Pérou : Voie Navigable amazonienne : le MTC refuse d'augmenter le nombre de sites de dragage

Publié le 22 Janvier 2021

Servindi, 21 janvier 2021 - La demande de modification du contrat du projet de la voie navigable Amazone (Hidrovía Amazónica) pour augmenter le nombre de sites de dragage a été rejetée par le ministère des Transports et des Communications (MTC).

Bien que le dragage soit une activité qui génère de graves impacts socio-environnementaux, le consortium Cohidro, concessionnaire du projet, a demandé d'augmenter le nombre de sites de dragage de 13 à 24.

L'intention cherchait à se concrétiser par une proposition d'avenant au contrat de la voie navigable Amazonienne et cela a été demandé par le gestionnaire du Consortium Cohidro au moyen de l'Oficio n° 0138-2021-MTC/19.

À cet égard, la Direction générale des programmes et projets de transport du ministère des transports et des communications (MTC) a déclaré la proposition d'addendum irréalisable et inappropriée.

Le projet initial prévoyait 13 zones de dragage ; mais le rapport 4 de l'étude technique définitive (EDI) mentionne jusqu'à 24 zones de dragage.

La proposition d'addendum admet que le nombre de sites de dragage pourrait continuer à varier, ce qui confirme que les promoteurs de projets ne connaissent pas la portée du projet qu'ils cherchent à réaliser.

Le projet Hidrovía Amazónica, et en particulier l'activité de dragage, est rejeté car il menace de toucher plus de 400 communautés indigènes.

Vanessa Cueto, de l'association DAR, a reconnu comme positive la décision du ministère des transports et des communications car "elle évite une mesure qui a généré plus d'incertitude que de certitude.

Plus de zones de dragage, plus d'impacts

Une note informative de l'association DAR indique que l'étude d'impact environnemental évaluée en 2019 puis rejetée en 2020 a été élaborée sur l'analyse de 13 zones de dragage.

Il précise que sur les quatre composantes du projet, deux concernent son intervention dans la rivière, l'une est le dragage et la seconde est l'enlèvement des grumes échouées dans la rivière.

Dans aucun des deux cas, les autorités n'ont fourni d'informations précises et exactes pour définir leur quantité et leur emplacement.

Il convient d'ajouter que, comme l'ont observé diverses entités spécialisées, l'EIA a identifié des zones à forte concentration de substances toxiques sans qu'aucune étude complémentaire n'ait été réalisée.

Un projet raté et remis en question

La voie navigable amazonienne est un méga-projet promu par le gouvernement péruvien qui vise à créer un canal de navigation sur les fleuves Huallaga, Ucayali, Marañón et Amazone pour permettre aux grands navires de naviguer.

Le travail consiste à draguer pour enlever les roches et autres matériaux afin que les rivières soient suffisamment profondes pour permettre le passage de ces navires commerciaux.

Il faut également créer un canal de 56 mètres de large dans les rivières dont les berges sont habitées par 424 communautés indigènes qui seraient touchées par divers types d'impacts.

À ce jour, les études sont insuffisantes pour savoir comment le dragage affectera la dynamique des rivières, les poissons et les autres écosystèmes connexes. Par conséquent, il est également impossible de mesurer comment la vie des communautés environnantes sera affectée.

En 2017, le mégaprojet a été concédé au consortium péruvien-chinois Cohidro Amazónica S.A. (Cohidro) pour une période de 20 ans. Jusqu'à présent, le projet ne dispose pas d'une évaluation des incidences sur l'environnement (EIA) approuvée, un instrument nécessaire pour connaître les impacts que ce projet pourrait générer.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 21/01/2021

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #pilleurs et pollueurs, #Hidrovía Amazónica

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