Pourquoi la Grive solitaire est si timide

Publié le 18 Février 2024

Un conte des Iroquois

 

 

Quelques lunes après le conseil, lorsque les oiseaux choisissaient leurs costumes à plumes, un deuxième conseil fut convoqué. Le but de ce conseil était de voir quel oiseau pourrait voler vers le ciel et apporter un chant sur terre.

Quand tous les oiseaux furent arrivés et perchés sur l’arbre du conseil, le vieux hibou sage parla.

"Amis et frères, écoutez", dit-il. "Beaucoup d'entre vous ont des ailes puissantes, mais vos voix ne sont pas belles. Haut, très haut dans le ciel, une longue traînée au-delà des nuages, se trouve le Happy Hunting Ground (terrain de chasse)

« Là vivent tous nos frères des bois, que le Grand Esprit a appelés. Ils chantent des chants plus beaux que tous ceux entendus sur terre.

"L'oiseau qui peut voler au-delà des nuages ​​entendra ce chant. Il apportera une chanson sur terre. Qui suivra le Great Sky Trail et apportera une chanson sur terre ? Who-whoo ! Who-whoo ! Who-whoo !"

À ce moment-là, tous les oiseaux aux ailes rapides volèrent haut dans les airs. Ils tournaient en rond pour montrer leur talent. Puis ils disparurent dans les nuages.

Mais un à un, ils tombèrent sur terre ; car lorsqu'ils eurent atteint la Piste du Grand Ciel au-delà des nuages, ils étaient trop fatigués pour l'emprunter.

Enfin l'aigle se leva et déploya ses grandes ailes.

"Écoutez", dit-il, "car le chef des oiseaux parle. Aucun autre oiseau n'est aussi rapide et aussi fort que l'aigle. Il a fait le tour de la terre. Il a volé jusqu'aux confins du monde. L'aigle volera sur la Piste du Grand Ciel et amène la chanson sur terre. »

Une petite grive brune était assise près de l'aigle.

"Oh", pensa-t-elle, "comme j'aimerais amener cette chanson sur terre !"

Mais elle était si petite et ses ailes étaient si fatiguées !

Puis une idée surgit dans la petite tête brune de la grive. Elle sauta doucement jusqu'au dos de l'aigle et se cacha dans les épaisses plumes près du cou. La grive était si petite et si légère que l'aigle ne sentait pas son poids. Il ne savait pas que la petite grive brune était sur son dos, et les autres oiseaux ne le lui dirent pas.

L'aigle déploya ses grandes ailes. De haut en haut, de plus en plus haut, ils s'envolèrent. Le bois du conseil est devenu un petit point et ensuite on ne l'a plus vu. Au-dessus, au-dessous et à travers les nuages, de plus en plus, ils naviguèrent le long de la Piste du Grand Ciel.

Finalement, la force de l'aigle commença à faiblir. Il ne pouvait pas aller plus loin. Les grandes ailes du chef des oiseaux ne pouvaient plus battre l'air. Ils tombèrent à ses côtés.

La petite grive brune sentit l'aigle frémir et commencer à descendre vers la terre.

Puis la petite grive brune s’envola. L'air était si léger qu'il semblait facile de voler. Elle continuait son chemin, car elle n'était pas fatiguée. Elle avait fait un voyage presque jusqu'au paradis.

"Maintenant," pensa-t-elle, "je vais continuer et je vais chercher la chanson."

Pendant quelque temps, la petite grive brune a volé le long de la Piste du Grand Ciel. Tout à coup, l’air parut plein de chants. Elle savait qu’elle approchait de la Piste du Grand Ciel. 

Elle a écouté. Une chanson lui paraissait plus belle que les autres. Encore et encore, elle écoutait. Elle attrapa les notes. Elle les chanta plusieurs fois, jusqu'à ce qu'elle soit sûr de pouvoir transmettre la chanson sur terre.

Puis elle descendit, descendit et descendit, elle flotta, à travers les nuages, les tempêtes et le soleil, pour retourner vers la Terre Mère.

Très heureuse, elle s'envola vers le bois communal. Elle était tellement pleine de sa belle chanson et de la merveilleuse Piste du Grand Ciel qu'elle pensa qu'elle devait chanter sa chanson immédiatement.

Mais lorsqu'elle arriva au bois du conseil, elle n'osa pas ouvrir la bouche ! Elle se souvenait qu'elle avait volé son vol à mi-chemin vers le paradis, et elle savait que les autres oiseaux le savaient.

Mais cette chanson ! elle devait la chanter ! Elle pensait que sa gorge allait éclater si elle ne chantait pas !

Alors la petite grive brune s'envola toute seule, dans une partie profonde et sombre du bois. Là, cachée par les broussailles et les buissons, elle déversa la chanson qu'elle avait entendue sur la Piste du Grand Ciel.

Les hommes qui l'entendent aujourd'hui disent : « Écoutez, une grive solitaire ! Quelle belle chanson ! Mais c'est un oiseau si timide qu'on peut rarement l'apercevoir.

Ils ne savent pas pourquoi elle reste si près à l'abri.

traduction carolita

Sources et lectures complémentaires

Projet Gutenberg Histoires que les Iroquois racontent à leurs enfants par Mabel Powers [1917]

https://whisperingbooks.com/Show_Page/?book=Legends_Of_The_Iroquois&story=Why_Hermit_Thrush_Is_So_Shy

Par Mykola Swarnyk — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=90068934

Par Mykola Swarnyk — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=90068934

L'oiseau

 

Par Dresser, H. E.; Dresser, H. E.; Keulemans, J. G.; Neale, Edward; Sharpe, Richard Bowdler; Thorburn, Archibald; Wolf, Joseph — https://www.flickr.com/photos/biodivlibrary/7135304473, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=43182622

 

Grive solitaire

Catharus guttatus

Hermit thrush

Famille : turdidés

 

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