Monde autochtone 2014 : Le Guatemala

image jeune fille maya ixil Gabayd

Le procès pour génocide
L’événement qui a retenu l’attention nationale et internationale au cours de l’année
2013 a sans aucun doute été le procès pour génocide contre José Efraín Ríos Montt, un
militaire qui, à la suite d’un coup d’État, a gouverné le Guatemala entre 1982 et 1983.
Cette période a été la plus sanglante du conflit armé, enregistrant plus de
200 000 victimes, la plupart d’entre elles autochtones, exécutées par l’armée et par les
forces paramilitaires à cause de leur soutien présumé à la guérilla. La majorité de ces
personnes était des civils sans défense, des personnes âgées, des hommes, des femmes
et des enfants tués dans les massacres, victimes de cruelles atteintes à leur dignité.
Le procès pour génocide du peuple Maya Ixil est fondé sur l’intention évidente qu’a eu
l’État d’éliminer ce groupe ethnique, dont les territoires ont été considérés comme un
bastion des forces rebelles. Selon Marta Cassaus, les actions militaires contre les Ixiles
rentrent dans la catégorie du génocide car les preuves sont suffisantes pour démontrer
l’intention de détruire, en tout ou en partie, ce groupe ethnique. Les éléments suivants
permettent de distinguer le génocide d’autres formes de violence1 :
• la présomption que des assassinats de masse ou des massacres sur des enfants, des
personnes âgées et des femmes ont été ordonnés ;
• la destruction des habitations, des symboles culturels et religieux ;
• les cimetières clandestins et/ou les fosses communes ;
• la dépersonnalisation et la déshumanisation des victimes ;
• la déclaration d’un ennemi public ou d’un groupe à persécuter ;
• la tentative d’effacer les signes d’identité ;
• la destruction, en tout ou en partie, du groupe ethnique ;
• la planification minutieuse et systématique des exterminations.
Tous ces éléments sont présents dans les actions que l’État guatémaltèque, par
l’intermédiaire de son armée, a commis contre la population ixile pendant le conflit
armé interne, en particulier en 1982 et 1983.

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