Colombie : 1 500 indigènes confinés par les territoires minés

Publié le 1 Avril 2021

Les explosifs auraient été posés par l'Armée de libération nationale dans le cadre d'un conflit avec un autre groupe armé pour le contrôle du territoire.

Servindi, 30 mars 2021 - Environ 1 500 autochtones vivant dans des réserves de la municipalité de Frontino, dans le département d'Antioquia, en Colombie, restent confinés car leurs territoires et leurs routes sont envahis par les mines.

Cette situation, qui met en danger la vie des indigènes, serait le fait des groupes armés qui se battent pour le contrôle de cette région d'Antioquia.

Rien qu'en 2021, au moins cinq indigènes sont morts à cause de ces explosifs et il y a déjà 15 incidents de mines signalés dans cette municipalité, a rapporté le maire Jorge Elejalde.

Le différend porte préjudice aux indigènes


Selon le journal El Espectador, en février et mars, l'Armée de libération nationale (ELN) et le Clan du Golfe se sont affrontés en permanence pour le contrôle de la zone.

C'est dans ce contexte que le premier groupe a utilisé ces engins explosifs dans le cadre de ses stratégies pour arrêter l'avancée du second.

La situation a maintenant affecté non seulement les indigènes qui ne peuvent pas quitter leurs resguardos Amparradó Alto, Amparradó Medio, Guabinas, Cañaveral et Julio Chiquito.

Mais aussi un autre groupe de 60 personnes qui sont parties se ravitailler, mais ne peuvent plus revenir de peur de marcher sur une de ces mines.

Ces personnes restent pour l'instant dans le village de La Blanquita, selon le maire de la municipalité de Frontino, Jorge Elejalde, qui s'est confié à la radio RCN.


Les explosifs ont déjà fait des victimes


Depuis le début de l'année, ce n'est pas la première fois que des engins explosifs touchent les populations autochtones de Colombie.

Il y a quelques semaines, les communautés autochtones de Murindó, une municipalité voisine de Frontino, ont également dénoncé la présence d'explosifs sur leurs territoires.

Ceci, après qu'un garçon Embera soit tombé sur une de ces mines, ce qui lui a fait perdre sa jambe gauche, comme le rapporte Servindi dans cet article.

Selon El Espectador, un incident similaire vient de se produire à Frontino, lorsqu'un groupe d'indigènes de la communauté de Jenaturadó est tombé dans un champ de mines alors qu'il tentait de rejoindre La Blanquita.

Une femme a été blessée et a dû être emmenée à l'hôpital pour y être soignée pour de multiples blessures.

Il y a un an, en mars 2020, deux mineurs autochtones, âgés de 12 et 17 ans, sont morts dans cette municipalité après avoir marché sur une mine antipersonnel.

Il convient de noter que les chiffres officiels montrent qu'Antioquia, le département auquel appartiennent ces municipalités, est le plus durement touché par les champs de mines.

Entre 1990 et le début de l'année 2019, 11 718 victimes de mines terrestres ont été recensées dans le pays, dont 2 550 originaires d'Antioquia, selon Descontamina Colombia.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 30/03/2021

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