Patrimoine culturel et immatériel 2022 : La semaine sainte au Guatemala
Publié le 7 Décembre 2022
Les origines de la semaine sainte au Guatemala remontent au XVIe siècle, à Santiago de Guatemala (aujourd’hui Antigua Guatemala) où la foi chrétienne s’est mélangée aux coutumes préhispaniques pour donner naissance à un nouvel art religieux, musical, gastronomique et rituel. L’évènement s’est ensuite répandu dans les villes des 22 départements du pays.
Chaque groupe communautaire a donné à l’élément des caractéristiques propres forgeant l’identité des guatémaltèques autour d’une expression de leur foi qui promeut la tolérance, le respect et la cohésion sociale dans les territoires où elle est présente.
Les manifestations les plus importantes sont les processions, les veillées, la fabrication de tapis de fleurs et de fruits, les autels, les compositions et interprétations, les marches funèbres et les préparations et spécialités culinaires.
Ils exploitent les espaces publics des communautés lors des fêtes et font appel aux décorations florales et à l’encens pour créer une atmosphère visuelle et olfactive spécifique au rituel de la Semaine Sainte.
La décoration des façades parachève cette atmosphère.
La Semaine Sainte au Guatemala commémore la Passion, autrement dit la mort et la résurrection du Christ.
La valeur de cet évènement est transmise de génération en génération dans le cadre d’une expérience faisant appel aux 5 sens, à la création d’œuvres d’art religieux et allégorique, à la dégustation de spécialités gastronomiques, au recours à des sensations olfactives, visuelles, auditives (arômes, fleurs de saison, musique sacrée) sans oublier le toucher qui est mobilisé car des textures et des formes spécifiques sont mises à l’honneur dans les manifestations.
Ceux qui détiennent et pratiquent l’élément sont les membres de la société civile, qu’ils soient religieux ou laïcs. Ils peuvent être seulement les spectateurs ou bien participer directement à une activité spécifique comme par exemple des artisans qui fabriquent un certain nombre d’objets religieux. Les membres des fraternités , les Cucuruchos (pénitents) et les fidèles assistent aux processions.
Reflet de la diversité culturelle du pays, il est associé depuis des siècles à la douleur et au culte de la mort, deux notions qui n’étaient pas étrangères aux populations autochtones. C’est une caractéristique qui perdure encore aujourd’hui et qui, malgré une contradiction apparente, est un signe d’espoir et d’unité.
VIDEO Holy Week in Guatemala