Nous nous déclarons en rébellion contre la farce et l'injustice : la famille de Berta Cáceres

Publié le 27 Octobre 2018

en photo Photo : Les filles de Berta Cáceres, Berta et Laura, disent : "Le ministère public ne me représente pas." (Source : COPINH)

Ville de México/Desinformémonos- La famille de la leader et défenseur de l'environnement Lenca Berta Cáceres, assassinée le 3 mars 2016 au Honduras par la société DESA, s'est déclarée "en rébellion contre la farce et l'injustice" devant "la conspiration de tous les acteurs du système judiciaire pour empêcher que la vérité du crime de Berta Cáceres soit connue et que les auteurs intellectuels du meurtre soient traduits en justice.

Ils ont expliqué que le système judiciaire hondurien n'autorise la participation au procès d'aucun des membres de la famille ou du Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), ainsi que du témoin du meurtre, Gustavo Castro.

"Nous déclarons que nous n'allons pas participer à la farce que ce processus judiciaire est devenu et nous revendiquons notre détermination à épuiser toutes les instances et tous les outils pour assurer une participation effective et un procès équitable ", ont déclaré les membres de la famille et du Conseil.

Voici le communiqué de presse complet :

La famille de Berta Cáceres, Gustavo Castro, le Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH), ainsi que les équipes juridiques du Mouvement Ample pour la Dignité et la Justice (MADJ) et du Comité pour la Liberté d'Expression (C-Libre) en raison des récentes actions du système judiciaire du Honduras, ont communiqué les éléments suivants :

- Nous ignorons totalement les actions de la première chambre du Tribunal des peines, qui cherche à exclure les victimes et leurs représentants légaux du premier procès pour le meurtre de la compañera Berta Cáceres et la tentative de meurtre sur Gustavo Castro.

- Nous dénonçons que la cour composée d'Esther Carolina Flores, Anaim Orellana, Delia Villatoro et Jocelyn Donaire, développe une farce. Toutes leurs actions sont illégales lorsqu'elles sont contestées et doivent être annulées. Le procès doit être recommencé  et développé avec les garanties correspondantes.

- Nous déclarons que nous n'allons pas participer à la farce que ce processus judiciaire est devenu et nous revendiquons notre détermination à épuiser toutes les instances et tous les outils pour assurer une participation effective et un procès équitable.

Les victimes, ainsi que nos représentants légaux, ont dévoilé une forte conspiration de tous les acteurs du système judiciaire pour empêcher que la vérité sur le crime de Berta Cáceres ne soit connue et que les auteurs intellectuels de son meurtre, qui ne sont pas dans ce procès, soient traduits en justice.

Nous avons révélé le manque d'accès à l'information, le manque d'enquête du ministère public, la destruction et l'altération des preuves, le manque de volonté de poursuivre les auteurs intellectuels, le manque de protection des droits des victimes et même des accusés, et c'est pourquoi ils veulent nous exclure.

En représailles, ils ont l'intention d'éviter la participation au procès de la mère, aux filles, au fils et aux frères de la vie et de la lutte de Berta Cáceres ainsi que la participation de Gustavo Castro.

Les preuves montrent la participation au crime des employés de DESA, Sergio Rodríguez et Douglas Bustillo, ainsi que des militaires Mariano Díaz et Henrry Hernández et d'un groupe de tueurs à gages, mais le procès contre eux vise à cacher la vérité sur ceux qui ont effectivement payé et ordonné le meurtre.

La Cour des peines présidée par Esther Carolina Flores, ainsi que les autorités de la Cour suprême de justice, se trompent si elles pensent pouvoir nous faire taire ou nous immobiliser dans notre quête de justice.

Nous n'aurons de cesse que lorsque tous les auteurs intellectuels de l'assassinat de Berta Cáceres et de la tentative d'assassinat de Gustavo Castro auront été punis.

La communauté internationale ne doit pas cautionner cet abus de justice. L'État du Honduras devra répondre de ses fautes devant la communauté internationale.

La soif de justice est grande, leurs résolutions illégales ne l'arrêteront pas.

traduction carolita d'un communiqué paru sur Desinformémonos le 26 octobre 2018

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