Pérou : Cinq enfants de moins d'un an meurent d'une vague de froid dans la selva centrale

Publié le 24 Mai 2022

La communauté de Parijaro a connu un cas d'empoisonnement collectif en 2019. Aujourd'hui, elle subit à nouveau un nouveau drame sanitaire.

Trois des personnes décédées appartiennent à des familles non contactées en isolement volontaire qui sont venues demander de l'aide à la communauté de Parijaro pour des manteaux et de la nourriture, selon la station de radio La Ruta de Satipo.

Servindi, 23 mai, 2022.- Les premières victimes de la saison froide sont cinq enfants âgés de moins d'un an. Lelis Chinchai Santos, chef de la communauté indigène de Parijaro, située dans le district de Río Tambo, province de Satipo, à Junín, a signalé que cinq enfants de moins d'un an sont morts.

Selon Chinchai Santos à la radio "La Ruta Satipo", les victimes sont trois fillettes et deux garçons âgés de moins d'un an. Parmi les victimes, il y a une petite fille qui vient de naître.

Lelis Chinchai a ajouté qu'un sixième bébé, âgé de quatre mois, a dû être emmené dans la communauté autochtone voisine de Cutivireni pour une pneumonie et une déshydratation possibles.

C'est ce qu'a détaillé Héctor Pachacamac, personnel de santé récemment engagé par la municipalité de Río Tambo, a rapporté Cadena de Tv Huancayo.

Trois des enfants décédés appartiennent à des familles non contactées en isolement volontaire qui sont venues demander de l'aide à la communauté de Parijaro pour obtenir de la nourriture et un abri, a indiqué la station de radio.

On sait que des groupes de personnes en isolement volontaire vivent dans le parc national d'Otishi, dans la réserve communale Ashaninka et dans des zones inaccessibles de la selva centrale, où se trouve par exemple le peuple Kakinte.

La Central Ashaninka del río Ene (CARE) a fait savoir qu'elle avait pris connaissance de la gravité de la situation, qu'elle prenait des mesures pour remédier à cette situation alarmante et qu'elle demandait l'intervention rapide des autorités compétentes.

Parmi eux figurent le ministère péruvien de la santé, la municipalité de district de Rio Tambo, le ministère de la culture, la municipalité provinciale de Satipo et le gouvernement régional de Junín.

Selon la Cadena de Tv Huancayo, l'âge des enfants décédés est le suivant :

Un nouveau-né (fille)
Trois mois (fille)
6 mois (garçon)
8 mois (garçon)
Un an (fille)
Le chef de la communauté a demandé par téléphone une aide urgente sous forme de vêtements chauds et de denrées alimentaires non périssables.

Rappelons qu'en 2019, un cas d'empoisonnement collectif a eu lieu dans la communauté de Parijaro. L'ancienne ministre de la Santé, Zulema Tomás, avait alors promis d'équiper la trousse de premiers secours communale, mais cette offre n'a toujours pas été tenue.

Réactions de soutien


Dans la matinée, le bureau de la protection civile de la municipalité de Satipo, en coordination avec la 31e brigade d'infanterie de l'armée péruvienne, est arrivé dans la communauté indigène Parijaro de Rio Tambo pour distribuer des couvertures, des édredons et des combinaisons à la population.

La réception de l'aide humanitaire a été confiée au chef de la communauté indigène de Parijaro, Lelis Chinchay Santos, qui s'est montré reconnaissant de l'action des autorités et a reçu 150 couvertures, 150 édredons et 100 combinaisons pour les enfants et les adultes de différentes communautés.

Les matériaux étaient disponibles dans l'entrepôt d'urgence de la municipalité.

La brigade disposait d'un personnel de santé comprenant des médecins, des obstétriciens, des infirmières, des biologistes et des techniciens infirmiers qui fournissaient des soins médicaux généraux, un dépistage de l'hémoglobine, des vermifuges, des vaccinations, entre autres.

"Nous avons répondu à l'alerte en moins de 24 heures parce que nous avons un plan d'urgence pour ces situations d'urgence, en fournissant des abris, des lits et des couvertures à l'une des communautés autochtones les plus éloignées et difficiles d'accès de Satipo", a déclaré le maire de la municipalité de Satipo, Ivan Olivera Meza.

De même, le vice-ministère de l'interculturalité coordonne et articule les actions des différentes institutions publiques pour intervenir sur le territoire face à la vulnérabilité de la population indigène.

Il s'agit du réseau de santé de Satipo, de la municipalité provinciale de Satipo, de la municipalité de district de Río Tambo, de la sous-préfecture de Satipo, de l'Institut national de défense civile (INDECI) et de l'armée péruvienne.

Les actions sont coordonnées avec l'organisation indigène Central Asháninka del Río Ene (CARE) afin qu'une équipe multisectorielle et multidisciplinaire se rende dans la localité de Parijaro, pour s'occuper des PIACI et des communautés environnantes.

Les programmes sanitaires et sociaux sont réalisés dans le cadre du respect des protocoles d'action et de contact avec cette population très vulnérable.
 

Traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 23/05/2022

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