Etats-Unis : Le peuple Suquamish

Publié le 26 Avril 2023

Par Edward Sheriff Curtis —https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Suquamish?uselang=fr#/media/File:Edward_S._Curtis_Collection_People_029.jpg

 

Peuple autochtone de l’état de Washington qui fait partie des peuples Salish de la côte, parlant un dialecte lushootseed de la famille des langues salish.

Ils vivaient traditionnellement sur la rive ouest du Puget Sound, d’Apple Tree Cove au nord, à Gig Harbour au sud en passant par Brainbridge island et Blake island.

L’été ils étaient très dispersés mais en hiver ils vivaient dans un village centré autour de la Old Man House, la plus longue maison longue de Puget Sound. Comme les autres peuples de la côte nord-ouest, ils comptaient sur la pêche dans les rivières locales pour se nourrir et construisaient des maisons longues en bois pour s’abriter les hivers pluvieux à l’ouest des montagnes des Cascades.

Nom dans la langue suquamish : xʷsəq̓ʷəb

Population : 6500 personnes (la plupart sont inscrits dans la tribu suquamish reconnue par le gouvernement fédéral)

La tribu est gouvernée par un conseil de 7 membres élus par les membres de la tribu. Les ministères sont administration, exécution des pensions alimentaires pour les enfants, développement communautaire, tribunaux, centre d’apprentissage précoce, éducation, pêche, services sociaux, ressources juridiques, ressources naturelles et police.

Economie

Port Madison Enterprises est une branche de développement économique de la tribu et le 2e employeur du secteur privé dans le compté de Kitsap avec 752 employés.

La réserve de Port Madison

 

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Kitsap county, état de Washington

La zone de réserve fait 30 km2 dont 5,9 km2 appartiennent aux Suquamish, 10,5 km2 appartiennent à des citoyens individuels de la tribu Suquamish et 14,4 km2 appartiennent à des non autochtones.

Langue

Lushootseed, un continuum dialectal de plusieurs tribus salish de l’état de Washington moderne. L’échec des politiques d’assimilation fédérales de la fin du 19e et début du 20e siècles a entraîné la quasi-disparition de la langue. Cependant un groupe dévoué de Suquamish a travaillé avec diligence pour la faire revivre. Aujourd’hui, les Suquamish ont un programme de langue traditionnelle qui enseigne le lushootseed aux écoliers et aux membres de la communauté.

Site internet   

 

Drapeau Suquamish Par Xasartha — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31104861

Femme Suquamish photographiée par Edward Sheriff Curtis (1913). https://fr.wikipedia.org/wiki/Suquamish#/media/Fichier:Edward_S._Curtis_Collection_People_099.jpg

 

Histoire

 

En 1792 a lieu le premier contact entre les Suquamish et l’expédition de George Vancouver qui explore le Puget Sound.

Ils auront des contacts plus réguliers avec des non autochtones quand seront établis des postes de traite dans le Puget Sound et le détroit de Georgia au début du 19e siècle.

Quand le territoire de Washington est établi en 1853, le gouvernement des EU commence à signer des traités avec les tribus de la région pour acquérir leurs terres. Les Suquamisk cèdent la plupart de leurs terres au EU avec le traité de Point Elliott du 22 janvier 1855. Ils sont autorisés à en garder une partie, la réserve indienne de Port Madison près du village d’hiver d’Agate Pass.

Bien que les peuples salish du Puget Sound n’étaient en général pas organisés au-delà des villages individuels, les Suquamish ont tenu une place centrale dans le Puget Sound et deux de leurs membres sont devenus des leaders reconnus dans la région, l’un était Kitsap qui dirigea une coalition de tribus du Puget Sound contre les Cowichan et l’île de Vancouver vers 1825 et l’autre était Sealth (Seattle) fils de Schweabe, qui était un bon orateur et pacifiste pendant les périodes turbulentes du milieu du 19e siècle.

Aujourd’hui le peuple Suquamish continue de vivre où vivaient ses ancêtres en pratiquant son mode de vie traditionnel dans la réserve indienne de Port Madison.

Le gouvernement tribal soutient des programmes et des services visant à transmettre la culture du peuple Suquamish à la prochaine génération et au-delà. Il finance des programmes linguistiques complets, des activités éducatives et culturelles pour les familles tribales et des programmes éducatifs pour le public via le musée Suquamish.

 

Par awmcphee — Travail personnel, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=80731305

 

Mode de vie

 

saumon sockeye- By Timothy Knepp of the Fish and Wildlife Service. – US Fish and Wildlife Service, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=659448

Ils étaient des pêcheurs experts, des constructeurs de canoës et vanniers.

Ils habitent la région du Puget Sound depuis des milliers d’années.

C’était avant le contact européen, la région la plus peuplée au nord de l’actuel état de Mexico.

Les tribus étaient affiliées par des mariages mixtes, des accords politiques, le commerce, la culture matérielle, la langue.

L’abondance des ressources naturelles, une technologie efficace pour récolter et conserver les aliments leur ont permis de développer une vie culturelle et spirituelle riche.

La vie alternait entre récolte de nourriture dans des camps temporaires pendant les mois chauds et la vie communautaire dans les maisons d’hiver afin d’observer une vie sociale et religieuse et se protéger contre le froid.

Les villages

Les villages permanents se trouvaient le long des rivages des rivières, ruisseaux, ils étaient composés de maisons rectangulaires face à l’eau. On les appelait maisons longues ou maisons d’hiver. Elles étaient partagées le plus souvent par de nombreuses familles. Ces maisons étaient construites avec des planches de cèdre et des rondins, les toits étaient en pente ou à pignon, elles étaient divisées en pièces individuelles.

Le village d’hiver le plus connu était Old Man House, la maison du chef Seattle et du chef Kitsap.

 

Grand Potlatch—Old-Man-House," 1895.

Au printemps, en été et en début d’automne, ils partaient dans des canots pour se rendre aux camps temporaires sur les terrains de pêche, de chasse et de cueillette. Les maisons étaient faites de cadres portables constitués de jeunes arbres recouverts ensuite de nattes de quenouilles tissées.

 

Transcription de la photographie : "Portraits. Adams, Mme Mary et son chien, Jumbo. Mars 1920. Petit canoë de pêche fabriqué par Jack Adams, de la réserve de Port Madison" ; Région de Port Madison, WA ; Lieu exact inconnu. Cette photographie a été publiée en 1920 dans "Types of Canoes on Puget Sound" par T.T. Waterman et Geraldine Coffin.https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Suquamish?uselang=fr#/media/File:Mary_Adams_and_Jumbo_at_Port_Madison_Reservation,_March_1920_-_DPLA_-_35f3dd9b3236e9a2f85c557c6229cf09.jpg

Les ressources

 

 

The mussel gatherer (la récolte des moules) Curtis

Leur alimentation traditionnelle dépendant des ressources en saumon, poissons de fond, palourdes, crustacés, baies, racines, canards et oiseaux aquatiques, cerfs, wapitis et autres gibiers terrestres. Ces ressources-là ne servaient pas uniquement à l’alimentation mais aussi au commerce et aux cérémonies et festivités.

La pêche était néanmoins la source de nourriture principale des peuples de Puget Sound, aujourd’hui c’est encore une ressource importante pour de nombreuses tribus.

Le cèdre

La tribu Suquamish est bien connue pour sa fabrication de vannerie traditionnelle, des paniers durs fabriqués à partir de racines de cèdre enroulées qui servent à la cueillette des baies et qui sont parfois étanches et permettent alors de transporter de l’eau et de cuisiner. Pour cuisiner, ils chauffaient des pierres dans un feu et les laissaient tomber dans les paniers remplis d’eau pour faire cuire les soupes à base de saumon fumé et pommes de terre sauvages.

Le tissage de tapis de quenouilles était aussi un de leurs artisanats. Ces tapis servaient pour faire des coussins, des couvertures, des protections pour les canots, pour tapisser les murs ou pour dormir, servir les repas, pour les logements d’été.

Le tissage de la laine sur des métiers à tisser servait à confectionner les fameuses couvertures salish, chaudes et symboles spéciaux lors des cérémonies, considérées comme des objets de commerce ou des cadeaux de valeur.

EXEMPLE de vannerie 

 

Les canoës

 

Par Waterman, T. T. (Thomas Talbot), b. 1885;Coffin, Geraldine — https://www.flickr.com/photos/internetarchivebookimages/14595204268/Source book page: https://archive.org/stream/typesofcanoesonp00wate/typesofcanoesonp00wate#page/n20/mode/1up, No restrictions, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42991799

 

Ils faisaient partie intégrante de la culture suquamish, c’était leur principal moyen de transport car sur les terres densément boisées, le déplacement à pied était compliqué. Le canot était essentiel pour se rendre à la cueillette de baies et de plantes médicinales, à la pêche, à la collecte de racines et tubercules et de plantes marines.

Un bon canoë fabriqué de façon traditionnelle demandait environ un an de travail. L’artisan était formé dès le plus jeune âge, il fallait beaucoup de pratique, seuls les maîtres étaient capables de réaliser les plus grands canots. Les deux espèces de bois utilisées pour la fabrication des canoës étaient le cèdre rouge et le cèdre jaune, leurs bois étaient légers, durs et se conservaient bien en raison de leur onctuosité.

Vie spirituelle

Au tout début, il y avait un monde merveilleux bien avant l’arrivée des êtres humains, un monde où tout avait le pouvoir, la capacité de prendre n’importe quelle forme ou de faire n’importe quoi. Les êtres étaient des animaux, des plantes, sous la forme humaine ou inhumaine ou dans les aspects du paysage. Tout a été imposé à ce monde par The Changer ce qui a permis aux êtres humains de prendre leur place dans le monde. Les êtres ont été transformés en arbres, en plantes, en animaux, en poissons, en rochers, en sources mais leurs esprits conservaient leurs capacités d’origine. Sous ces formes ils ont conservé leur intelligence, leurs émotions et certains ont conclu des partenariats avec des individus particuliers pour leur accorder des capacités et des carrières.

En tant qu’habitants les plus récents de ce monde, les êtres humains sont censés avoir le plus à apprendre.

Les pouvoirs et capacités spéciaux peuvent être approchés par le jeûne, la prière, la méditation, les rituels.

De nombreuses parties de la religion traditionnelle ont encore de l’importance dans la vie du peuple Suquamish qui a incorporé la religion catholique et le shakerisme ainsi que des variétés de christianisme dans ses croyances religieuses.

 

Le chef Seattle ou Sealth

 

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Chief_Seattle?uselang=fr#/media/File:Chief_seattle.jpg

Né ver 1786 sur l’île Blake (Etat de Washington) d’un père Suquamish (Schweabe) et d’une mère Duwamish (Scholitza). Il est célèbre pour un discours qu’il a prononcé en 1854 en réponse à un discours du gouverneur Isaac Stevens, commissaire aux affaires indiennes au sujet de la vente de leurs terres et rapporté par le docteur Henry A.Smith, négociateur du gouvernement dans le journal Seattle Sunday Star en 1887. Plusieurs versions de ce discours ont été données, sujettes à controverses, aussi, j’ai préféré m’en tenir à la version que j’ai traduite trouvée sur le site du peuple Suquamish.

LIEN vers le discours prononcé par le chef Seattle (en français)

 

 

Au Musée Suquamish

 

Sources : site internet du peuple Suquamish, wikipedia

Articles complémentaires

Peuples du Puget Sound

Les tisserands salish

 

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