Le condor dans la pensée autochtone d'Amérique du sud

Publié le 28 Avril 2024

 

Certains oiseaux, dont le condor, occupent une place centrale dans la religion et les mythes de l’humanité. Tout comme le condor est sacré dans une grande partie de l’Amérique du Sud, du côté nord du continent, le symbole est l’aigle et, dans d’autres cultures, d’autres oiseaux similaires sont vénérés. Peut-être est-ce parce que les oiseaux représentent toujours pour l’homme une métaphore de l’ascension et de la liberté.
   

L'image du condor semble associée à différentes cultures de l'Amérique indigène depuis la période pré-inca et a été maintenue dans certains cas jusqu'à aujourd'hui.

   

Le condor dans les cultures pré-incas de Bolivie et du Pérou
 

porte du soleil Tiwanaku Par Mhwater — Transfered from nl.wikipedia, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3226944

 En territoire bolivien, au sud-est du lac Titicaca se trouve Tiwanaku (Tiahuanaco en quechua), considéré, après Cuzco, comme le site archéologique le plus célèbre des Andes. Cette culture a prospéré entre les années 900 et 1300 après J.-C. On y a découvert la Puerta del Sol, l'un des monuments les plus remarquables de toute l'Amérique ancienne, et de nombreux monolithes sculptés. Tiwanaku était sans aucun doute un centre religieux. Selon Henri Lehmann, le personnage principal sculpté sur la grande porte est l'image de la divinité Viracocha : « il est debout, la tête entourée de rayons qui représentent des têtes de félins et de serpents ; dans chaque main il tient un sceptre, au bout de laquelle il porte « une sculpture en forme de tête de condor ; trois rangées de personnages en marche l'entourent ; ceux du milieu portent des masques de condor ».

monolithe Bennett Par Ajdavalos — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=66865123
  

Cependant, dans l’un des monolithes de Tiwanaku, le monolithe Bennett, aucun personnage central n’apparaît. Apparemment, sa décoration est également très significative. Rodolfo Kush décrit qu'il se compose de trois éléments : le condor, le poisson et le félin. Comme nous le verrons plus tard, le condor est lié au ciel ou « monde d'en haut » et le poisson au « monde d'en bas ». Ceux-ci sont répartis sur les figures de manière opposée, puisque les condors et les poissons apparaissent sur la face avant, ainsi que sur les côtés gauche et droit du monolithe. Sur le dos, cependant, le nombre de poissons diminue et les félins prédominent. 

Pour Kush ,la décoration consiste en une histoire dans laquelle le thème du condor est confronté au thème du poisson, puis au thème du félin comme conciliateur des contraires et par suite de l'énergie néfaste du poisson uni à des vertus inhérentes au condor, toutes liées aux thèmes de la révolution du temps et de l'intégration. Bref, cela n'exprime peut-être que l'idée de la façon dont le monde du condor doit passer par le monde des poissons pour atteindre le plan du félin. Poursuivant cette interprétation, la décoration du monolithe Bennett refléterait la vision du cosmos indigène.
   

Même les Mochicas, qui habitaient la côte nord du Pérou, adoraient, selon Garcilaso de la Vega, tout ce qu'ils voyaient dans la nature : arbres, montagnes, hiboux, félins, condors,..., ils adoraient tout. A la même époque, sur la côte sud du Pérou, Lehmann mentionne que dans les céramiques de Nazca les représentations favorites étaient un personnage au masque félin, couronné d'un serpent hérissé d'épines ; et aussi un personnage d'oiseau.


Les motifs de la Puerta del Sol auxquels nous avons fait référence ont été copiés par d'autres artistes de l'antiplano et se sont répandus parmi les différents peuples qui habitaient les Andes, et ont été maintenus avec quelques variantes ou transformations entre les cultures qui maintenaient le contact, ou celles en qui a dérivé.

traduction carolia

source

http://www.alconet.com.ar/varios/mitologia/simbolismo_animal/el_condor.html

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article