Mexique ; Mission d'observation des organisations nationales et internationales à l'attention de la situation de violence dans la région de la Montaña

Publié le 14 Mai 2021

MISSION D'OBSERVATION DES ORGANISATIONS NATIONALES ET INTERNATIONALES À L'ATTENTION DE LA SITUATION DE VIOLENCE DANS LA RÉGION DE MONTAGNE


TLACHINOLLAN
11/05/2021

 

Des organisations nationales et internationales effectuent une mission d'observation pour documenter la situation de la violence dans la région
Tlapa de Comonfort, Guerrero, 12 mai 2021 - Dans le cadre de la campagne pour la vie "Mar de agravios, Montaña de quebrantos /Mer d'offenses, Montagne de ruptures", le Réseau National des Organisations Civiles de Droits Humains "Tous les Droits pour Tous" (Red TDT) ; Fundar, Centre d'Analyse et d'Investigation A.C. ; et Services et Conseils pour la Paix A.C. (SERAPAZ), ARTICLE 19, Peace Brigades International-Mexico (PBI) et l'OSC Space ont effectué une mission d'observation pour documenter la situation de la violence dans la région montagneuse.

Dans ce contexte, les 11 et 12 mai, nous avons écouté les témoignages de familles de personnes disparues, les cas de violence de genre et les attaques contre les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes. Dans ces témoignages, nous avons pu constater un grave manque d'attention de la part des institutions publiques à l'égard de la situation de violence structurelle dans la région, l'absence de mesures de protection efficaces pour les victimes de violations des droits de l'homme et les défenseurs, ainsi que de mesures de prise en charge des victimes.

Les témoignages des victimes révèlent l'inaction des autorités, un traitement dénigrant et discriminatoire de ceux qui mènent les enquêtes, ainsi que des retards, un manque de diligence et de graves irrégularités dans les enquêtes qui empêchent les victimes d'accéder à la justice, ce qui conduit à l'impunité.

Il n'existe aucune mesure pour prévenir la violence contre les femmes et les attaques contre les défenseurs des droits de l'homme ; au contraire, les actions illégales des groupes criminels qui existent dans la région en collusion avec les autorités ont entraîné une augmentation exponentielle des attaques contre les femmes, les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes, en plus de la disqualification du travail des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes.

Ces problèmes se sont aggravés depuis l'année dernière en raison de la pandémie de COVID-19, de la fermeture d'institutions publiques, de la réduction du personnel et des budgets des différentes agences publiques qui s'occupent de ces problèmes, ainsi que des mesures d'enfermement elles-mêmes, qui ont exacerbé la violence de genre vécue dans la région.

À la lumière de ce qui précède, les organisations soussignées souhaitent souligner leur préoccupation quant au manque d'attention portée à la violence dans la région et en particulier aux problèmes structurels de la disparition de personnes et de la violence de genre qui génèrent la répétition continue de cas tels que ceux que nous avons documentés et qui ont mis en évidence la nécessité pour des milliers de personnes de devenir des défenseurs émergents pour lutter contre l'impunité. Pour cela, nous insistons sur la nécessité de garantir des enquêtes impartiales et exhaustives sur les cas, ainsi que la punition des responsables, car c'est la seule façon de briser le cycle de violence qui est vécu dans les montagnes de Guerrero.

À cette fin, nous demandons aux autorités fédérales, étatiques et municipales :

  • Que des mesures soient mises en œuvre pour prévenir la violence contre les femmes et les agressions contre les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes.
  • Que soient prévues des mesures de protection adéquates pour les victimes de violations des droits de l'homme ainsi que pour les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes, mesures que nous considérons nécessaires de la part du Mécanisme de protection des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes du ministère de l'Intérieur, compte tenu du travail de défense qu'ils effectuent pour lutter contre l'impunité dans leurs cas.
  • S'attaquer aux problèmes structurels des disparitions et des féminicides, pour lesquels il est nécessaire de mener des enquêtes rapides, impartiales et exhaustives afin que les victimes aient accès à la vérité et à la justice.
  • Que des actions soient entreprises pour inverser la violence qui prévaut dans la Montaña de Guerrero.
  • Reconnaissance publique du travail des défenseurs des droits de l'homme, notamment des victimes qui ont transcendé leur douleur pour lutter contre l'impunité.
     

#MontañaDeDefensores

traduction carolita d'un article paru sur Tlachinollan.org le 11/05/2021

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