Brésil : Le peuple Pirahã

Publié le 23 Juin 2020

 

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état d’Amazonas et s’autodésignant comme Híaítsííhí une catégorie d’êtres humains différents des blancs et des autres indigènes. Ils sont les descendants directs du peuple Mura, la langue, la culture matérielle, l’organisation sociale et la similitude physique ne laissent aucun doute sur la relation qu’ils ont eu dans le passé.

Population : 592 personnes (2014)

Langue : ils nomment leur langue apaítsiíso (ce qui sort de la tête), cette langue est de la famille des langues mura. C’est une langue tonale selon Heinrichs (1964). Ils peuvent, à partir des tonalités, générer des modes de communication spécifiques : en criant, en sifflant, en parlant-mangeant. Le cri permet une communication à longue distance, il est utilisé dans les conservations engagées lorsqu’ils naviguent dans un ou plusieurs canoës sur les rivières. La communication par sifflement se produit lors d’expéditions en forêt ou sur les rivières lorsque des voix peuvent mettre en danger l’objectif de l’expédition. Ils sont capables de prononcer des mots, voire des phrases en recourant aux sifflets. Le parler-manger, enfin, est la troisième possibilité pour établir une communication par des tonalités. En mâchant ils peuvent continuer à converser.

Localisation et terre indigène

  • T.I Pirahã – 346.910 hectares, 592 personnes, réserve homologuée dans l’état d’Amazonas. Ville : Humaitá. 2 peuples y vivent : Pirahã (langue mura) et isolés du rio Maici.

Les terres occupées sont coupées par le rio Marmelos et toute la longueur ou presque du rio Maici, dans la municipalité d’Humaitá, état d’Amazonas. Les périodes sèches et pluvieuses provoquent des changements importants dans leur occupation de la région. La végétation rencontrée est forestière tropicale typique. A la saison sèche des plages de sable blanc émergent entrecoupées d’agglomérations d’îles et de rochers. A la saison des pluies l’eau envahit la forêt et forme de vastes igapós (végétation caractéristique des plaines inondables) ne révélant que la cime des arbres et les « hauts plateaux ».

Il y a deux groupes de population, un groupe de 120 personnes vivant dans la région du rio Marmelos et sur les rives du rio Maici à Cuatá. L’autre groupe vit à deux jours en bateau du village de Cuatá près de la route transamazonienne.

 

 

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Organisation sociale

Ils conçoivent le temps comme une alternance entre deux saisons bien marquées, définies par la quantité d’eau que chacune,  piaiisi (saison sèche) et piaisai (saison des pluies). Ces démarcations temporelles se combinent avec la forme d’organisation sociale en une série d’oppositions conçues à partir des relations entre l’espace et le temps.

Saison sèche/piaiisi Saison des pluies /piaisai
Plage Hauteurs
Maison de famille Maison collective
Concentration Dispersion
Abondance Pénurie
Vie rituelle Vie quotidienne

 

Un campement Pirahá près de la tranzamazonienne, rio Maici  Foto: Ezequias Hering, 1981

Ils sont organisés en petites zones résidentielles dont le nombre varié selon les années. En saison sèche il y a en moyenne 5 groupes et en saison des pluies de 10 à 13. Les noyaux qui font partie d’un groupe entretiennent des relations basées sur la contiguïté spatiale et les liens de sang et d’affinité. Le couple dans les zones résidentielles est l’unité de base la plus connue. Kage est la désignation d’une relation entre deux personnes de sexe opposé n’impliquant pas nécessairement une relation sexuelle et ou des enfants. L’autonomie du couple est évidente lors des expéditions de pêche et de cueillette où ils restent seuls pendant des jours ou des semaines transmettant ainsi l’idée d’être suffisants pour constituer une vie sociale.

A travers les notions  de consanguinité et d’affinité, deux formes différentes de classification sont créées : les parents éloignés ou mage et les parents proches ou ahaige.

La chasse est une activité peu pratiquées et quand elle l’est, elle peut l’être aussi bien par des hommes que par des femmes. Les hommes chassent avec un fusil de chasse des singes, des pécaris, des agoutis, des capybaras. Les femmes chassent avec des chiens des pacas, des tapirs, des agoutis.

La récolte est quotidienne à la saison sèche et à la saison des pluies. C’est également une activité mixte.

Cosmologie

Le cosmos est représenté de manière stratigraphique : des couches de terre superposées les unes aux autres générant des plans parallèles qui ne communiquent pas physiquement à l’exception des êtres qui les habitent. Chaque strate a sa propre morphologie composée d’eau, de sol, d’arbres, d’animaux ne variant qu’en forme, taille et nombre.  Bien que toutes les strates soient désignées migi (terre) la différence entre elles est marquée par ce qu’elles contiennent et par la place qu’elles occupent dans la structure du cosmos.

 

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Rituels

Il y a deux types de rituels : le chamanisme et la fête. Les deux mettent en relation le domaine social avec le domaine surnaturel mais le chamanisme est le rituel privilégié par la société. La fête est « grande » ou « petite » ce sont des rituels complémentaire qui ont la même justification à l’existence : la mise en service du cosmos. Les deux rituels pour les Pirahã sont offerts avec l’intention de faire du bruit de sorte que le démiurge  Igagai situé dans la deuxième couche céleste puisse les entendre, s’assurer de leur existence et de l’endroit exact où ils se trouvent. Ces deux rituels sont toujours effectués à la pleine lune..

Source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Pirahá

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