Pérou : "Nous exigeons que l'avortement soit légal, sûr et gratuit"

Photo : John Reyes. La República.
 

Les groupes ont réclamé pour toutes les femmes et les diversités qui risquent leur vie en devant recourir à l'avortement clandestin. Selon des études, au Pérou, 13 adolescentes sur 100 sont enceintes ou sont déjà mères.

Par Jesús Rojas

29 septembre 2021 - Dans le cadre de la Journée mondiale d'action pour un avortement légal, sûr et gratuit, les organisations féministes demandent que l'avortement thérapeutique soit garanti pour les filles et les adolescentes victimes de grossesses forcées.

C'est pourquoi divers groupes se sont rassemblés le mardi 28 septembre devant le Palais de justice de Lima, au Pérou.

La porte-parole de Feministas del Sur, Sabrina Rodríguez, a déclaré : "nous demandons au Pérou que l'avortement soit légal, sûr et gratuit pour toutes les diversités sexuelles qui ont un utérus et qui ont besoin d'avorter, car c'est un droit".

Sabrina Rodriguez, psychologue et militante, affirme que "les filles et les adolescentes sont victimes de la négligence de l'État parce qu'elles ne bénéficient pas d'un avortement thérapeutique".

"Le personnel de santé suit ses propres positions, ses propres idéologies sur la santé des femmes, sans se soucier du mal qu'il fait à ces filles", a déclaré Rodríguez.

En ce qui concerne le gouvernement actuel, la militante a soutenu que "nous avons certaines coïncidences avec le mouvement féministe, dont une apparente, est la lutte pour l'égalité entre les diverses cultures qui habitent notre pays".

Mais elle s'inquiète du fait que "les positions conservatrices des responsables du président ne nous donnent pas la confiance ou la garantie que l'avortement figure dans le programme du gouvernement".

Elle a également exprimé son espoir quant au rôle joué par la ministre des femmes et des populations vulnérables, Anahí Durand, qui s'est engagée dans la lutte du mouvement féministe depuis différentes sphères.

L'un des groupes ayant participé à la journée internationale est l'ONG féministe Manuela Ramos, qui a réalisé une enquête sur la situation des jeunes filles enceintes.  

Selon des études menées au Pérou, 13 adolescentes sur 100 sont enceintes ou sont déjà mères. Cette réalité a un impact sur la vie des filles et des adolescents, et limite leurs possibilités d'éducation, de travail et de salaire, selon Manuela Ramos.

En ce sens, l'État péruvien continue de ne pas répondre à ces problèmes et, dans une certaine mesure, c'est ainsi que le cercle de la pauvreté et de la violence se reproduit, creusant les écarts sociaux et de genre.

Normes nécessaires

La psychologue Sabrina Rodríguez a expliqué que l'agenda du mouvement féministe ne se limite pas au droit à l'avortement, mais qu'une loi sur "l'éducation sexuelle complète (ESI)" et une loi sur "l'identité de genre" sont également nécessaires.

"Grâce à la prévention avec l'éducation sexuelle complète, nous pouvons générer de nouveaux changements et enterrer les mythes", a expliqué Mme Rodríguez.

Elle a ajouté que "le manque d'information signifie que les gens ne connaissent pas leurs droits et doivent souvent accepter la maternité forcée et la violence au foyer, et nous ne voulons pas cela".

La Journée mondiale d'action pour l'avortement libre, sûr et légal est née en 1990 lors de la 5e rencontre féministe d'Amérique latine et des Caraïbes en Argentine.

Son objectif est que les gouvernements d'Amérique latine et du monde entier s'orientent vers un avortement légal afin d'éviter la criminalisation et la mort des femmes et des femmes enceintes.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 29/09/2021

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