Brésil : Le peuple Arapaso

Publié le 21 Juillet 2020

 

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l'état d'Amazonas et qui fait partie du grand complexe indigène du Rio Negro. Ils font partie des peuples de langue tukano ou tucanoane.

Auto-dénomination : Les Arapaso se font appeler Konea .

Autres noms : Arapaço, Araspasso, Koneá.

Population : 448 personnes (2014)

Langue : Tukano.

Ils ne parlent plus leur propre langue, l'arapaso qui est éteinte et qui était considérée comme un dialecte du tukano et de la famille linguistique du tukano oriental.

Localisation : sur le Moyen Uaupés, en dessous de Iauareté, dans trois villages Jibari, Loiro et São José et quelques familles sur le Rio Negro et São Gabriel da Cachoiera (Cabalzar 2006).

Terres indigènes

Rio Negro, juste en dessous de São Gabriel da Cachoeira. Photo : Beto Ricardo, 1996.

 

  • T.I Alto Rio Negro - 7.999.380 hectares, 26.046 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 23 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Hupda (langue makú), Karapanã (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kotiria (langue tukano), Kubeo (langue tukano), Makuna (langue tukano), Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Siriano (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak), Yuhupde (langue makú), isolés de l'igarapé Waranaçu, isolés du rio Cuririari, isolés du rio Uaupés.
  • T.I Cué-Cué/Marabitanas - 808.645 hectares, 1864 personnes, réserve déclarée. Ville : São Gabriel da Cachoiera - 9 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak), Pira-Tapuya (langue tukano),  Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak).
  • T.I Jurubaxi-Téa - 1.208.155 hectares, 904 personnes, réserve déclarée. Villes : Barcelos, Santa Isabel do Rio Negro. 10 peuples y vivent :  Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Dow (langue makú), Koripako (langue arawak),  Pira-Tapuya (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), tikuna (langue tikuna).
  • T.I Médio Rio Negro I - 1.776.140 hectares, 1989 personnes, réserve homologuée. Villes : Japurá, Santa Isabel do Rio Negro, São Grabriel da Cachoiera - 11 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Dow (langue makú), Koripako (langue arawak),  Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), yuhupde (langue makú).
  • T.I Médio Rio Negro II - 316.194 hectares, 1367 personnes, réserve homologuée. Villes : Santa Isabel do Rio Negro, São Grabriel da Cachoiera. 9 peuples y vivent :  Arapaso (langue tukano), Baniwa (langue arawak), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak),  Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak). 

 

Histoire


Ils sont l'un des rares peuples vivant actuellement dans la région à avoir vécu avant 1500 et l'invasion des européens. Les Arapaso avaient une population beaucoup plus importante qu'aujourd'hui avec un territoire situé entre Yauarete et Urubuquara (Cabalzar 2006.57).

En 1880, un paysan Arapaso de la région du bas Vaupés, connu sous le nom de Vicente Cristo, a commencé à dire qu'il communiquait avec "Tupa" (l'esprit du tonnerre qui appartient au temple Tupi, mais qui, avec le langage geral, a été introduit par les missionnaires auprès des indigènes de l'Alto Río Negro) et avec les morts. Il proclame la fin de l'exploitation des indigènes par les maîtres et leur expulsion de la région, et annonce l'arrivée de missionnaires qui les protégeront contre eux, les militaires et les marchands. Il proclame également l'arrivée d'un nouvel ordre social, dans lequel les indigènes seront les maîtres et les blancs leurs esclaves. Dans la région, il y a eu plusieurs autres mouvements présentant ces caractéristiques au début du XXe siècle, dont certains ont été violemment réprimés par les militaires.

Les Arapaso ont adopté la culture et la langue tukano, faisant ainsi partie des 20 000 indigènes qui parlent cette langue et participent au réseau d'échanges, de rituels et de liens maritaux. Ce système d'échange réciproque dépend des similitudes et des différences entre les groupes ethniques (Hugh-Jones 2003). Les Arapaso avaient leur propre langue et un ensemble de noms personnels, de généalogies et de mythes, de chansons et de danses. Ils ont leur propre territoire et leur propre tronçon de rivière. Les Arapaso ont subi le régime de destruction de leur culture par les franciscains comme les autres peuples Tukano au début du XXe siècle. Les enfants étaient emmenés dans des pensionnats et on leur apprenait à oublier leur langue et leurs coutumes.

Style de vie :

Ils participent au même style de vie que les autres peuples de la région culturelle, principalement la pêche et la culture du manioc, la chasse et la cueillette.

Société :

Les peuples de langue tucanoane sont patrilinéaires et exogames, c'est-à-dire qu'ils doivent épouser une femme d'un des autres peuples et parler une autre langue. L'exogamie est probablement la raison pour laquelle les Arapaso ont perdu l'usage de leur langue ; les enfants étant membres du peuple de leur père, ils sont cependant élevés par leur mère qui parle leur propre langue.

Religion :


Chez les peuples de langues tucanoanes, la religion fait partie intégrante de toute vie. L'environnement est considéré comme dangereux et chaque adulte doit avoir une certaine capacité à gérer les forces créatives et destructrices de la nature. Les hommes doivent agir avec les forces spirituelles de la forêt pour vivre de la chasse et de la pêche, et les femmes doivent comprendre les forces qui agissent dans les champs et leurs "enfants", les produits de l'horticulture (Hugh-Jones 2003).

Tous les hommes adultes ont des pouvoirs chamaniques, mais certains se distinguent par le fait qu'ils recherchent et possèdent des pouvoirs exceptionnels. Les femmes pour leur capacité à procréer des enfants se considèrent également comme des chamanes. C'est pourquoi, dans la mythologie, la divinité féminine, Ye'pa crée les ancêtres qui, à leur tour, créent l'humanité.

Les chamans sont de deux types : Yai (jaguar) est le chaman qui s'occupe des animaux, des esprits et des gens ; il s'occupe de la sorcellerie de la vengeance ou de la jalousie et c'est un guérisseur. Il peut être bon ou mauvais et est considéré comme puissant et dangereux comme le jaguar.

Kumu est le maître du rituel et de la cérémonie, le sage et le prêtre. Il est le leader politique de la communauté et une personne de confiance qui a la responsabilité de protéger les gens et c'est celui qui dirige les cérémonies d'initiation. Il insuffle l'enchantement dans la chair de la viande chassée. Le kumu est comparé à la tortue avec sa carapace solide. En tant que promoteur de la fête du Yurupuri, qui renouvelle les forces productives de la nature, le kumu est associé aux pouvoirs de Ye'pa, le créateur (Hugh-Jones 2003). Les Arapaso ont leurs Yurupari, les flûtes et trompettes sacrées fabriquées à partir du tronc du palmier paxiúba (iriartea exorrhiza), comme les autres Tukano, qui sont considérés comme les os des Arapasos ancestraux.

40 % des Arapaso sont catholiques. En 2010, un diacre a été ordonné à São Gabriel da Cachoeira et ensuite le rite catholique s'est tenu dans une salle et une bénédiction a été faite selon les traditions Arapaso avec la narration du mythe des origines du Canoë de l'Anaconda, le rite de la fumée par le chaman avec de l'encens au son des Yapurutu, ceci pour expulser les mauvais esprits.

Cosmovision :

Les Arapaso ont leurs propres histoires et partagent également la mythologie tucanoane. Plusieurs êtres mythiques ont généré les aspects du monde. L'univers est composé de trois mondes : le ciel qui peut être l'atmosphère ou l'espace stellaire, la terre et le monde souterrain qui contient le fleuve des morts. L'univers n'a pas de dimensions précises de chronologie ou d'espace et comme la vie rituelle ne fait pas de distinction entre les animaux, les humains et les esprits. Toutes les espèces sont des "personnes" entre elles, et ont leur organisation sociale. Ils considèrent les autres créatures comme étant de la même nature. Les hommes doivent donc respecter les animaux, car chasser et manger est une sorte de guerre et d'anthropophagisme. De nombreuses maladies ou souffrances sont considérées comme les errances des animaux chassés. Les premiers ancêtres du peuple Tukano sont arrivés dans la région dans le mythique canoë de l'Anaconda et sont devenus des êtres humains au cours du voyage quand ils sont arrivés à la cascade d'Ipanoré.

Une version du mythe raconte que les Arapaso sont les descendants d'un ancêtre appelé Unurato qui est né après la relation d'une femme avec un serpent. Il a été rejeté par sa mère et a erré en Amazonie jusqu'à ce qu'il devienne un homme dans la ville de Manaus (Acalante).

traduction carolita

source  https://brasil.antropos.org.uk/18-arapaso-konea/

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Arapaso

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