Honduras : le pays d'Amérique latine ayant le plus de leaders attaqués

Publié le 26 Janvier 2021

Au moins 129 dirigeants de communautés garifunas et indigènes ont été attaqués dans le cadre de conflits liés à des projets sur leurs territoires. 71% des communautés de ce pays sont concernées par des projets d'infrastructure, parmi lesquels se distinguent les travaux hydro-énergétiques.

Servindi, 25 janvier 2021 - En Amérique latine, le Honduras est le pays qui compte le plus grand nombre de communautés dont les dirigeants ont subi des attaques en raison de la présence de projets sur leur territoire.

C'est ce que révèle la plateforme Droits collectifs violés, qui affirme que 84 hommes et 45 femmes leaders de communautés indigènes dans ce pays ont subi des attaques pour avoir défendu leurs territoires.

Ce chiffre représente 43,7 % de toutes les attaques contre les communautés enregistrées par cette plateforme, qui a recueilli des informations entre 2017 et 2019 pour analyser la situation dans six pays d'Amérique latine.

Les dirigeants ont dû faire face principalement à des projets d'infrastructure qui touchent 71,1% des communautés enregistrées pour ce pays, explique Derechos Colectivos Vulnerados.

La plateforme est un outil numérique en libre accès promu par Rights and Resources Initiative (RRI) avec le soutien de l'Amazon Conservation Team (ACT).

Projets cartographiés

Le Honduras enregistre 19 projets cartographiés qui touchent 152 communautés. La majorité (108) sont concernés par des projets d'infrastructure, 11 au total.

Sur les 108 communautés touchées par les projets d'infrastructure, 51 sont touchées par l'hydroélectricité et 45 par des projets de construction.

Certains leaders environnementaux qui s'opposaient à l'installation de barrages hydroélectriques parce qu'ils les considéraient comme extrêmement dangereux pour les rivières et les communautés ont été assassinés et ont subi des persécutions.

Cette situation a fait du Honduras non seulement le pays où le plus grand nombre de dirigeants sont attaqués, mais aussi le deuxième, après la Colombie, pour le nombre d'assassinats le plus élevé : 15 victimes.

À ce jour, le Honduras compte 13 barrages hydroélectriques, 40 grands projets en cours de planification et 74 petits projets qui pourraient être construits dans les années à venir.

Une des communautés touchées par la construction de barrages sur leur territoire est le peuple Lenca, sur le territoire duquel 17 barrages sont enregistrés.

Pendant ce temps, les communautés Garífuna vivant sur les rives du rio Masca s'opposent à la mise en œuvre d'un autre projet hydroélectrique sur cette rivière.

Les communautés Garífuna soulignent qu'ils tentent de les déposséder de leurs territoires et d'imposer le mégaprojet sans consultation préalable et sans le consentement des populations concernées.

Les autres industries qui touchent les communautés du Honduras sont l'exploitation minière (30 communautés), l'agroalimentaire (13) et l'extraction du bois (1).

Droits violés

Quatre droits se distinguent pour avoir été violés dans plus de la moitié des 19 cas enregistrés au Honduras.

Il s'agit des droits à l'intégrité physique et morale et au consentement libre, préalable et informé, violés dans 78,9 % des cas.

Egalement la violation des droits à un environnement sain (73,7% des cas) et la défense du territoire ancestral (52,6%).

Les communautés, en raison de leur défense, ont reçu des menaces dans 73,7 % des cas et une stigmatisation dans 57,9 % des cas.

D'autre part, la déforestation et la contamination de l'eau ont été les impacts environnementaux présents dans plus de 70% des cas.

L'altération de la disponibilité en eau, les problèmes de santé et l'insécurité alimentaire ont été les impacts sociaux présents dans plus de la moitié des cas.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 25/01/2021

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