L'araucaria du Chili
Publié le 9 Juin 2013
Il est une silhouette dont on ne peut séparer le Chili, c'est celle de l'araucaria qui lui confine une si originale et splendide apparence.
Nom latin : araucaria araucana
Famille : araucariacées
Le nom qu’on lui donne : désespoir des singes.
Ce nom est du à la forme des feuilles acérées qui empêchent toute escalade par les singes. Pour autant, aucune espèce de singe n’existe au Chili. Le côté piquant de ses feuilles a pu en revanche le protéger des dinosaures car l'espèce est très ancienne. On la décrit parfois comme un fossile vivant.
Nom mapuche : pehuen (pewen)
Le genre araucaria est l’un des trois genres de la famille des araucariacées. Son nom lui vient de la province d’Araucania au Chili dont sont originaires deux espèces du genre.
Araucaria araucana est un conifère originaire de la cordillère des Andes. Dans la région du Biobio et Araucania au Chili, et au Neuquen en Argentine. La région d’Araucania qui constitue le bastion de l’araucaria au Chili est située à 600 km au sud de la capitale Santiago.
Il est l’arbre national du Chili.
image parc national conguillo
Plusieurs parcs et réserves protègent de beaux peuplements de l’espèce :
- Réserve de biosphère araucarias, centre sud du Chili : 2 parcs, Conguillo –Los paraguas, et la réserve forestière Alto Biobio
- Parc naturel Nahualbuta
- Réserve nationale Nalcas-Malacahuello
- Réserve nationale China Muerta
- Réserve nationale Villarica
- Parc national Huerquehue
cône femelle
Description
C’est un arbre qui peut atteindre 50 mètres de hauteur, deux mètres de diamètre et vivre jusqu’à 1000 ans.
Son port est pyramidal, il perd ses branches de la base avec l’âge comme la plupart des conifères.
Fleurs : c’est une espèce dioïque, c’est-à-dire que les fleurs mâles et femelles sont sur des sujets séparés.
Les fleurs naissent au bout des rameaux, les mâles forment des boules de 10 cm qui libèrent le pollen en juillet.
Les femelles sont des cônes dressés de 15 cm.
cône mâle
Fruits :
Les fruits mûrissent au second automne.
Les cônes femelles isolés ou en groupe de deux peuvent être de la taille d’un melon. Chaque cône est composé de 700 écailles environs autour d’un axe dressé. Un cône contient environ 200 graines de ¾ cm de long.
Les cônes mâles sont groupés par 3,4 ou 5 aux extrémités des branches, chaque écaille porte 6 à 15 sacs polliniques.
Les graines (pignons)
Un groupe de six arbres femelles avec un arbre mâle pour favoriser la pollinisation peut produire des milliers de graines par an.
Mais l’arbre ne produit des graines que vers l’âge de 30/40 ans.
Les graines sont consommées en dessert en Amérique latine.
Écorce grise, ridée, marquée d'anneaux laissés par les cicatrices des branches tombées.
Feuilles persistantes, en écailles acérées.
Le bois jaunâtre qui est de grande qualité servait autrefois à la construction des mâts des bateaux et pour la menuiserie.
Rusticité : jusqu’à – 20 °, supporte bien les climats doux.
L’espèce est menacée d’extinction et son exploitation interdite au Chili depuis 1990. La récolte des graines est limitée aux indiens essentiellement.
Son statut de conservation de l'UICN est vulnérable.
Pour les mapuche
Ils le nomment pewen et utilisent le pignon pour sa saveur et comme aliment de base. L’automne et l’hiver les réserves de blé et de pommes de terre sont parfois insuffisantes et le pignon d’araucaria offre une sécurité alimentaire. L’arbre fournit également du bois de chauffage, la résine est utilisée comme médicament pour soulager les maux de tête, les rhumes, les ulcères, les douleurs menstruelles, les plaies cicatrisantes, les entorses….
Pour les mapuche-pehuenche , les arbres mâles (domopewen) et femelles (wentrupewen) se reproduisent en croisant leurs racines sous la terre. Deux importants esprits aident les arbres à se reproduire.
Sources : wikipédia, unesco, images du diaporama wikimédia
diaporama d'araucarias dans des parcs au Chili
Araucaria
L’hiver tout entier, la bataille entière,
les nids, tous les nids du fer détrempé,
dans ta fermeté que le vent traverse,
dans ta ville agreste sont ici dressés.
La geôle renégate de la pierre,
le lacis de l’épine submergée
font de ta chevelure clôturée
une demeure d’ombres minérales.
Pleurs hérissés, éternité de l’eau,
montagne squameuse, éclair de sabots.
La géologie, avec ses pétales,
construit ta maison livrée aux tourments.
Le haut hiver embrasse ton armure
et te couvre de lèvres disparues.
Le printemps, violence d’odeurs, déchire
à ta statue immuable son filet,
et l’automne si grave désespère
de répandre son or sur ta verte stature.