Pérou - Le peuple Kakinte

Publié le 9 Février 2019

 

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Peuple autochtone du Pérou parlant une langue arawak et vivant dans les départements de Cusco et Junín.

Population : 620 personnes

Organisation autochtone

Organización de Desarrollo del Pueblo Kakinte  - ODPK (Organisation de Développement du Peuple Kakinte)

Aujourd'hui ils vivent dans 3 communautés principales, ils ont un poste de médecin dans 2 des communautés et une école primaire dans chacune. Ils n'étaient pas habitués à vivre sous une structure d'autorité ni à travailler ensemble, les changements intervenants dans ces domaines ont pris effet ces 30 dernières années.

La générosité et l'échange de visites sont des valeurs fortes de leur culture.

Quand ils ont terminé leurs tâches quotidiennes, ils rendent visite à leur voisin avant la tombée de la nuit.

La polygamie était une coutume courante de ce peuple et quand un homme avait 2 femmes, elles étaient souvent soeurs. Aujourd'hui c'est la monogamie qui est pratiquée et le mariage préférentiel est entre cousins croisés.

source

en vert arawak

 

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Les Kakinte sont l'un des peuples autochtones dont la langue fait partie de la famille linguistique arawak. Selon l'histoire orale des Kakinte, le peuple serait descendu d'un homme venu "des grandes étendues d'eau" et aurait épousé une femme Ashaninka.

Histoire 
 

Bien que les informations ethnographiques sur le peuple indigène Kakinte soient rares, on sait qu'il était considéré comme un segment d'une unité ethnique plus large appelée Campa, qui comprend des peuples indigènes comme les Ashaninka et les Nomatsigenga (Santos et Barclay 2005). De plus, on sait que jusqu'au début du XXe siècle, les Kakinte étaient isolés et qu'au cours des années 1970, ils étaient considérés comme étant en "contact sporadique" (Ribeiro et Wise 1978).

Comme de nombreux peuples indigènes de l'Amazonie, les Kakinte vivaient en petits groupes familiaux, formant des clans. A plusieurs reprises, ils auraient tenté de former une seule communauté, voyant leur tentative contrariée par la propagation de maladies et les affrontements avec les groupes voisins (ILV 2006).

Dans les années 1970, il y a eu des migrations vers la région d'Urubamba. Les kakinte installés dans la communauté de Tsoroja, située sur la rivière Tambo, se sont installés dans l'Urubamba formant la communauté de Kitempapani. La raison de la migration était le conflit entre les clans et la pression démographique sur le territoire. Une partie du groupe d'origine aurait migré à Taini et un autre groupe serait retourné dans sa région d'origine (Ministère de l'Agriculture - INRENA 2002). Après la création de la communauté Kitempapani dans les années 1970, l'Institut d'été de linguistique a commencé à étudier la langue kakinte (ILV 2006).

Comme les autres peuples indigènes de la selva centrale, les Kakinte ont été gravement touchés par le conflit armé interne des années 1980 et 1990 (INEI 2007).

 

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La langue

La langue kakinte est utilisée par les personnes du même nom, dont la population totale des locuteurs est d'environ 439 personnes (recensement de 2007), qui vivent au cœur du fleuve Huipaya, dans les provinces de Satipo et La Convención, dans les départements de Junín et Cusco respectivement. La langue kakinte appartient à la famille linguistique arawak et est considérée comme vitale. Cependant, il faut noter que la population est menacée par la présence de la compagnie pétrolière opérant sur son territoire (Ministère de l'Education 2013). 


Degré de vitalité de la langue : 

Bien que le kakinte compte moins de 500 locuteurs, il est considéré comme une langue vitale (Dirección General de Educación Intercultural Bilingüe y Rural del Minedu, 2012), car il est parlé par toutes les générations du peuple autochtone kakinte. Cependant, il est mentionné que tant qu'une compagnie pétrolière se trouve sur son territoire, la vie des gens et la vitalité correspondante de leur langue pourraient être menacées (Minedu, 2013).

Situation de son écriture : 

Le ministère de l'Éducation et les représentants du peuple Kakinte ont travaillé ensemble pour normaliser leur alphabet. Ainsi, depuis 2013, le kakinte possède un alphabet officiel normalisé (RD 550-2013-ED). L'orthographe de cet alphabet est 21 : a, b, ch, e, g, g, i, i, j, k, m, m, n, n, ñ, o, p, r, r, ry, s, sh, t, ts, ty, y.

traduction carolita

http://bdpi.cultura.gob.pe/lengua/kakinte

 

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Institutions sociales, économiques et politiques 
 

Bien que les Kakinte soient maintenant entrés dans d'autres activités économiques, ils dépendent historiquement de l'agriculture de subsistance, de la chasse et de la pêche. Alors que la chasse est pratiquée par les hommes et individuellement, la pêche est, pour les kakinte, une activité quelque peu individuelle et collective, à laquelle femmes et enfants peuvent également participer (Ribeiro et Wise 1978).

Parmi les activités traditionnelles masculines, on trouve l'élaboration d'arcs et de flèches et la construction de maisons à toit d'écorce et de palmes. Pour leur part, les femmes Kakinte s'occupent traditionnellement de la maison et des enfants. Elles aident pendant la récolte, certaines filent le coton et fabriquent des vêtements pour leur famille, d'autres fabriquent des pots en terre cuite et des nattes sur lesquelles les familles peuvent s'asseoir et dormir (SIL 2006).

Croyances et pratiques ancestrales : 
 

Les premiers kakinte produisaient un drap rustique qu'ils utilisaient pour s'abriter la nuit, à partir de l'écorce des arbres. Par la suite, ils ont adopté le cushma, un vêtement traditionnel en coton tissé à la main semblable à ceux portés par des groupes voisins tels que les Ashaninka (SIL 2006).

Selon la tradition Kakinte, une fille qui atteint la puberté doit rester dans une hutte construite à l'intérieur de la maison familiale pendant un à trois mois afin de se préparer au mariage. A l'intérieur de la hutte, la femme file du coton pour l'élaboration de son premier vêtement typique appelé cushma, qui est habituellement destiné à son père, sans qu'aucun homme ne soit autorisé à le voir. Ils lui rasent aussi la tête et lui donnent beaucoup de nourriture pour la faire grossir et qu'elle soit attirante pour le mariage (ILV 2006).

traduction carolita du site bdpi.cultura.gob.pe

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Pérou, #Kakinte

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