Des femmes debout qui luttent contre l’usine de papier Suzano dans l’État de Maranhão, Brésil

Publié le 23 Juillet 2019

La construction de l’usine de papier Suzano Papel e Celulosa, ainsi que des routes voisines, le transport incessant de bois et l’affluence massive de travailleurs ont causé beaucoup de destruction pour les populations locales. Voici le témoignage d’une femme militante qui lutte pour son territoire et sa vie.

Femmes casseuses de coco babassu, Brésil. Ph: Carolina Motoki, Reporter Brésil.

L’usine Suzano Papel e Celulosa à Imperatriz, État de Maranhão, Brésil, inaugurée en 2014 et avec une capacité de production annuelle de 1,65 million de tonnes de cellulose et de 60 000 tonnes de papier hygiénique a occasionné beaucoup de destruction pour les habitants de la zone.

Le WRM a interviewé Rosa (Rosalva Gomes), membre d’une famille de casseuses de coco babassu (des femmes qui cohabitent avec et dépendent de la cueillette de noix de coco du palmier babassu pour subsister). Elle est une dirigeante et conseillère du Movimento Interestadual das Quebradeiras de Coco Babaçu (MIQCB, Mouvement interétatique de casseuses de coco babassu) dans la région d’Imperatriz, État de Maranhão.

Créé en 1991 par des femmes, le MIQCB est né de la nécessité des femmes d’avoir un espace dans lequel elles pourraient agir et discuter de leurs revendications. Les espaces sociaux de l’époque étaient les syndicats de travailleurs agricoles, dans lesquels les femmes n’avaient même pas le droit de vote dans les assemblées syndicales ; elles ne pouvaient pas discuter des revendications spécifiques des femmes et n’étaient pas considérées comme un élément important de l’organisation ni de la lutte pour la terre.

Tout a commencé dans les cercles de dialogue. Dans Maranhão, un contact a été établi avec d’autres femmes qui provenaient également des États voisins : Para, Tocantins et Piauí. Les femmes se sont réunies dans des cercles plus larges, en discutant de leurs réalités dans les régions et en 1991, elles ont fondé leur propre mouvement pour organiser les femmes casseuses de noix de coco de ces quatre États et obtenir ensemble le respect de leurs droits, dont le principal était l’accès aux noix de coco.

Aujourd’hui, les principaux drapeaux de lutte continuent d’être le maintien de l’organisation et l’autonomisation des femmes casseuses, l’accès aux noix de coco, la défense des forêts de babassu, l’organisation et la commercialisation de la production de babassu, l’accès aux politiques institutionnelles et la lutte acharnée pour la régularisation des territoires traditionnels. Également le renforcement des communautés et des territoires pour le « bien vivre » et l’agroécologie.

Voici son témoignage.

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