Argentine : Répression brutale et abus de pouvoir à Jujuy

Publié le 20 Juin 2023

Publié : 19/06/2023

Source image : Agence Telam.

Servindi, 19 juin 2023.- Depuis le vendredi 16 juin, la province de Jujuy est devenue le théâtre de conflits extrêmes en raison de la réduction des droits appliquée par la réforme constitutionnelle provinciale encouragée par le gouvernement de Gerardo Morales.

Le nouveau texte n'a même pas eu 15 jours de traitement par les conventionnels et a été approuvé dos au peuple, ce qui a déclenché une vague de protestations et une répression brutale au cours de laquelle la police a tiré des balles en caoutchouc au visage des manifestants.

Résumé du processus

  • En septembre 2022, Gerardo Morales a présenté sa proposition de réforme de la constitution de Jujuy.
  • Le 7 mai 2023, les électeurs conventionnels ont été élus.
  • Le 22 mai, la réforme a commencé, qui devait compter 2 mois (jusqu'à fin juillet) pour sa discussion et son approbation.
  • Pendant tout ce temps, les protestations de la population ont augmenté, exigeant la participation au processus. Parmi ces protestations, les revendications des enseignants (auxquelles d'autres syndicats se sont joints par la suite) et celle des peuples indigènes qui réclamaient le respect des droits de consultation et de participation déjà consacrés se sont démarquées.
  • Le 9 juin, Morales a sanctionné un décret qui limite sévèrement et criminalise la protestation sociale. Pressé par la mobilisation populaire, le 13 juin, il l'a abrogé.
  • Dans la nuit du jeudi 15, à plus d'un mois de la date prévue et alors qu'une immense marche aux flambeaux se déroule à San Salvador, la réforme de la constitution est approuvée.
  • Le vendredi 16, malgré la criminalisation de la protestation prévue par la nouvelle constitution, les habitants de Jujuy ont organisé une grande grève provinciale et une marche massive à laquelle ont participé des enseignants, des syndicats étatiques et municipaux, du personnel de santé, des organisations sociales et des communautés indigènes. Ils venaient de leurs communautés, dans ce qu'ils appelaient le Troisième Malón de la Paz.
  • D'autres communautés ont bloqué des routes à l'intérieur de la province et depuis, depuis deux jours, elles sont brutalement réprimées.

Des organisations officielles de défense des droits de l'homme, des syndicats, des organisations sociales, paysannes et politiques ont condamné la répression des manifestations contre la réforme de la constitution régionale à Purmamarca, au nord de Jujuy.

Gerardo Morales est l'un des candidats à la présidence de l'Argentine pour l'opposition de droite Unión Cívico Radical, avant les élections générales d'octobre 2023.

Dimanche, alors que les détenus de la répression commençaient à recouvrer leur liberté, la gravité de ce qui s'était passé dans les opérations de Purmamarca s'est fait connaître.

Dans cette ville -située à 65 kilomètres de San Salvador de Jujuy- quatre répressions ont été enregistrées samedi par la police de Jujuy contre des membres des communautés indigènes.

Au cours de l'action policière, plus de 40 personnes ont été arrêtées et au moins une douzaine ont été blessées, a rapporté Telesur.

Dimanche après-midi, 21 personnes (13 hommes et huit femmes) restaient en garde à vue et plusieurs d'entre elles ont rencontré leurs avocats qui ont vérifié leur situation et appris les causes d'imputation du crime établi dans le Code pénal.

traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 19/06/2023

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Argentine, #Peuples originaires, #Mobilisation, #Jujuy, #Répression

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