Ode à la pierre

Publié le 12 Avril 2013

 

rustrel-001.jpgColorado de Rustrel (Vaucluse)

 

 

D’opale extorquée des entrailles

en bloc de granite suspendu,

d’éboulis d' éclats de billes

en dolmen érigé dans les cieux,

tu es, tu vis, tu survis

froide,

attendant la chaleur

d’un feu,

d’un foyer,

d'un cœur,

complice, soumise ou mortelle

tu vis dans ta masse rocheuse.

De roulis dans le torrent impétueux

en glissade dans les avalanches rebelles,

ta chute, bruit, tempête et furie

entraîne sans cesse

avec elle les tourments,

la timidité n’est pas ton présent.

Parfois des formes humaines

tu t’amuses à sculpter

ta matière en fusion,

clin d’œil moqueur

ou symbole éternel,

ton poli polisson

fait s’exclamer : Ô merveille !!

Tu dessines en artiste

les contours de nos vies,

encerclant et cernant

des limites

délimitant

nos envies nos furies,

délimitant et freinant nos appétits.

On t’a faite arme

au tranchant acéré,

on t’a faite demeure funèbre,

de bon cœur, tu t’es pliée,

on t’a faite collier

brillant de mille feux.

Tu suscites alors les instincts

avides et pernicieux

d’hommes aux doigts crochus.

Ta matière prolifique

nuit à la Terre-mère,

j’aimerais que tes trésors

restent enfouis sous la terre,

que plus jamais galeries

creusées pour t’extraire

minent notre sol,

arrachant ta lumière.

J’ai trouvé un caillou

minuscule et tout gris,

la forme d’un cœur

roulée à l’éboulis,

sur ma poitrine nue

il reste à jamais;

il est chaud et bat fort

c’est un cœur pour de vrai.

 

images-copie-1.jpg

 

Carole Radureau (12/04/2013)

 

 

Ce texte est libre de droit et diffusé sous licence creative commons

 

 

 

 

 

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #Mes anar-poèmes

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