchant !"

Dans le système de valeurs des peuples indigènes, ne pas savoir partager est le pire des défauts que l'être humain puisse avoir, c'est pourquoi le comportement de Yawashikonawa est répréhensible et ce mythe exemplaire.

D'abord, Shabon, le lézard, va demander à la femme du méchant homme des grains de maïs et elle refuse. Mais dans un moment d'inattention où la femme va se soulager, Shabon se met un grain dans la bouche. La femme compte les grains et quand elle voit qu'il en manque un, elle ouvre la bouche de Shabon, "quand elle l'a ouverte avec colère, elle lui a déchiré les joues".

"Depuis, le lézard a une bouche énorme, fendue jusqu'aux oreilles".

Ensuite, Yawashikonawa, en l'interrogeant, lui demande de montrer ses mains et, en colère, écrase les doigts de ses deux mains jusqu'à ce qu'elle ait la forme actuelle des mains du lézard, et c'est au tour de Chërë le perroquet, qui à l'époque avait un gros bec comme un toucan. Il se rendit à l'endroit où se trouvait Yawashikonawa avec sa femme et se mit à pleurer ainsi :

"Cherr cherr, cherr, cherr" en agaçant les méchants époux. Fatigué de ses pleurs, Yawashikonawa lui lance un tison pour le chasser. Le héros le ramasse avec son bec et s'envole, mais alors que tison brûle, il appelle à l'aide ses compagnons et une pluie se déchaîne. Les autres oiseaux le couvrent de leurs ailes pour que Chërë le perroquet puisse accomplir son exploit. Ici, différentes versions sont produites pour expliquer la couleur du plumage des oiseaux

Les autres oiseaux ont construit une véritable pyramide de corps à plumes au-dessus du feu volé et l'ont ainsi protégé de la pluie. Près du tison se trouvait Shawan, l'ara rouge, qui doit sa couleur à son contact avec le feu vivant. Juste au-dessus de lui se tenait Kain, l'ara chloroptère, un peu moins rouge que lui. Puis les autres oiseaux se succèdent, en terminant par Oka, le locrero ; son corps est entièrement noir car seule la fumée a atteint son plumage.

Terminant son exploit, Chërë le perroquet laisse le tison dans le creux d'un capirona et court à la rivière pour refroidir son bec. Ce faisant, son bec se recourbe, une partie tombe et son bec devient court et recourbé. À partir de ce moment, il y a le feu et les éléments de l'agriculture d'autoconsommation. La mesquinerie est l'anti-valeur de la société amazonienne et la solidarité est la clé du développement d'une société inclusive.

traduction carolita

https://docplayer.es/212630245-De-todas-las-sangres-las-aves-en-la-mitologia-amazonica.html

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Peuples originaires, #Cosmovision, #Les oiseaux, #Huni Kuin

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