Guatemala /Mexique : Le peuple Q'anjob'al

Publié le 25 Juin 2016

Peuple autochtone du Guatemala et du Mexique qui descend de la civilisation maya.

Autre orthographe possible du nom : kanjobal

Guatemala

Département de Huehuetenango, municipalités de San Juan Ixcoy, San Pedro Soloma, Santa Cruz Barillas, Santa Eulalia.

15.000 Q'anjob'ales vivent en Floride aux EU.

Population : 78.000 personnes

Mexique

Chiapas : 9000 locuteurs

Langue : q'anjob'al, langue maya

Ils vivent dans les Cuchumatanes, sur un terrain montagneux composé de hautes crêtes et de gorges profondes.

Le climat varie de très chaud (27 à 32° dans les vallées) ) très frais (10 à 16° dans la montagne).

Autrefois, ils vivaient dans la montagne Cuchumatanes, une zone qui était partagée avec d'autres peuples mayas comme les Chuj, les Mam, les Ixil, les Jakatelko et avec lesquels ils avaient des coutumes communes

Sierra de los Cuchumatanes dpt de Huehuetenango

By Christian Van Der Henst S. - http://www.flickr.com/photos/cvander/15993835/, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11273669

******

Santa Cruz Barillas

De Osman Ramos - http://www.santacruzbarillas.org/, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41972719

image

Dans les années 1520 le colonisateur Pedro de Alvarado qui celui qui découvre le pays pour la couronne d'Espagne mène une campagne de colonisation par la force qui conjuguée aux maladies importées par les blancs, par l'évangélisation des missionnaires provoque une grande chute des effectifs de l'ethnie.

La période coloniale provoque une destruction de la culture et de la cosmovision. Cette période est qualifiée de génocide ou d'ethnocide comme c'est le cas pour les autres communautés indigènes.

Au cours du XIXe siècle, les peuples migrent au Mexique en raison de la dépossession de leurs terres par le gouvernement guatémaltèque. Ils arrivent dans les municipalités de Las Margaritas, la Trinitaria et la Independencia au Chiapas.

Les Q'anjob'ales perdent 70% de leurs terres qui seront données à des ladinos entre 1880 et 1920.

Ces derniers sont alors réduits à l'état de paysans ou de travailleurs migrants.

Ils partent en tant que travailleurs saisonniers dans les plantations de la côte sud du Guatemala ou dans le sud-est du Mexique (Chiapas).

Dans les années 80, une nouvelle vague de migrants dont les Q'anjob'ales arrivent en tant que réfugiés fuyant la violence de la dictature militaire.

image survival

Economie

Ils sont agriculteurs, cultivant leur aliment de base le maïs dans des parcelles en abattis brûlis, les milpas ainsi que dans d'autres parcelles du café et du cacao qu'ils vendent. Mais leur grand problème est le manque de terres suffisantes pour assurer leur auto subsistance. Les autres légumes cultivés sont les haricots, les piments. Le café est leur boisson de prédilection.

image

Artisanat

Santa Eulalia est réputée pour les instruments de musique fabriqués par les Q'anjob'ales, dont des marimbas simples et doubles.

San Pedro de Soloma est réputé pour la céramique.

Les femmes tissent encore sur des métiers à tisser ancestraux. Chaque ville a sa propre identité vestimentaire et il est simple de savoir de quelle ville sont les groupes.

image

Religion

Il s'agit d'un syncrétisme religieux qui mêle les rites traditionnels à la religion chrétienne.

Les personnes âgées sont les personnes les plus respectées, même plus que les autorités civiles et religieuses.

Les mythes de la création font naître le peuple dans un endroit nommé Pai CONOB ( la vieille ville).

Le calendrier Tzolkin (calendrier maya de 260 jours) est toujours respecté et les savoirs ancestraux sont transmis par les anciens.

Le symbole le plus important pour les Q’anjob’ales est la croix. On en trouve devant les églises, dans chaque village pouvant mesurer parfois très haut. La croix n’est pas uniquement un symbole emprunté à la religion catholique imposée par la colonisation espagnole, elle représente les cieux et la terre. Elle fait partie du calendrier maya et elle est à la base de la cosmogonie Q’anjob’al.

Mode de vie succinct

La filiation est patrilinéaire et les lignages traditionnels sont reconnus. Toutes les personnes du même nom sont considérées comme membres du même clan.

Les enfants, dès l’âge de 3 ou 4 ans sont vêtus des tenus identiques aux adultes en miniature. Les petites filles commencent très tôt à travailler avec leur mère dans la maison et les petits garçons avec leur père dans la milpa.

Les mariages sont arrangés entre les parents et le marié mais il faut que les parents du marié paient une dot à la famille de la mariée.

image

Le mariage a lieu souvent entre 12 et 16 ans pour les filles et 15 à 18 ans pour les garçons.

Le couple après son mariage va vivre dans la famille de l’époux mais le couple ensuite peut se construire une maison et partir vivre indépendamment.

Quelques hommes portent encore le costume traditionnel avec une kapixay, une couverture en laine de mouton noire avec des fils différents au col. Les femmes portent de beaux huipils brodés.

Système socio-politique

C’est le modèle traditionnel avec une hiérarchie civile et religieuse. Les personnes les plus prestigieuses sont les sages qui ont exercé des fonctions. Le secteur religieux correspond au système hiérarchique de bureau avec la charge la plus importante qui est celle de mayordomo.

sources : wikipédia, encyclopedia.com

Radio communautaire

Q'ANJOB'ALE

 

image

 

Traduction carolita de l'article de l'INPI pour le Mexique

 

Auto-désignation et tronc linguistique

Le peuple Q'anjob'al parle une langue appartenant à la famille linguistique maya.

Langue

Le q'anjob' ou K'anjob'al appartient à la famille maya, et est considéré comme une langue à part entière, car il n'existe pas d'autre variante. Il est parlé dans les états de Campeche, Chiapas et Quintana Roo. Il y a 9.625 locuteurs de K'anjob'al, selon le dernier recensement effectué en 2010. Les langues les plus proches du k'anjob'al sont l'akateko et le jakalteko. Le k'anjob'al est considéré comme une langue en danger de disparition.

Localisation et zone écologique

Ils sont situés dans l'État du Chiapas dans différentes localités, principalement dans les municipalités de La Independencia, Las Margaritas et La Trinitaria. Le territoire où ils vivent au Mexique est accidenté, où il y a des hauteurs allant jusqu'à 3 000 mètres d'altitude, la plupart sont situés entre 1 500 et 2 000 mètres d'altitude où le climat est froid et tempéré.

Histoire

Le peuple Q'anjob'al a historiquement habité la région guatémaltèque connue sous le nom de Los Altos Cuchumatanes, dans le département de Huehuetenango, une zone également partagée par d'autres groupes ethniques de la région, tels que les Chujes, les Mames, les Ixiles et les Jacaltecos, ce qui les relie non seulement géographiquement mais aussi par leurs coutumes et leur mode de vie.
Ce peuple a été conquis par les espagnols au XVIe siècle. Pendant l'ère préhispanique, ils étaient caractérisés par le commerce avec les peuples de l'actuel sud-est mexicain.
Les Mayas Q'anjob'ales sont un peuple qui a historiquement vécu à la frontière, de sorte que lorsque les frontières nationales ont été établies dans le traité international entre le Mexique et le Guatemala en 1884, des groupes de familles Q'anjob'ales ont été installés des deux côtés de la frontière. Cent ans plus tard, un important exode de Q'anjob'ales guatémaltèques s'est réfugié au Mexique en raison de la guerre interne dans leur pays où des milliers d'indigènes ont perdu la vie.
Le groupe avec lequel les Q'anjob'ales ont eu les relations et les affinités les plus fortes est celui des Chujes. Ils vivent ensemble dans des communautés qu'ils ont formées ensemble depuis le refuge et sont restés unis, ce qui a également donné lieu à des relations de parenté.

Organisation sociale

Chez les Q'anjob'ales, la réciprocité est pratiquée de diverses manières, par exemple avec des travaux d'entraide, en particulier pendant la saison des plantations. Pour les Q'anjob'ales, la terre est le principal élément de subsistance : la nourriture, et bien qu'apparemment ils puissent maintenant vivre sans la terre, ils conservent l'esprit de la cultiver pour obtenir du maïs, du café et des bananes, qui sont des produits de base de leur alimentation.

Autorités

Il existe une structure composée d'un agent municipal, d'un suppléant, d'un secrétaire, d'un trésorier et de policiers, qui sont régis par l'accord communautaire établi dès le début.
Les questions dont s'occupe l'agent municipal sont liées à la propreté, à l'ordre et à l'infrastructure de la communauté. Par exemple, des groupes de travail sont organisés pour garder la route propre, collaborer à la construction d'une route, faire des travaux dans les nids de poule, etc.
Quant à l'administration de la justice, lorsqu'il s'agit d'un délit mineur, par exemple un poulet volé, le problème est résolu avec l'agent municipal et sa directive, si c'est la première fois que cela se produit, une recommandation est faite à la personne responsable ; s'il y a récidive, elle est condamnée à une amende ; mais si cela se produit pour la troisième fois, elle est alors emmenée en prison.

Religion et cosmovision

La présence d'églises évangéliques parmi les communautés Q'anjob'ales du Chiapas s'est accrue, certains de ses membres ont déjà apporté cette religion du Guatemala, mais beaucoup d'autres l'ont rejointe en étant déjà au Mexique. Actuellement, on estime que la répartition est la suivante : 25% d'évangéliques, 50% de catholiques et 25% de ceux qui se considèrent "de costumbre", qui ne se reconnaissent pas comme membres des deux autres religions. En ce qui concerne les églises évangéliques, la plus importante est la "Misión Bíblica Mexicana" (Mission biblique mexicaine) qui est présente dans des localités telles que El Horizonte, La Unión, Los Olivos, Santa María, Zapote, Linda Vista, Recuerdo, Esmeralda, El Encanto et La Ilusión ; elle est suivie de la Pentecôtiste qui est présente dans des communautés comme El Zapote, El Naranjo et Nuevo Mundo et les moins nombreux sont membres de l'église presbytérienne.
Un des aspects à souligner concernant la diversité religieuse de ces groupes est que, depuis leur arrivée au Mexique, ils n'ont pas eu de conflits dus à la religion. Bien que les catholiques et les évangéliques aient leurs célébrations séparées, ils coexistent. Mais il y a surtout le principe du respect de l'accord interne de la communauté, qui est que chacun doit coopérer pour les célébrations, les réunions, les événements, quelle que soit son appartenance religieuse.

Activités productives

Ils se livrent principalement au commerce, notamment dans l'ejido de Poza Rica, le plus grand marché dominical de la région, où se réunissent les réfugiés et les mexicains de la zone de selva de Las Margaritas. Ils se louent également comme ouvriers ou cultivent la terre comme une forme de paiement pour le camp où ils vivent.
La principale culture est le maïs, qui est cultivé pour l'autoconsommation, récolté dans de petites parcelles, avec le café et le cacao, qu'ils vendent. Ces derniers produits sont cultivés sur des propriétés privées où ils sont employés à bas salaire. L'un des problèmes les plus urgents pour ce groupe ethnique est le manque de terres où ils peuvent cultiver et obtenir leur nourriture quotidienne.
La région dans laquelle les communautés Q'anjob'ales sont installées est propice à la culture du café, ce sont des terres où ils ont laissé pousser des arbres à bois tels que : lengua de vaca, aceite, chacalté, et à l'ombre de ceux-ci poussent des plantations de café. Bien que toutes leurs terres cultivées soient pluviales. La production de café s'avère rentable pour les Q'anjob'ales, ils perçoivent eux-mêmes une plus grande prospérité, puisqu'ils ont réussi à s'organiser pour exporter leur produit.
La grande majorité des jeunes hommes et femmes quittent leur communauté et partent à la recherche d'un emploi, ils sont à : Cancun, Playa del Carmen, Mexico, Tijuana et aux États-Unis. Les maisons que l'on peut voir dans la population Chuj, Q'anjob'al ou Akateca ont été construites grâce à l'argent que les migrants envoient à leurs familles.

Fêtes

Chez les Q'anjob'ales installés au Chiapas, dont la patronne est Sainte Eulalia, ils continuent à célébrer sa fête, bien qu'il ne s'agisse pas d'une célébration de l'ampleur de celle qui a lieu dans la ville de Santa Eulalia, Huehuetenango, au Guatemala ou des répliques qui sont faites dans d'autres endroits, par exemple celles réalisées par les migrants vivant aux États-Unis. Dans le cas des Q'anjob'ales du Chiapas, leur situation de réfugiés ne leur a pas permis de maintenir cette célébration avec la même pertinence que celle célébrée au Guatemala. À cela s'ajoutent les conversions religieuses ; il y a de plus en plus d'églises évangéliques dans ces communautés.
Cependant, l'un des rites associés à la célébration de la Sainte Eulalie est le changement d'autorités qui a lieu au début de l'année, le 1er janvier. Au Guatemala, on appelle cela le changement de maire, au Mexique, c'est le changement des autorités éjidales. Ce rituel, qui est festif, s'effectue par nomination de la population, la personne qui sera l'autorité et son remplaçant sont choisis, la fonction dure un an et est tournante, mais elle est aussi héréditaire.
Dans les communautés Q'anjob'ales qui pratiquent encore cette cérémonie, qui sont déjà peu nombreuses, le rituel consiste à coopérer pour acheter un paquet de cigarettes, quelques litres de boisson et à inviter la population : femmes, hommes, enfants, jeunes, à parler du déroulement de l'année, des problèmes qu'ils ont rencontrés et à rendre grâce pour les avantages reçus. Actuellement, dans de nombreuses communautés, ce poste a été perdu et la seule chose qu'ils font, c'est que les nouvelles autorités, au début de l'année, reçoivent le poste et que les gens n'arrivent plus.

Gastronomie

Comme le maïs est le principal produit alimentaire de ce groupe, leurs propres repas sont dérivés de ce produit. La nourriture typique des Q'anjob'ales est le tamale. C'est un type de tamale spécial, car il est grand, environ un demi kilo chaque tamale, rempli de morceaux de poulet. C'est l'un des aliments typiques de la région. Quant aux boissons, il y a l'atole et le pozol. Le pozol est la nourriture qui est associée au travail, quand on va travailler dans les champs, tout le monde prend un ou deux litres de pozol.

Vêtements traditionnels

Le costume traditionnel de la femme q'anjob'al, des rares qui l'utilisent, consiste en une jupe qui n'est plus tissée sur un métier à tisser mais qui est industrialisée et elles l'obtiennent dans le commerce de La Mesilla ou à Huehuetenango, la seule chose qu'elles font est de l'adapter à leur usage. Quant à la blouse, elle est brodée de fleurs et on utilise une ceinture pour la coupe.

Musique ou danse

En ce qui concerne les fêtes avec musique et danse traditionnelles, elles n'ont plus lieu car il n'y a plus de personnes qui savent jouer du marimba, et elles ne possèdent même pas un de ces instruments.
 

ART

PHOTOGRAPHIES

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Guatemala, #Mayas, #Q'anjob'al, #Mexique, #Peuples originaires

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article