Chili - Le message de lutte du jour de la femme indigène

Publié le 5 Septembre 2018

Ce beau message de nos soeurs Mapuche.

A l'occasion de la Journée internationale de la femme indigène, nous partageons le message du Collectif Gardiennes du Territoire de Kurarrewe.

Mari Mari Lamngen, à l'image de cette journée douloureuse que nous commémorons, pour continuer à entretenir la mémoire de notre sœur Aymara BARTOLINA SISA, tuée avec une cruauté brutale pour s'être opposée à la colonisation.

Janekeo, Gualcolda, Fresia, Berta, Tomasa, Macarena, Juana, Machi Francisca, Bertelina, Papai Isabel et toutes les femmes qui nous guident, dont beaucoup sont invisibles. Aujourd'hui, nous voulons vous remercier pour votre courage, votre tendresse, votre clarté dans la compréhension de l'existence, pour nous avoir laissé un beau mais difficile chemin, une tâche difficile mais urgente, le livre est resté ouvert à d'autres pour écrire igan(mos).

Apparemment nous portons l'injustice ressentie par nos grands-mères, nous portons le patriarcat métallique....

Synthétisé dans un char, une mitrailleuse, un ordre de la Jungle qui a été envoyé pour nous faire taire, le plus grand scandale exprimé depuis la représentation du Pouvoir Patriarcal....

Nous ne sommes plus ici pour des célébrations symboliques : nous sommes venues demander un espace pour les femmes qui luttent, pour que les fenêtres du savoir s'ouvrent à toutes, pour que l'Université soit le Féminin qui ouvre ses portes afin que la créativité, l'astronomie, la médecine, la littérature, le droit, la science soient à la portée de celles qui rêvent de contribuer avec de grandes contributions.

Nous revendiquons les salles de classe qui ont imposé leur langue castillane, méprisant la langue du pays et les forçant à oublier. Les braves en silence continuaient à pratiquer, les rebelles qui ne se soumettaient pas, et d'elles vient la parole  pour élever la voix qui est une chanson qui est venue pour rester !

Nous demandons d'être à la garde de nos enfants jusqu'à ce que nous le décidions, sans obligation d'institutionnaliser notre autre forme d'éducation, pour qu'il n'y ait plus d'EXPLOITATION LABORALE, que nous ne soyons plus les visiteuses des places des grandes villes le dimanche, nous étions si nombreuses.

Nous reprochons à l'Etat, de nous permettre de donner de Lumière aux emprisonnées, nous dénonçons Les compagnies Hydroélectriques pour les nuits blanches, pour avoir rompu l'équilibre commun, pour nos sœurs assassinées. Nous allons harceler les piscicultures jusqu'à ce qu'elles se retirent, parce qu'elles ne nous rendront pas une rivière, ni les nombreux malades qui à l'avenir visiteront leurs centres médicaux, pour utiliser des antibiotiques et des aliments modifiés. Nous exigeons la restauration de toute la zone plantée de pins et d'eucalyptus. Pour que la forêt native s'épanouisse.

Et surtout, nous exigeons la LIBERTÉ DE NOS FRÈRES PRISONNIERS, parce qu'ils savent comment rémunérer leur généreuse Mère Terre.

Ouvrez les yeux, et admirez notre belle Morenidad/Bruneur, nous sommes remplies de sagesse ancestrale, quelqu'un nous a laissé la force, toujours dans le pewmaKalfu nous sommes visitées par une ancienne pour nous guider, aujourd'hui on nous a demandé de nous lever pour prendre soin de la Terre, ce Mapu qui permet l'existence de nombreux êtres, ils sont venus pour l'empoisonner, ambition, le rêve de conquête n'a pas fini.

Nous appelons Notre Pillán, qui en un instant peut tout équilibrer, aux eaux qui viennent de la montagne généreuse dont nous ne manquons pas, mais qui ne sont plus prisonnières de ces fameux droits d'eau", est-ce un droit ? quand seuls les riches ont accès à des procédures de taille ? et aujourd'hui les capitalistes ont mis un prix sur tout. Eh bien, nous n'avons pas de prix, nous avons du courage, tout comme toute la nature qui entoure et nourrit cette espèce parfois inhumaine, la terre est en danger, nous exigeons de prendre des mesures urgentes, si vous avez le pouvoir où vous êtes, écoutez votre mère, votre grand-mère, votre amie, la lune, une étoile, la pierre, une chute et votre réponse sera de penser un cosmos équilibré.

Quelqu'un a pris soin de la graine, quelqu'un a transmis dans Ñimín, quelqu'un a raconté l'Epew, quelqu'un est Kalfumalén, une Grande est PillankUSHE, la plus sage est MACHI, tant d'entre nous, les femmes ont choisi d'être une Mère, quelqu'une l'a gardée et l'a prise au registre de nos sens, les autres ont choisi de faire la guerre, nous toutes AIMONS ! Et nous sommes toujours EN TRAIN D'ETRE.

Nous vous invitons à parler, à vous mettre d'accord sur un pacte humain. Plus de zones de sacrifice.

UNE GRANDE EMBRASSADE À TOUTES , ET NOS MAINS CONTINUERONT À FAÇONNER L'ARCHITECTURE COMMUNE REMPLIE D'ABONDANCE.

MAÑUN MAÑUN! GUARDIANAS KURARREWE.

Traduction carolita d'un article paru sur Mapuexpress

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Commenter cet article
H
Bonsoir Caro<br /> <br /> il est des peintures qui parlent ...<br /> C'est comme si Picasso avait peint des fresques murales au Chili<br /> et cette larme en forme de caracol Zapatiste !<br /> Et puis ce texte de femmes sud américaines<br /> texte de lutte pour perpétuer l'humanité tout simplement ...
C
Oui, les affiches des Mapuche sont toujours originales et parlantes et moi aussi, celle-ci, je l'ai prise en pleine face. Alors du coup, ça m'a permis de voir que j'avais oublié la journée de la femme indigène. Il est bien ce communiqué, c'est vrai. Bisouxx Serge.