Pérou : La police serait complice de l'exploitation minière illégale

Publié le 21 Avril 2024

Publié : 19/04/2024

Servindi, 19 avril 2024.- Le Gouvernement Territorial Autonome de la Nation Wampis (GTANW) a signalé à Walter Ortiz, Ministre de l'Intérieur du Pérou, la complicité présumée d'agents de police dans l'exploitation minière illégale du rio Santiago.

La plainte indique que trois personnes en uniforme de police ont été capturées le 18 avril par des indigènes de la communauté Villa Gonzalo. 

Les dirigeants wampis affirment que les gardiens de la loi n'étaient ni plus ni moins que la protection des bateaux des mineurs illégaux sur le rio Santiago.

Lorsqu'ils ont été aperçus par la garde indigène, les policiers présumés ont jeté leurs armes à l'eau, de sorte que leur identité n'a pas pu être vérifiée.

La communauté de Villa Gonzalo réclame que la police et le parquet interviennent dans la zone pour arrêter les présumés policiers et mineurs illégaux capturés par la communauté.

La police arrêtée à Villa Gonzalo. Photo de : GTANW

 

La police et les mineurs sont suspectés

Les mineurs illégaux arrêtés sont : Eduardo Wenceslao Vega Abarca, Edgar Milton Flores Dávalos, Edgar Samuel Robles Guevara, Abraham Rosillo Abad, Brandon Germain Flores Silvera et Wilman Gualberto Ramos Papa. 

Les policiers présumés identifiés sont : Issac Rosillo Palacios, Alex Ivan Maco Vilcherrez et Richard Armando Rengifo Pérez.

« Cette image est un scandale qui fera le tour du monde, mettant en évidence la complicité corrompue de certains policiers qui ternissent l'honneur du PNP en agissant comme gardes du corps du crime au lieu de le poursuivre », a déclaré Teófilo Kukush Pati, président du GTANW.

La propagation de l'exploitation minière illégale dans divers bassins amazoniens du pays remet en cause la légalité et la légitimité mêmes de l'État péruvien, qui n'est pas capable de garantir l'État de droit démocratique ni même l'ordre public.

Invasion de dragues, alors que l'État péruvien observe

Il convient de noter que le bassin du rio Santiago est envahi par des mineurs illégaux qui installent des dragues qui éliminent de grandes quantités de sédiments et modifient le lit du fleuve.

Comme cela a été observé dans d'autres régions comme Madre de Dios, les dragues fonctionnent sans aucun type de licence ou d'autorisation. Dans leur activité, elles  contaminent par le mercure, réduisent la qualité de l'eau et affectent la vie des poissons et d'autres organismes aquatiques.

De plus, elles provoquent la destruction des habitats naturels, nuisant à la santé des personnes et de la faune aquatique, provoquant de graves impacts sur les écosystèmes.

Demandes urgentes

 

Lettre du gouvernement Wampis adressée au Ministre de l'Intérieur. Fera-t-il quelque chose ? Téléchargez la lettre sur :  https://goo.su/F5PyHZV

Le gouvernement Wampis souligne que l’exploitation minière illégale dans le contexte amazonien provoque des dommages environnementaux irréversibles et corrompt également les institutions qui devraient protéger l’environnement et assurer la sécurité publique.

Dans une lettre ouverte au ministère de l'Intérieur et à d'autres institutions de l'État, ils exigent une enquête exhaustive du parquet environnemental et de la police nationale pour vérifier l'identité des détenus.

S'il est confirmé qu'ils sont des policiers en activité, ils doivent être immédiatement licenciés pour complicité d'exploitation minière illégale, pour corruption et négligence dans leurs fonctions.

Une autre demande connexe est que la corruption dans les détachements de police près du fleuve Santiago fasse l'objet d'une enquête approfondie.

Pour une action efficace contre l’exploitation minière illégale

Le gouvernement doit mener des actions efficaces pour interdire, saisir et détruire les dragues utilisées par les mineurs illégaux pour mettre fin à la pollution du bassin de la rivière Santiago.

Jusqu'à présent, il est apparu que les policiers informaient les mineurs illégaux des mesures d'interdiction, de sorte qu'ils étaient avertis et dissimulaient leurs équipements d'exploitation pour éviter qu'ils ne soient saisis ou détruits.

La situation d'urgence vécue par le peuple Wampis justifie la mise en place d'une mission d'urgence multisectorielle avec la participation de diverses entités étatiques pour inspecter et agir rapidement et efficacement contre les mafias minières illégales.

Face aux engagements internationaux de l'État péruvien pour protéger la biodiversité et faire face à la crise climatique, les autorités doivent déclarer officiellement leur responsabilité face à l'exploitation minière illégale.

Enfin, ils doivent prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des autorités Wampis qui, fidèles à leur mandat ancestral, protègent l'Amazonie et ses ressources pour le pays et l'humanité.

traduction caro d'un article de Servindi.org du 19/04/2024

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