Brésil - Un cinéaste indigène décrit le travail des femmes Yarang pour reboiser le Xingu

Jeudi 02 juillet 2020

Yarang Mamin, un film de Kamatxi Ikpeng, montre la vie quotidienne du mouvement des femmes Yarang, qui a déjà permis de planter plus d'un million d'arbres dans les bassins du Xingu et de l'Araguaia (Mato Grosso)
 

Une initiative inspirante, un mouvement de femmes inspirant. Yarang Mamin, le troisième film du cinéaste indigène Kamatxi Ikpeng, est un plongeon quotidien pour les femmes du peuple Ikpeng qui récoltent des graines indigènes dans le territoire indigène du Xingu (Mato Grosso).

"Notre nom Yarang vient de la fourmi coupeuse car elles marchent ensemble, l'une après l'autre, chacune avec sa graine ou sa feuille sur le dos. Quand nous travaillons, nous faisons la même chose", explique Magaró Ikpeng.

Le travail de Magaró et du Mouvement des femmes Yarang, qui existe depuis 10 ans et fait partie de l'Association du réseau de semences du Xingu (ARSX), est un souffle au milieu de la dévastation qui érode ce qui reste de la forêt.

Il y a plus de 22 500 sources dans le cours supérieur du Xingu. Environ 150 000 hectares de forêts riveraines sont dégradés. En dix ans, le Mouvement des femmes Yarang a collecté 3,2 tonnes de graines forestières pour la plantation d'environ un million d'arbres.

Les désirs, les conquêtes et les chants de l'union des femmes sont présents dans le moyen métrage Kamatxi produit par l'Association du réseau de semences du Xingu et l'Association indigène Moygu de la communauté Ikpeng, et réalisé par l'Institut socio-environnemental en partenariat avec l'Institut Catitu.

"Mon fils, j'aime vraiment mon travail, tu sais pourquoi ? Parce que cela fait revenir la forêt, les forêts des bords de la rivière aussi", a déclaré Makawa Ikpeng.

Regardez le film !

À propos de Kamatxi Ikpeng

Kamatxi est né en 1988 dans le village de Moygu, dans le parc indigène de Xingu. Enfant, il était un personnage du documentaire Marangmotxingmo Mïrang (Des enfants Ikpeng pour le Monde) de Karané, Kumaré et Natuyu, une carte vidéo dans laquelle quatre enfants ikpeng montrent leur vie quotidienne en réponse aux enfants de la Sierra Maestra à Cuba.

À cette époque, Kamatxi ne rêvait même pas de travailler dans les films mais, curieux et enchanté par le travail des cinéastes indigènes, il a fini par s'intéresser à la fabrication de la caméra. En 2008, il a demandé à Karané de lui enseigner et a commencé son premier tournage en enregistrant les fêtes, les événements et les rituels de son peuple.

Avec la création de Mawo - Maison de la Culture Ikpeng la même année, Kamatxi rejoint l'équipe audiovisuelle et devient cinéaste. Depuis lors, il n'a jamais cessé. Il a travaillé comme co-réalisateur et caméra du documentaire Tximna Yukunang Som (Enregistrement du son), et comme technicien audio dans l'enregistrement de Yumpuno Eremrï (Chants Yumpuno), vidéo et CD sur le rituel du tatouage qui fait partie de l'initiation des enfants Ikpeng.

En 2014, il participe à l'équipe de tournage et de montage du documentaire sur la création de Mawo, le projet Mawo - Casa de Cultura Ikpeng, sur l'expérience de création dans la communauté d'un centre de documentation et de production audiovisuelle sur la culture de son peuple.

En 2019, Kamatxi reçoit une bourse pour participer à un atelier de formation audiovisuelle à Cuba, à Tv Serrana, au milieu de la Sierra Maestra, là où a été réalisée la vidéo-lettre qui a suscité la réaction du film ikpeng dont il était l'un des personnages. Là, il a réalisé le documentaire El Regalo de mi Abuelo. Yarang Mamin est son troisième film en tant que réalisateur.

Kamatxi est marié à Reko et a quatre enfants, Pirete, Panpo, Aprakpe et Yamulauwa.

Fiche technique :

Titre : Yarang Mamin : Mouvement des femmes Yarang
Réalisation : Kamatxi Ikpeng
Année de production : 2019
Durée : 21 minutes
Genre : Documentaire
Pays d'origine : Brésil

Synopsis

Dans le territoire indigène du Xingu, dans le Mato Grosso, le cinéaste indigène Kamatxi Ikpeng a documenté l'histoire d'un groupe de femmes de son peuple, les Ikpeng, qui ont formé un mouvement pour collecter des graines forestières et restaurer les sources du rio Xingu, qui traverse leurs villages. Avec des images du travail quotidien du mouvement des femmes Yarang, le moyen métrage présente les souhaits et les réalisations du groupe, qui a déjà contribué à la plantation d'environ 1 million d'arbres qui formeront les forêts de l'avenir.

Dossier complet :

Témoignages : Magaro Ikpeng, Ayaneku Ikpeng, Irïwa Ikpeng, Oreme Ikpeng, Kore Ikpeng, Makawa Ikpeng

Image et son : Kamatxi Ikpeng, Kuyatapu Ikpeng, Kamirita Ikpeng, Yapo Txicão, Sapia Ikpeng, Kujaesage Kaiabi, Kyrifuku Kaiabi, Natuyu Ikpeng, Powita Nawuta Txicão, Fábio Nascimento et Otávio Almeida

L'imagerie aérienne : Adryan Nascimento et Kamatxi Ikpeng

Edition : Kamatxi Ikpeng et Mari Corrêa

Montage et mixage audio : Hélio Rimaud

Conception et animation : Datadot Studio

Traduction : Oreme Ikpeng

Production et réalisation : Associação Rede de Sementes do Xingu, Associação Indígena Moygu Comunidade Ikpeng, Associação Terra Indígena do Xingu, Instituto Socioambiental et Instituto Catitu

Production locale : Dannyel Sá et Oreme Ikpeng

Avec la participation de : Mawo - Maison de la culture d'Ikpeng

Soutien : FED, Union européenne, Institut Bacuri

Remerciements : Association indigène Moygu Communauté Ikpeng, Mouvement des femmes Yarang, Association du réseau de semences Xingu.

traduction carolita d'un article paru sur socioambiental.org le 2 juillet 2020

Cineasta indígena retrata o trabalho das mulheres Yarang para reflorestar o Xingu

Uma iniciativa inspiradora, um movimento de mulheres inspiradoras. Yarang Mamin, terceiro filme do cineasta indígena Kamatxi Ikpeng, é um mergulho no dia a dia das mulheres do povo Ikpeng que ...

https://www.socioambiental.org/pt-br/noticias-socioambientais/cineasta-indigena-retrata-o-trabalho-das-mulheres-yarang-para-reflorestar-o-xingu

Brésil - "Tout le monde doit être Yarang". - coco Magnanville

par Koré Ikpeng. Publié à l'origine dans le livre Povos Indígenas no Brasil 2011/2016. Koré Ikpeng (à gauche) et Magaro Ikpeng (à droite). Photo : Isabel Harari, 2016. Toutes les récolteuse...

http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/06/bresil-tout-le-monde-doit-etre-yarang.html